Scott Brash et sa Lady s’offrent l’Olympia

Temps fort du week-end londonien, le Grand Prix Coupe du monde, huitième étape du circuit, s’est couru cet après-midi. Si le plateau était de haut vol, la beauté du sport a été décuplée grâce à un public survolté venu soutenir les pontes du saut d’obstacles avec énormément d’entrain. Quoi de mieux donc qu’une victoire britannique signée par Scott Brash et Hello M’Lady ? 
 



Des tribunes combles, des salves d’applaudissement après l’ultime obstacle, une tension palpable durant les parcours et des cœurs battants au rythme des foulées de galop, voilà l’ambiance qui régnait cet après-midi à l’Olympia. Dotés depuis toujours d’un amour inconditionnel des chevaux et du sport, aujourd’hui encore les Britanniques ont prouvé que rien ni personne ne les surpasse en matière d’émulation autour des sports équestres.
 
Trente-cinq couples se sont élancés à l’assaut de cette victoire et des précieux points associés en vue de la finale d’Omaha qui se tiendra à la fin du mois de mars. Treize obstacles et seize efforts composaient ce difficile parcours dont la piste, longue mais étroite, n’a pas facilité la tâche aux cavaliers. Si la deuxième à partir, la Suédoise Malin Baryard-Johnson associée à H&M Cue Channa, a été la première à signer un sans-faute, il a ensuite fallu attendre le dixième couple pour s’assurer d’un barrage grâce à la démonstration de Maurice Tebbel et Chacco’s Son. Onze autre concurrents les ont ensuite imités, et non des moindres. Olivier Robert, Lorenzo de Luca, Daniel Deusser, Scott Brash, John Whitaker ou encore Marcus Ehning, voilà un bref échantillon de l’incroyable seconde partie d’épreuve. 
 


Un parcours technique et intransigeant

La tâche n’a pas été facile pour tous et les fautes ont plu de part et d’autre sur ce parcours exigeant un dressage et une maitrise sans faille des chevaux. Première difficulté, la ligne ouvrant sur un vertical bleu pâle suivi, cinq foulées en ligne courbe plus loin, d’un oxer massif précédant un léger vertical blanc composé de seulement trois barres. Nombreux sont ceux à s’être fait piéger, à l’image des olympiques Philippe Rozier et Rahotep de Toscane, auteurs d’une faute sur le vertical quatre puis sanctionnés une seconde fois sur la sortie du double numéro huit ou encore Pénélope Leprévost portée par Ratina d’la Rousserie renversant le vertical en bout de ligne. L’entrée du double a également faillit à l’amazone.
 
Le chef de piste, Kelvin Bywater, n’a laissé aucun répit aux couples puisque le vertical numéro douze, placé dans la largeur le long des tribunes ou encore le dernier obstacle, le triple composé de deux oxers espacés de deux deux foulées suivi d’un vertical à une foulée ont fait s’envoler les espoirs de certains couples. Steve Guerdat a dû s’avouer vaincu après une faute de postérieurs de son impressionnante Bianca sur le vertical douze. Néanmoisn, une fois encore, la fille de Balou du Rouet a prouvé son génie et gageons que le Suisse pourra compter sur elle pour prendre la relève de Nino des Buissonnets, retiré du sport la semaine dernière à Genève.
 
Le sort de Bertram Allen a été, à peu de choses près, le même. Survolant les difficultés tout le long du parcours, la bouillonnante Molly Malone V a poussé à terre le douze puis l’ultime difficulté du triple. Triple qui a également posé quelques difficultés à Kevin Staut et Aran. Déjà auteurs de fautes sur la palanque numéro sept puis sur le premier élément du double, les Bleus ont souffert à l’entrée de la dernière combinaison. Le fils de Manhattan s’est trouvé prés de l’entrée et s’est alors perché en l’air. Son cavalier a préféré sortir du triple manquant d’impulsion pour couvrir le second oxer. 
 


Un barrage supersonique

Treize couples ont tenté leur chance au barrage composé de dix obstacles et onze efforts.

