Nelson Pessoa & Marcel Rozier : deux légendes, deux histoires, une seule passion
A l’occasion de la onzième édition du Longines Masters de Paris, du 5 au 8 décembre à Paris-Villepinte, l’organisateur et la maison horlogère suisse Longines rendent hommage à deux figures majeures des sports équestres de ces dernières décennies : le Français Marcel Rozier et le Brésilien Nelson Pessoa. Encourager et soutenir les talents de demain, c’est aussi s’inspirer des plus grands, de ceux qui ont fait l’histoire du saut d’obstacles mondial.
Nés à quelques mois d’écart, en décembre 1935 pour Nelson Pessoa, en mars 1936 pour Marcel Rozier, à près de 10 000 km l’un de l’autre, les deux hommes ont pris une seule et même direction, celle des chevaux qui les a menés vers les plus prestigieux terrains de concours au monde. Vers des médailles également. Le Brésilien Nelson Pessoa et le Français Marcel Rozier, sont aujourd’hui encore, à 83 ans, de véritables légendes, admirées et respectées de tous. Cavaliers de premier rang, les deux hommes sont également les pères de grands champions qui perpétuent la tradition équestre familiale. Au-delà de leurs performances sportives, ces deux hommes ont su transmettre à leurs fils mais aussi à de nombreux élèves, un talent, des valeurs. Bon sang ne saurait mentir...
« Ma satisfaction première? La réussite de mes trois enfants», Marcel Rozier
Qu’est-ce que cet hommage des Masters Heroes représente? Parfois, je me demande si je le mérite (sourire). C’est vrai que j’ai mené une longue carrière, remplie de satisfactions, mais aussi de difficultés, comme tout sportif. Alors si d’autres estiment que cette carrière mérite d’être honorée, je prends (rires). Ce qui est certain, c’est que je ne regrette rien et que je suis toujours actif, malgré mon âge. J’ai la chance que deux de mes trois fils fassent le même métier que moi, travaillent dans le même établissement que j’ai fondé, l’Espace Marcel Rozier, ce qui contribue à mon bonheur aujourd’hui. Je demeure fier de cet espace Marcel Rozier que j’ai créé de A à Z, sans sponsors ni mécènes, grâce uniquement à ma réussite dans le sport et à une certaine connaissance dans l’achat des chevaux.
D’où vous est venue la passion du cheval?
Je suis issu d’une famille de sept enfants et personne ne montait à cheval! Mon père avec une petite ferme dans l’Ain, était marchand de bestiaux, vendait des vaches, des chevaux. Dès le plus jeune âge, dès mes 5-6 ans, je me suis mis sur le dos des poneys, allais galoper dans les prés, et tout a démarré comme ça. J’ai par la suite beaucoup observé des cavaliers comme Nelson Pessoa dont j’ai énormément appris. Nelson, c’était vraiment un phénomène, et c’était beau de monter à ses côtés!La passion s’est transmise à deux de vos trois garçons.
C’est une fierté supplémentaire d’avoir transmis le virus du jumping?
Quand on fait un métier-passion, on souhaite bien entendu que ses enfants l’exercent également. Faire du sport de haut niveau comme je l’ai fait demande des sacrifices: on descend sans cesse d’un avion pour remonter dans un autre, on n’est jamais à la maison, on voit peu sa famille. Ma vie aurait pu ne pas les attirer du tout. Mais ils ont été élevés par mon épouse et mon beau-père, qui était également un homme de cheval et qui a contribué à leur passion. Le reste, ils l’ont appris en imitant: en imitant les autres et leur père.
Votre fils Gilles est ébéniste à l’Espace Marcel Rozier, vos fils Thierry et Philippe membres de l’équipe de France, Philippe est même champion olympique par équipe en titre. De quoi êtes-vous le plus fier?
Il est certain que le titre de Philippe m’a touché droit au cœur. Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que j’ai ressenti quarante ans après mon propre titre à Montréal. Mais ma satisfaction première, c’est la réussite de mes trois enfants, de les avoir désormais en continu à mes côtés, dans des installations qui portent mon histoire.
