’’Le très haut niveau, c'est encore un échelon au-dessus’’, Frédéric David

Comme chaque année, Frédéric David a fait briller le drapeau français sur le circuit au Moyen-Orient. Grâce à son exemplaire régularité avec Equador van't Roosakker, le Tricolore a donc eu naturellement sa place en équipe de France, lors de la Coupe des nations d'al-Aïn, il y a quelques semaine. Rencontré à l'occasion du CHI d'al-Shaqab, à Doha, au Qatar, le Breton d'origine a accepté de se dévoiler pour GrandPrix-Replay.



GrandPrix-Replay : Comment analysez-vous votre début de saison 2017 ?
Frédéric David : Je suis très satisfait, les chevaux ont tous très bien sauté. Equador, notamment, a toujours été dans le coup dans chacun des Grands Prix qu’il a sauté. Il a d’ailleurs très bien terminé au CSIO 5* d’al-Aïn, où il remporte la Coupe des nations et termine deuxième du Grand Prix.
 
GPR. : Pour vous qui êtes basé aux Émirats arabes unis, courir une Coupe des nations pour la France, comme au CSIO 5* d’al-Aïn, est-ce encore plus particulier ?
F. D. : Le CSIO 5* d’al-Aïn me tient à cœur pour deux raisons. D’abord parce que je peux y monter pour l’équipe de France, ce qui est très important pour moi. Ensuite parce que c’est aux Émirats arabes unis, où je suis installé, et d’où vient ma propriétaire (la Sheika Alyazia Bint Sultan Al Nahayan, ndlr). C’est un peu mon concours et son concours, ce qui en fait l’un des objectifs principaux de l’année. Cette année, l’équipe de France était vraiment belle et c’était très enrichissant car je n’avais jamais monté de Coupe des nations avec Philippe (Rozier) et Patrice (Delaveau). J’étais vraiment très content de cette expérience.
 
GPR. : En étant installé aux Émirats arabes unis, n’avez-vous pas un peu l’impression d’être en dehors du système ?
F. D. : Non car nous avons maintenant un bon circuit hivernal, entre les Émirats arabes unis et le Qatar. Les concours y sont bien dotés et les Grands Prix sont assez haut et de bon niveau, car il s’agit du circuit qualificatif pour la Coupe du monde. Et puis, chaque été, je rentre en France. Au total, je passe sept mois aux Émirats et cinq mois en France. C’est un bon équilibre.
 
GPR. : Quels sont vos objectifs pour l’année ?
F. D. : Je n’ai encore rien défini, je dois encore parler avec Philippe Guerdat. J’aimerais vraiment pouvoir faire une ou deux Coupes des nations car c’est vraiment ce que je préfère. Je dois voir avec lui s’il a besoin de moi ou non. Je vais aussi décider en fonction de la forme de mes chevaux. Sinon, je continuerai ma tournée, car j’ai encore d’autres chevaux à amener à haut niveau.
 
GPR. : Vous faites preuve d’une magnifique régularité avec Equador van’t Roosakker. Cela nous vous donne-t-il pas envie d’aller plus loin, comme de participer à de grandes échéances ?
F. D. : Non car la France compte d’excellents cavaliers, qui sont confirmés et très performants chaque week-end. Je crois que c’est un autre échelon. Même si je fais quelques performances en 5* de temps en temps, je crois que le très haut niveau, c’est encore autre chose.
 
GPR. : Quel est le secret d’Equador pour être systématiquement classé ?
F. D. : C’est un cheval très respectueux, qui se donne toujours à 200%. Il n’est pas facile à monter mais il a toujours envie de bien faire et il ne veut pas toucher les obstacles. On se connaît bien maintenant et il me donne tout. Nous essayons de le ménager au mieux. Mais je crois que son secret, c’est d’être Equador !
 
GPR. : Qu’en est-il de Baloussini, votre deuxième cheval ?
F. D. : Il a été blessé cet hiver. Mais nous avons trouvé ce qui clochait et il revient sur de bonnes épreuves maintenant. Il s’est d’ailleurs très bien comporté au CSI 5* d’al-Rayyan. Je pense qu’il va prendre un peu la relève cet été, en général, il aime bien être en France. Je pense que je vais pouvoir compter sur lui pour les trois gros concours.
 
GPR. : Vous êtes ce week-end au CHI d’al-Shaqab. Quel regard portez-vous sur ce concours ?
F. D. : C’est vraiment un endroit extraordinaire et le concours est incroyable. Le seul petit bémol est le manque de public car, quand ce stade est rempli, ça doit être extraordinaire ! La piste est formidable, le cadre très bon, les obstacles sont beaux et l’organisation est très professionnelle.
 
GPR. : Vous courrez le CSI 3* et non le CSI 5*. Pourquoi avoir fait ce choix ?
F. D. : Mes chevaux ont déjà sauté les CSI 5* d’al-Aïn et d’al-Rayyan et je ne voulais pas leur en demander plus. Dans un premier temps, je devais venir ici avec plus de chevaux mais cela ne s’est finalement pas fait. Equador a sauté une petite épreuve hier, pour son moral. Peut-être sautera-t-il le Grand Prix, mais je ne sais pas encore. Peut-être que je vais lui donner des vacances bien méritées !
 
GPR. : Outre Equador et Baloussini, sur quels chevaux pouvez-vous compter ?
F. D. : Pour le haut niveau, j’ai également Saxo de la Roque, qui se comporte très bien sur des épreuves à 1,50m et sur des Grands Prix. J’ai aussi plusieurs jeunes chevaux de six et sept ans, notamment une jument de sept ans qui me semble très intéressante mais qui a encore besoin d’être formée. Globalement, ils vont tous faire les circuits Jeunes chevaux en Europe.
 
GPR. : Quand allez-vous revenir en France ?
F. D. : Les chevaux arriveront autour du 20 avril. Je pense qu’ils reprendront la compétition au Touquet. Ensuite, je verrai quels concours je peux faire. Ils arrêteront tous fin août ou début septembre, avant de prendre une pause d’un mois en France. Ils retourneront aux Émirats arabes unis début octobre et ne reprendront les concours que début décembre.