’’Ça va prendre du temps, mais je vais y arriver’’, Basile Rubio

Tout juste sorti de la prestigieuse Young Rider Academy, Basile Rubio fait partie des prometteurs espoirs du saut d’obstacles tricolore. Après un temps passé chez l’Irlandais Cian O’Connor, le jeune Français est désormais basé en Allemagne, chez Paul Schockemöhle. Toujours en soif d’apprendre, le cavalier évoque ses objectifs et ses ambitions pour GrandPrix-Replay.



GrandPrix-Replay : Vous venez d’être diplômé de la Young Riders Academy, quel bilan fait vous de cette expérience ? 
Basile Rubio : Faire partie de la promotion 2016 a été pour moi une expérience incroyable. C’était génial d’un point de vue éducatif, avec tout ce sa voirque l’on nous a transmis, mais aussi par rapport aux intervenants que nous avons rencontrés et au groupe en lui-même ! C’est véritablement une expérience de vie. Eleonora Octaviant et Sven Holmberg ont fait quelque chose d’incroyable, ils sont vraiment présents pour nous accompagner, un peu comme une famille. On se sent protégé. Ça été de loin une des plus belles expériences que j’ai vécue depuis que je suis dans le haut niveau. 
 
GPR. : Quels enseignements retiendrez-vous tout particulièrement ?
B. R. : J’ai beaucoup appris dans la Young Riders Academy, mais il y a une chose importante que l’on nous a transmise. Aujourd’hui, nous, cavaliers, ne pouvons plus nous permettre de s’axer seulement sur l’aspect équitation, c’est-à-dire venir en concours et monter son parcours. Nous devons être au courant de beaucoup plus de choses, de tout ce qu’il se passe dans ce monde-là : apprendre à être des businessmen passe par l’acquisition des notions vétérinaires, notamment. Le sport évolue et il faut savoir s’adapter. Nous avons eu la chance d’avoir des intervenants qui nous ont appris à gérer une équipe et à faire en sorte que tout le monde travaille dans le même but : être prêt pour certaines compétitions ou pour des championnats Nous faire prendre conscience qu'il ne suffit pas ou plus d’être bon cavalier, apprendre à perdurer dans le haut niveau. C’est vraiment un point de l’enseignement que je garde en tête, tous ces aspects sont utiles, passer de Jeunes Cavaliers à Seniors et durer dans le haut niveau, c’est totalement différent
 
GPR. : Vos derniers résultats en CSI datent de 2015. Qu’avez-vous fait depuis ?
B. R. : L’année 2015 a été ma dernière année en Jeunes Cavaliers. Par la suite, j’avais commencé à évoluer sur le Winter Equestrian Festival avec Cian O’connor, mais malheureusement je me suis blessé en fin de circuit. Je comptais finir ma saison aux États-Unis (Cian m’avait trouvé une place chez un ami à lui, à New-York), mais avec ma blessure (je me suis fracturé l’os de la rotule), j’ai été arrêté pour une très grosse partie de la saison. Il a fallu du temps pour rétablir mon genou, mais j’ai finalement pu reprendre les concours en fin d’année 2016. J’ai rejoint les écuries de Paul Schockemöhle, surtout grâce à la YRA. En Allemagne, depuis la saison dernière, je n’évolue que sur des nationaux qui vont des épreuves jeunes chevaux jusqu’à 1,50m. Cela presque tous les week-ends, c’est très formateur.
 
 
GPR. : Où en êtes-vous maintenant ?
B. R. : Actuellement, je reste en Allemagne. J'ai un bon piquet de chevaux pour m’entraîner. Je ne sais pas ce qu’il va se passer la saison prochaine. J’espère avoir des propositions. À court terme en tout cas, je reste ici.
 
GPR. : Quels sont vos objectifs et vos aspirations désormais ?
B. R. : J’ai beaucoup d’objectifs, mais je veux principalement absorber tout ce que je peux prendre de cette écurie, car c’est vraiment un endroit où l’on apprend beaucoup sur le métier de cavalier. Je m'entraîne d'ailleurs avec Norbert Nuxell et Franke Sloothaak. C'est pour moi la vraie université ! Je travaille en parallèle sur un autre projet, je suis à la recherche d'investisseurs, j’aimerais construire quelque chose dans le sport. Un propriétaire, qui serait d’accord pour me confier un cheval de niveau 2 étoiles serait vraiment une chance pour moi. Actuellement, j’ai la chance d’avoir le soutien de la YRA pour faire avancer mes chevaux et ma carrière sportive. J’ai conscience que je suis entouré et c’est très rassurant. Mon but ultime, c’est d’atteindre le niveau 5 étoiles, être présent tous les week-ends sur les gros concours et avoir un piquet de chevaux assez large pour me le permettre. J’ai vingt-deux ans et plein d’énergie. Ça va prendre du temps, mais je vais y arriver.