''Twentytwo, c'est une très belle histoire'', Mylène Martin

Deuxième de la finale de Coupe du monde le week-end passé à Omaha, du côté des Etats-Unis, Twentytwo des Biches a créé la surprise avec Romain Duguet. Naisseuse heureuse et fière de cette belle jument alezane, Mylène Martin est revenue sur le parcours de sa protégée.



GrandPrix-Replay : Comment est née Twentytwo des Biches ?
Mylène Martin :
À l'époque, je commençais un peu dans l'élevage, et j'avais acheté une jument, Twenty One, âgée d'un peu plus de vingt ans. C'était une jument en très mauvais état, pour être tout à fait honnête, et elle semblait être promise à partir à l'abattoir. Malgré son état, qui s'est heureusement amélioré chez nous, elle avait des origines vraiment excellentes. Assez vieilles mais très qualiteuses. J'ai fait naître une première pouliche avec cette jument, puis il y a eu Twentytwo, la dernière de ses produits. J'ai eu l'idée de mettre Mylord Carthago dessus, comme il était déjà renommé à l'époque !

GPR : Comment était Twentytwo pouliche ?
M.M. :
Franchement, physiquement, elle n'était pas incroyable à sa naissance. Elle n'était pas très jolie, ce n'était pas une gravure. Mais elle avait une très bonne tête. Elle a toujours été très gentille et plutôt proche de l'homme, pas du genre à être dominante avec les autres poulains non plus. Au fur et à mesure de son évolution, elle a commencé à montrer des allures qui sortaient du lot et nous avons commencé à croire en ses capacités. Nous avons rapidement remarqué qu'elle avait du talent !

GPR : Comment s'est passée sa formation ?
M.M. :
Reynald (Angot, son époux, ndlr) et Axel (Van Colen, ndlr) ont commencé à la monter à quatre ans et à la sortir en compétition. Elle a eu de très bons résultats, finissant notamment troisième à Fontainebleau lors de la finale des Six ans. Après ça, Reynald est parti courir la tournée d'Oliva, en Espagne, sur des CSI 2*. Il a parlé de la jument à Romain Duguet, qui a décidé, sans même la monter, d'en acheter une partie. Quelques mois plus tard, Romain est venu l'essayer et a finalement acheté la jument. Ensuite, il a fait un travail remarquable avec la jument... Il l'a confiée à son cavalier qui l'a progressivement emmenée sur des petites épreuves. Après de bons résultats à répétition en CSI 2*, c'est Romain qui a pris le relais. Comme Quorida était sa jument de tête, ça permettait à Twentytwo de pouvoir être en concours en tant que deuxième cheval et de prendre son temps.

GPR : Comment avez-vous vécu la finale de Coupe du monde d'Omaha ?
M.M. :
Très bien évidemment ! Nous étions tous très heureux pour la jument. Elle a survolé tous les parcours sans difficulté, et ils n'étaient vraiment pas faciles ! Romain a monté à la perfection du début à la fin il faut dire. À la base, ce n'était même pas prévu puisque c'est Quorida qui devait participer à la finale. Comme elle n'était pas totalement remise d'une petite blessure, c'est Twentytwo qui est partie. J'étais très heureuse pour l'équipe de Romain, pour Reynald, pour la jument. C'est une très belle histoire ! J'ai eu la chance de croiser cette fantastique jument. En plus, Romain a récemment acheté une partie d'une de nos pouliches de six ans. L'histoire continue !