Malin Baryard-Johnsson a été la première à s’élancer aux commandes de sa H&M Cue Channa. La Suédoise a galopé et serré ses virages raisonnablement, sans prendre de risques démesurés, mais malheureusement l’ultime oxer, anciennement deuxième élément du triple, leur a été fatal. Le temps de référence est néanmoins fixé à 41’17. Maurice Tebbel et Chacco’s Son entrent alors en piste et la démonstration auquel le public a assisté lors de son premier tour laisse espérer le meilleur pour les Allemands. Malheureusement, le couple encore inexpérimenté à ce niveau commet deux erreurs, sur l’entrée de double puis sur l’oxer anciennement numéro onze. Olivier Robert et Quenelle du Py prennent ensuite place au centre de l’arène britannique. Le Français semble déterminé mais confiant et se lance à l’assaut de la coupe. Les premières difficultés sont passées sans encombre et dans un rythme soutenu, mais c’était sans compter sur le fameux ancien vertical douze, pénultième difficulté du barrage, renversé. Avec un chronomètre de 41’57, le duo s’adjuge une huitième place finale. Aucun d’Edwina Tops-Alexander, aux commandes de la talentueuse California, ou encore Piergiorgio Bucci, ayant sellé Casallo Z, n’ont inquiété la potentielle vainqueur puisque la première a fauté sur le troisième obstacle puis l’avant-dernier de ce barrage et le second a poussé à terre les oxers dix et onze semblant en bagarre avec son fils de Casall.
 
La première place fictive a finalement été dérobée par Lorenzo de Luca et Limestone Grey grâce à un temps de 39’10. L’Italien, très en forme actuellement, n’a néanmoins pas pu éviter une faute de son fils de Try-Time sur le deuxième plan de l’oxer situé en sortie de double dû à un manque de couverture. Le cavalier des écuries Stephex n’a pas eu énormément de temps pour jouir de sa place de leader provisoire puisque le concurrent suivant, Ben Maher, porté par un public enflammé, a réalisé le premier double sans-faute. En selle sur une Diva II de retour au meilleur de sa forme, le Britannique empli de confiance a pris les risques nécessaires, a serré ses courbes et galopé à vive allure dans la dernière ligne pour s’envoler vers la victoire en 38’85. La tâche s’annonçait alors rude pour les suivants. Laura Kraut, John Whitaker ou encore Nicola Philippaerts ont fait frissonner le Britannique mais aucun n’est parvenu à le surpasser. En selle sur Zeremonie, Ornellaia et H&M Harley vd Bisschop, les athlètes ont dû se contenter respectivement des quatrième, cinquième et troisième places.
 
Trois couples pouvaient encore le détrôner et non des moindres, trois  cadors de la discipline. Ben Maher souffle au passage de Daniel Deusser et Equita van’t Zorgvliet qui renversent les deux éléments du double mais il n’est pas au bout de ses peines. La tornade Brash vient de faire son entrée sous les applaudissement d’une foule survoltée. La dernière victoire en Grand Prix de l’Écossais remonte à celle de Calgary, début septembre, et cette fois-ci le cavalier semble plus déterminé que jamais pour s’adjuger la victoire devant son public avec une Hello M’Lady ayant retrouvé sa forme d’antan. Chose voulue, chose faite, la bondissante fille d’Indoctro s’envole, frappe le sol, se propulse et franchi la ligne d’arrivée en 38’73, synonyme de leadership. Le numéro treize mondial a pris tous les risques possibles réalisant un virage déconcertant de fluidité pour se rendre sur le double mais la victoire n’est pas encore certaine car l’Allemand Marcus Ehning prend place accompagné de Comme il Faut. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le centaure semblant manquer de contrôle et d'organisation avec son bai faute à deux reprises avant d’arrêter son fils de Cornet Obolensky à l’abord de l’avant dernier, de remettre les choses en ordre et de finir calmement.
 
Le public l’a compris, ses deux protégés, Scott Brash et Ben Maher s’octroient les plus hautes marches du podium pour son plus grand plaisir. Une journée couronnée de la plus belle des manières pour ces aficionados de sport.

Les résultats ici.