’’La médaille d’or par équipes n’aura jamais autant d’effet qu’un résultat individuel’’, Philippe Rozier

Depuis son titre de champion olympique par équipes, Philippe Rozier poursuit sa saison indoor aidé de Rahotep de Toscane, son compagnon à Rio, mais aussi Unpuslion de la Hart et Rêveur de Kerganne, sa dernière recrue. Alors que l’année 2016 touche à sa fin, le cavalier de Bois-le-Roi est revenu avec GrandPrix-Replay sur son début d’hiver.



GrandPrix-Replay : Comment analysez-vous vos débuts sur la saison indoor, et le circuit Coupe du monde ?
Philippe Rozier : Sur les deux étapes Coupe du monde que j’ai couru, je fais une faute sur l’étape de Lyon, ce qui m’a écarté du barrage mais rapporté quelques points, et je fais quatre points sur le barrage de l’étape de Vérone, ce qui m’a également rapporté quelques points. Avec un total de huit points sur ces deux étapes, je suis plutôt satisfait. J’ai couru d’autres concours indoor, mais aucune autre étape Coupe du monde pour le moment. En dehors du CSI 5*-W de Londres, ce week-end, et de Bordeaux, en février, je n’ai pas d’autres étapes de prévu. Les récentes élections fédérales ont fait que nous attendons aujourd’hui la remise en place du staff technique, qui me permettra d’établir un planning pour Rahotep concernant la Coupe du monde. Ma difficulté est que Rahotep est le seul cheval dont je dispose pour concourir à ce niveau. Lorsqu’un cavalier dispose de trois ou quatre chevaux, il est plus libre de participer à d’autres circuits, de courir la Coupe du monde, les CSIO, le Global Champions Tour… Un cheval comme Unpulsion est un bon élément pour protéger Rahotep. Il a certainement les moyens de l’épauler davantage, mais n’est pas assez régulier pour être un cheval de tête.
 
GPR. : Quels objectifs visez-vous en ce qui concerne le circuit Coupe du monde ? Visez-vous la finale ?
P. R. : Étant donné que j’ai pris huit points jusqu’ici et que j’ai encore deux étapes à courir, cela dépendra de mon évolution au classement général, et du retour prochain du staff fédéral.
 
GPR : Comment se portent Rahotep et Unpulsion ?
P. R. : Les deux sont en bonne forme, ils vont très bien. J’ai fait venir mon vétérinaire à Genève juste avant de prendre la route pour Londres pour m’assurer que tout allait bien et que ce ne serait pas le concours de trop, et tout va bien pour eux. Après Londres, ils participeront au CSI 5* de Bâle le 15 janvier, pour lequel j’ai le plaisir d’être invité, ce qui ne se refuse pas lorsqu’on ne fait pas partie des cinquante meilleurs mondiaux.
 
GPR. : Pouvez-vous évoquer votre dernière recrue, Rêveur de Kerganne ? Il semble très prometteur.
P. R. : Rêveur est un très bon cheval qui tournait sur le circuit national en France, c’est un excellent deuxième cheval pour les épreuves de Vitesse et les épreuves comptant pour le classement mondial à 1,45m. Aujourd’hui, il n’est pas prêt à participer aux Grands Prix à 1,50m à cause de son très récent passé sur le circuit Amateur national. C’est un peu délicat de l’envisager à ce niveau pour le moment.
 
GPR : Votre vie a-t-elle changé depuis votre titre de champion olympique ?
 
P. R. : En toute objectivité, je ne peux pas dire que ma vie ait vraiment changé. Peut-être que ma médaille me permet quelques entrées sur certaines compétitions, mais dans les faits, elle n’est pas reconnue par la FFE, ni par la FEI dans les sélections ou qualifications. Le classement mondial prime sur la médaille. Bien que ce soit une formidable consécration pour moi, cela n’aura jamais autant d’effet qu’un résultat individuel, un podium ou une place parmi les trente meilleurs mondiaux. Je trouve peut-être un peu dommage que la médaille d’or n’ouvre aucune invitation ni qualification pour des échéances internationales, que ce soit en France ou à l’étranger. C’est un problème qui me touche tout particulièrement, étant donné que mes trois coéquipiers sont parmi les trente meilleurs mondiaux, et que, contrairement à eux, je n’ai qu’un cheval disponible pour les épreuves les plus importantes.
 
GPR : Quels sont vos objectifs pour la fin de la saison ? Allez-vous faire une petite pause hivernale ?
P. R. : Je vais garder Rahotep et Unpulsion sur les CSI de Bâle, Bordeaux puis peut-être Hong-Kong et le Saut Hermès, avant de reprendre en mars la saison extérieure avec les autres chevaux. J’aurais bien aimé pouvoir réduire un peu mon activité pour cet hiver, mais c’est impossible pour moi. J’ai eu une invitation à Bâle, et une place s’est libérée pour Londres, sachant que j’ai demandé à Philippe Guerdat de me prévenir il y a un mois si cela arrivait. Lorsqu’on n’est pas dans les cinquante meilleurs mondiaux, on ne peut pas se permettre de refuser ce genre d’opportunités lorsqu’elles se présentent.