« Ma satisfaction première? La réussite de mes trois enfants», Marcel Rozier
Qu’est-ce que cet hommage des Masters Heroes représente? Parfois, je me demande si je le mérite (sourire). C’est vrai que j’ai mené une longue carrière, remplie de satisfactions, mais aussi de difficultés, comme tout sportif. Alors si d’autres estiment que cette carrière mérite d’être honorée, je prends (rires). Ce qui est certain, c’est que je ne regrette rien et que je suis toujours actif, malgré mon âge. J’ai la chance que deux de mes trois fils fassent le même métier que moi, travaillent dans le même établissement que j’ai fondé, l’Espace Marcel Rozier, ce qui contribue à mon bonheur aujourd’hui. Je demeure fier de cet espace Marcel Rozier que j’ai créé de A à Z, sans sponsors ni mécènes, grâce uniquement à ma réussite dans le sport et à une certaine connaissance dans l’achat des chevaux.
D’où vous est venue la passion du cheval?
Je suis issu d’une famille de sept enfants et personne ne montait à cheval! Mon père avec une petite ferme dans l’Ain, était marchand de bestiaux, vendait des vaches, des chevaux. Dès le plus jeune âge, dès mes 5-6 ans, je me suis mis sur le dos des poneys, allais galoper dans les prés, et tout a démarré comme ça. J’ai par la suite beaucoup observé des cavaliers comme Nelson Pessoa dont j’ai énormément appris. Nelson, c’était vraiment un phénomène, et c’était beau de monter à ses côtés!La passion s’est transmise à deux de vos trois garçons.
C’est une fierté supplémentaire d’avoir transmis le virus du jumping?
Quand on fait un métier-passion, on souhaite bien entendu que ses enfants l’exercent également. Faire du sport de haut niveau comme je l’ai fait demande des sacrifices: on descend sans cesse d’un avion pour remonter dans un autre, on n’est jamais à la maison, on voit peu sa famille. Ma vie aurait pu ne pas les attirer du tout. Mais ils ont été élevés par mon épouse et mon beau-père, qui était également un homme de cheval et qui a contribué à leur passion. Le reste, ils l’ont appris en imitant: en imitant les autres et leur père.
Votre fils Gilles est ébéniste à l’Espace Marcel Rozier, vos fils Thierry et Philippe membres de l’équipe de France, Philippe est même champion olympique par équipe en titre. De quoi êtes-vous le plus fier?
Il est certain que le titre de Philippe m’a touché droit au cœur. Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que j’ai ressenti quarante ans après mon propre titre à Montréal. Mais ma satisfaction première, c’est la réussite de mes trois enfants, de les avoir désormais en continu à mes côtés, dans des installations qui portent mon histoire.
«Une grande fierté de voir ma carrière honorée», Nelson Pessoa
Les Masters Heroes du Longines Masters 2019 mettent à l’honneur votre prestigieuse carrière. Comment accueillez-vous cet hommage ?
C’est une grande fierté de voir ma carrière honorée, davantage encore venant du Longines Masters de Paris, un concours que j’ai contribué à fonder il y a une dizaine d’années, avec Christophe Ameeuw. Etre honoré aux côtés de Marcel Rozier a d’autant plus de sens: nous avons plus ou moins commencé ensemble et concouru l’un contre l’autre pendant de très nombreuses années. Marcel fait partie de mes amis rares de ces années de compétiteur.
Les Masters Heroes rendent hommage au cavalier, également au formateur que vous avez été. Vous-même, d’où sont venus votre talent à chevalet votre passion pour le saut d’obstacles? Personne ne montait à cheval dans ma famille, sauf mon père, qui s’y est mis sur le tard, à 35 ans, en participant à des concours de saut. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et qui m’a transmis sa passion des chevaux. Il est resté un cavalier amateur, a mené une carrière dans les affaires, en tant qu’agent immobilier à Rio de Janeiro. Et moi, j’ai fait du cheval ma vie.
Etait-ce important d’avoir un fils cavalier comme vous ?
Oui, mais avec une réserve. J’ai très bien connu la profession, le sport de haut niveau et ses difficultés. Je dois reconnaître que je suis soulagé que mon fils soit devenu à son tour un brillant cavalier.S’il n’avait pas eu le talent et le succès qu’on lui connaît, alors peut-être que ma réponse aurait été différente.
