Grégory Wathelet, itinéraire d’un self-made-man

Grégory Wathelet a vécu une riche année 2016. Sérieux prétendant à une médaille olympique, il n’a pourtant pas été sélectionné pour les Jeux de Rio, son prodigieux Conrad ayant été vendu à la fin de l’hiver. Un coup de théâtre de plus pour ce Belge qui en a vécu d’autres avec Lantinus, Cortes C ou Forlap, autant de cracks précédemment passés sous sa selle… Auteur d’un excellent début de saison indoor, le Liégeois de trente-six ans a peut-être fini de manger son pain noir. Désormais propriétaire d’écuries flambant neuves à Clavier, sur les terres qui l’ont vu grandir, le vice-champion d’Europe d’Aix-la-Chapelle semble enfin maître de son destin sportif, ce qui devrait lui permettre de partir plus sereinement à la conquête des hauts sommets. Le fruit d’un travail patient et méticuleux. Portrait.



Il aura fallu quinze ans à Grégory Wathelet pour concrétiser son projet professionnel. Comme il l’avait toujours désiré, en janvier 2016, le pilier de l’équipe de Belgique s’est enfin installé dans ses propres écuries à Clavier, au cœur de la province de Liège. Sans fioritures apparentes, ses infrastructures modernes et fonctionnelles, comprenant notamment soixante boxes, se dressent dans un écrin de verdure préservé de près de soixante-cinq hectares. Un cadre paisible et propice au travail des hommes et des chevaux, ces derniers bénéficiant de nombreux paddocks et pâtures pour s’ébrouer. «Tout n’est pas encore terminé, mais l’essentiel a été fait», apprécie le solide gaillard d’1,90?m à l’occasion d’un tour du propriétaire qu’il guide bien volontiers. Fier des travaux accomplis durant trois ans dans cette ferme familiale où il a grandi, il n’aurait pas pu rêver meilleur endroit pour poser définitivement ses guêtres. «C’est une véritable chance, car c’est d’ici que je viens. J’y ai vécu toute ma jeunesse. Lorsque mon père a décidé de cesser son activité de cultivateur, deux options se présentaient à nous?: soit il vendait ses terres, soit je les reprenais en essayant d’y faire quelque chose», explique-t-il. Après plusieurs années de location, Grégory Wathelet s’est donc lancé.
L’échange se poursuit dans une grande pièce à vivre jouxtant son bureau. Ce lieu de passage convivial offre la possibilité aux collaborateurs et propriétaires de chevaux établis à Clavier de s’offrir une pause café avant de retourner vaquer à leurs occupations équines. Sur l’étagère placée à proximité d’une imposante table rectangulaire, l’écharpe du vainqueur du Longines Masters de Paris trône en bonne place. Ce Grand Prix de prestige, remporté le 4 décembre dernier avec Eldorado van het Vijverhof, est venu récompenser une dense année de labeur pour le pilote et toute son équipe. «De telles victoires ne sont pas si fréquentes. C’était la première en 2016 (la dernière en Grand Prix CSI?5* remontait à juillet 2015 à Chantilly avec Conrad de Hus, ndlr) et Paris est un concours agréable et de très bon niveau. Pour ses propriétaires et moi, c’est aussi l’aboutissement de deux années de travail avec ce cheval», justifie-t-il.
 
Ce portrait est à lire en intégralité dans le numéro de février de Grand Prix Magazine, actuellement en vente en kiosques, en ligne, et disponible par abonnement.

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