Daniel Deusser couronné dans l’arène londonienne

Ce soir, point d’orgue de la folle semaine londonienne, le Grand Prix de l’Olympia a une fois encore offert un moment d’exception pour les passionnés. Devant un parcours truffé de difficultés, seuls certains des cadors ont trouvé la clé. Faisant une nouvelle fois preuve d’un incroyable talent, Daniel Deusser a mené sa Equita van’t Zorgvliet à une nouvelle victoire au plus haut niveau. 
 



Trente-quatre couples ont tenté leur chance ce soir afin d’inscrire leur nom en lettres d’or au palmarès de l’Olympia londonien. La tâche a été rude car une fois encore le chef de piste, Kevlin Bywater avait concocté un parcours délicat avec nombre de difficultés ici et là. Le triple a piégé plus d’un cavalier. Situé en sortie de virage et les distances séparant les trois éléments étant longues ont laissé les spectateurs assister à certaines gymnastiques pas toujours fructueuses. Philippe Rozier et Unpulsion de la Hart ont été les premières victimes. Entrés près du premier élément, le fils de Kashmir van’t Schuttershof a manqué de couverture et faute donc sur le deuxième plan de l’oxer avant que son pilote décide de faire une volte réalisant que sortir de la combinaison allait être compliqué. Le Bleu a finalement souhaité en rester là. Les Irlandais Anthony Condon et Chinook II ont eux aussi dû s’avouer vaincus au passage du triple puisque le deuxième élément ne leur a pas résisté. Scénario similaire pour leurs compatriotes Bertram Allen et Izzi Picobello, privés du barrage pour une faute sur ce même oxer de milieu de combinaison, ou encore pour Piergiorgio Bucci et Driandria. 

Deuxième de la liste de départ, Lorenzo de Luca a fait tenir le suspense jusqu’au bout, croyant offrir le premier sans-faute au public, l’Italien a semble-t-il manqué de conviction sur le dernier et une demande trop peu appuyée lui coûte une faute sur le deuxième plan de cet ultime oxer. Le premier parcours parfait est signé par Laura Kraut et son incroyable Cavalia qui ont réalisé une véritable démonstration devant un public acquis à leur cause, l’amazone étant anglaise d’adoption puisqu’en couple avec le champion olympique Nick Skelton depuis des années. Il aura ensuite fallu attendre le passage du prodige local, Scott Brash, onze parcours plus tard, pour s’assurer d’un barrage. Entre temps les fautes pleuvent avec notamment les abandons de Robert Bevis, Philippe Rozier, William Funnell ou encore John Whitaker plus tard.  
 
D’autres cavaliers, pourtant habitués au haut du podium, se sont cassé les dents ce soir à l’image de Kevin Staut sortant de piste avec seize points. Auteur d’une première faute sur le vertical numéro six, Aran a semblé lâcher prise et a poussé à terre les deux verticaux suivants puis celui d’entrée de double numéro onze. Philipp Weishaupt lui n’a pu éviter trois fautes de Carvagio Z. Finalement, seuls six couples se sont qualifiés pour le barrage.
 

 


Prudence et sagesse, maîtres mots de la victoire aujourd’hui

Six couples seulement au départ, mais six ténors garantissant un dernier moment de sport de haut vol au sein de la capitale londonienne. La difficile tâche d’ouvrir le bal est revenue à Laura Kraut. Portée par sa fille de Vingino, l’Américaine faute sur le vertical numéro six initial arrivant désormais en cinquième position avant de réitérer sur le vertical anciennement entrée de double et de trébucher lourdement à la réception. Après quelques foulées à tenter de redresser sa grise, l’amazone fait une volte et saute le dernier sans encombre. Aucune indication n’est donc délivrée par ce premier parcours et Scott Brash fait son entrée à l’aveugle. Mais qu’importe, en selle sur un Hello Guv’Nor phénoménal en première manche, l’Écossais se lance à l’assaut d’une seconde coupe ce week-end. Aucune reprise, des tournants fluides et serrés mais le talent du centaure ne suffit pas à éviter le vertical numéro six. Le reste se passe à merveille et le chronomètre est fixé. À défaut d’être sans faute, il faudra être plus rapide que 40’83. Ni l’un, ni l’autre pour Steve Guerdat et Corbinian. La barre de l’ancienne entrée de triple tombe et le chronomètre s’arrête sur… 40’83 !

Ils sont désormais deux à détenir le leadership provisoire mais Marcus Ehning n’a pas dit son dernier mot. L’Allemand s’élance aux commandes de Gin Chin van het Lindenhof, monture d’avenir, malheureusement tous les espoirs s’envolent dès la deuxième difficulté qui s’effondre. Bis repetita sur le numéro cinq et ce sera finalement une cinquième place finale. Ils sont encore deux à pouvoir surpasser les deux champions caracolant actuellement en tête.

Edwina Tops-Alexander le sait, si elle réalise un sans-faute, aussi lent soit-il, elle s’assure d’une deuxième place. Ainsi, l’Australienne assure, prend son temps avec sa bondissante California et franchit la ligne d’arrivée en 48’42 mais sans aucune pénalité au compteur. La stratégie a été payante mais laisse la voie libre à Daniel Deusser. S’il coupe son premier virage, où sa prédécesseur a préféré passer derrière l’obstacle dans la courbe, et qu’il ne faute pas, la coupe est pour lui. Mission accomplie, le cavalier de la Manschaaft réalise un barrage fluide, tourne devant pour aller sur le numéro deux, galope mais prend son temps et la victoire est acquise avec Equita van’t Zorgvliet, très performante actuellement, grâce à un chronomètre de 45’67.
 


Des Bleus malchanceux

Cette épreuve n’a pas été simple pour Philippe Rozier et Kevin Staut mais Pénélope Leprevost et Olivier Robert ont eux manqué de chance. L’amazone qui avait misé sur Ratina d’la Rousserie n’a pu évité une faute de sa fille d’Apache d’Adriers sur le premier plan de l’oxer numéro quatre. Situé sept foulées en courbe après le double l’oxer a couté cher au couple dont la trajectoire a été légèrement dévié par le décalage de la petite baie sur la droite dans le tracé.
Olivier Robert lui était en selle sur Tempo de Paban, qui semble chaque week-end plus à l’aise sur ces hauteurs, et a fauté à l’entrée du double de verticaux numéro onze. Le reste du parcours a été d’une fluidité et d’une facilité déconcertante promettant au Bordelais un bel avenir avec son fils de Jarnac.
 
Les résultats complets ici.