De quoi êtes-vous le plus fier dans cette relation père-fils entre Rodrigo et vous?
L’ensemble de sa carrière et la durée de cette carrière. Rodrigo a systématiquement su rebondir, retrouver de bons chevaux. Il a commencé trop tôt: à 17 ans, il participait déjà aux championnats du monde, et en l’espace de dix ans, a tout gagné! Puis Rodrigo a fondé sa famille, eu des enfants, ce qui a évidemment entraîné des changements dans sa vie sportive. Malgré tout cela, il demeure un super cavalier, qui continue de monter, ce qui me rend particulièrement heureux.
Les Masters Heroes du Longines Masters 2019 mettent à l’honneur votre prestigieuse carrière. Comment accueillez-vous cet hommage ?
C’est une grande fierté de voir ma carrière honorée, davantage encore venant du Longines Masters de Paris, un concours que j’ai contribué à fonder il y a une dizaine d’années, avec Christophe Ameeuw. Etre honoré aux côtés de Marcel Rozier a d’autant plus de sens: nous avons plus ou moins commencé ensemble et concouru l’un contre l’autre pendant de très nombreuses années. Marcel fait partie de mes amis rares de ces années de compétiteur.
Les Masters Heroes rendent hommage au cavalier, également au formateur que vous avez été. Vous-même, d’où sont venus votre talent à chevalet votre passion pour le saut d’obstacles? Personne ne montait à cheval dans ma famille, sauf mon père, qui s’y est mis sur le tard, à 35 ans, en participant à des concours de saut. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et qui m’a transmis sa passion des chevaux. Il est resté un cavalier amateur, a mené une carrière dans les affaires, en tant qu’agent immobilier à Rio de Janeiro. Et moi, j’ai fait du cheval ma vie.
Etait-ce important d’avoir un fils cavalier comme vous ?
Oui, mais avec une réserve. J’ai très bien connu la profession, le sport de haut niveau et ses difficultés. Je dois reconnaître que je suis soulagé que mon fils soit devenu à son tour un brillant cavalier.S’il n’avait pas eu le talent et le succès qu’on lui connaît, alors peut-être que ma réponse aurait été différente.
De quoi êtes-vous le plus fier dans cette relation père-fils entre Rodrigo et vous?
L’ensemble de sa carrière et la durée de cette carrière. Rodrigo a systématiquement su rebondir, retrouver de bons chevaux. Il a commencé trop tôt: à 17 ans, il participait déjà aux championnats du monde, et en l’espace de dix ans, a tout gagné! Puis Rodrigo a fondé sa famille, eu des enfants, ce qui a évidemment entraîné des changements dans sa vie sportive. Malgré tout cela, il demeure un super cavalier, qui continue de monter, ce qui me rend particulièrement heureux.
Les dates clées
Marcel Rozier en quelques dates. 22 mars 1936 : naissance à Saint-Etienne-sur-Chalaronne (Ain) .
. 1968 : vice-champion olympique par équipe à Mexico (Mexique)
. 1970, 1971, 1974 : champion de France de saut d’obstacles
. 1975 : médaillé de bronze par équipes à Munich
. 1976 : champion olympique par équipe à Montréal (Canada)
. 1977-1985 : entraîneur national de l’équipe de France
. 1986-1989 : entraîneur national de l’équipe d’Italie
. 1989 : création de l’Espace Marcel Rozier à Bois-le-Roi
. 1994-1995 : entraîneur national de l’équipe des Emirats Arabes Unis
. 1999-2000 : de nouveau entraîneur national de l’équipe de France
Nelson Pessoa, le «sorcier brésilien», en quelques dates
. 16 décembre 1935: naissance à Rio de Janeiro (Brésil)
. 1956: première participation à des Jeux olympiques
. 1961: Nelson Pessoa quitte le Brésil pour s’installer en Europe (Genève, puis Chantilly et finalement Hanret en Belgique)
. 1966: victoire dans le championnat d’Europe de saut d’obstacles
. 1992: il est le plus âgé des cavaliers aux Jeux olympiques de Barcelone (56 ans) alors que son fils Rodrigo est le plus jeune (19 ans)