“Je ne comprends comment nous avons pu en arriver là”, Éric Lamaze
À l’occasion de l’assemblée générale du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles, le vendredi 9 décembre à Genève, Éric Lamaze n’a pas mâché ses mots à l’égard du récent vote de l’assemblée générale de la FEI au sujet des nouveaux formats de compétition des Jeux olympiques et Jeux équestres mondiaux. Voici une retranscription fidèle des déclarations du Canadien.
“Cet été à Rio, nous avons tenu une réunion au sujet des nouveaux formats de compétition envisagés pour les Jeux olympiques de 2020. «Torchy» (Terrance Millar, le chef d’équipe canadien, ndlr) nous a demandé ce que nous en pensions. Nous étions huit autour de la table, dont Ian Millar, l’une des mémoires de notre sport. Nous avons unanimement défendu le format actuel des JO, qui est selon moi fantastique et excitant pour le public, comme on l’a encore vu à Rio. Le fait de ne retenir que les trois meilleurs scores est précisément ce qui permet d’entretenir le suspense jusqu’au bout. À Rio, Ludger Beerbaum, dernier équipier allemand, devait réussir un sans-faute pour offrir un barrage à son équipe face à nous (que l’Allemagne a finalement gagné, ndlr). C’était l’un des moments les plus forts de ce Jeux. D’ailleurs, nous avons parlé de la dégradation des sports équestres dans la hiérarchie des disciplines olympiques après Londres, mais nous ne savons pas ce qu’il en sera après Rio.
Dès lors, pour moi, il était clair que le Canada voterait non à l’assemblée générale de Tokyo. Je n’ai pas revu Torchy après les JO. Et puis j’ai appris, alors que j’étais chez Steve Guerdat, que le Canada avait finalement voté oui… J’ai alors appelé notre chef d’équipe pour avoir des explications, mais de toute façon, c’était déjà trop tard… J’ai le sentiment que nous, Canadiens, sommes loin d’être les seuls à ne pas avoir été soutenus par nos fédérations nationales, mais je suis évidemment très déçu par cette décision. Cela signifie que notre parole n’a aucune valeur et que ces réunions ne servent à rien.
Quand je vois que cette réforme a été votée par de nombreuses nations ne disposant d’aucun cheval ou d’aucun cavalier enregistré à la FEI, j’ai le sentiment d’un non-sens. Qui a décidé que nous devrions concourir à trois? Que nous devrions courir la finale individuelle avant l’épreuve par équipes? Je ne comprends comment nous avons pu en arriver là. Ce nouveau format retire tout le caractère excitant des JO, c’est n’importe quoi!
En outre, le saut d’obstacles est un sport dangereux. Davantage de cavaliers vont tout faire pour participer aux JO alors qu’ils n’en ont pas le niveau. On assistera alors à des choses qu’il vaudrait mieux ne pas montrer à la télévision… Je comprends que de nombreuses nations émergentes rêvent d’y participer, y compris par équipes, mais il y a de nombreuses marches à gravir avant d’atteindre le niveau requis. Aujourd’hui, il n’y a donc aucune raison d’enclencher un processus qui ne pourra pas les servir en 2020. À l’inverse, nous allons briser le rêve de nombreux jeunes cavaliers dans nos grandes nations, parce qu’à trois et sans effacement du plus mauvais score, il est clair que les chefs d’équipe auront intérêt à miser encore davantage sur l’expérience.”
Pour aller plus loin
Lire le compte-rendu de l’assemblée générale de l’IJRC
Lire la déclaration du Suisse Steve Guerdat
Lire la déclaration de l’Irlandais Cian O’Connor
Lire la déclaration de l’Américain Kent Farrington
Lire la déclaration de l’Allemand Philipp Weishaupt
Lire la déclaration du Français Dominique Mégret
Lire la déclaration de l’Allemande Monica Theodorescu
Lire la déclaration de l’Allemande Isabell Werth
Dès lors, pour moi, il était clair que le Canada voterait non à l’assemblée générale de Tokyo. Je n’ai pas revu Torchy après les JO. Et puis j’ai appris, alors que j’étais chez Steve Guerdat, que le Canada avait finalement voté oui… J’ai alors appelé notre chef d’équipe pour avoir des explications, mais de toute façon, c’était déjà trop tard… J’ai le sentiment que nous, Canadiens, sommes loin d’être les seuls à ne pas avoir été soutenus par nos fédérations nationales, mais je suis évidemment très déçu par cette décision. Cela signifie que notre parole n’a aucune valeur et que ces réunions ne servent à rien.
Quand je vois que cette réforme a été votée par de nombreuses nations ne disposant d’aucun cheval ou d’aucun cavalier enregistré à la FEI, j’ai le sentiment d’un non-sens. Qui a décidé que nous devrions concourir à trois? Que nous devrions courir la finale individuelle avant l’épreuve par équipes? Je ne comprends comment nous avons pu en arriver là. Ce nouveau format retire tout le caractère excitant des JO, c’est n’importe quoi!
En outre, le saut d’obstacles est un sport dangereux. Davantage de cavaliers vont tout faire pour participer aux JO alors qu’ils n’en ont pas le niveau. On assistera alors à des choses qu’il vaudrait mieux ne pas montrer à la télévision… Je comprends que de nombreuses nations émergentes rêvent d’y participer, y compris par équipes, mais il y a de nombreuses marches à gravir avant d’atteindre le niveau requis. Aujourd’hui, il n’y a donc aucune raison d’enclencher un processus qui ne pourra pas les servir en 2020. À l’inverse, nous allons briser le rêve de nombreux jeunes cavaliers dans nos grandes nations, parce qu’à trois et sans effacement du plus mauvais score, il est clair que les chefs d’équipe auront intérêt à miser encore davantage sur l’expérience.”
Pour aller plus loin
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