’’Il n'y a aucune raison pour que ça n'aille pas’’, Louis Bouhana

Après une saison en demi-teinte, le cavalier de saut d’obstacles Louis Bouhana s’est récemment illustré en remportant l’un des Grands Prix du CSI 3* de Mostaganem, en Algérie. De retour au mieux de sa forme, épaulé notamment par son excellent Qlandestin SAS, le Breton va vers l’avant et regarde l’avenir, qu’il compte bien remplir de beaux projets.



GrandPrix-Replay : Vous rentrez de la tournée algérienne de Mostaganem, où vous avez notamment remporté l’un des Grands Prix CSI 3* avec Qlandestin SAS. Quel bilan tirez-vous de ces deux semaines de compétition ?
Louis Bouhana : C’était pour moi une grande première que d’avoir à faire ce gros déplacement, prendre le bateau, passer deux semaines sur place avec des CSI deux week-end de suite… J’avoue avoir été très agréablement surpris d’une organisation vraiment bonne, qui faisait en sorte que tout se passe bien pour tout le monde. Nous avons été très bien reçu, avec d’excellentes conditions d’accueil pour les chevaux. Pour moi, il n’y a vraiment pas grand-chose à reprocher, d’autant plus que le niveau a été relativement progressif, avec un premier week-end plus clément que le second, ce qui était appréciable après la longueur du transport, car cela permettait à tout le monde de se mettre en route tranquillement avant d’attaquer les plus grosses épreuves le deuxième week-end. Je ne pourrais pas comparer avec ce que l’on voit par exemple au Maroc, pour n’y avoir jamais été, mais je peux dire que j’ai senti un grand investissement des personnes qui sont très à l’écoute et en demande de retours pour s’améliorer sur les points qu’ils ne maîtrisent pas à la perfection, et qui les appliquent dans un espoir de résultats. Je les ai sentis très à l’écoute, notamment dans l’objectif d’offrir une édition 2017 encore meilleure.
 
GPR. : Globalement, quel regard portez-vous sur votre saison 2016 ?
L. B. :  J’ai fait une année un peu compliquée avec Qlandestin, où nous signons beaucoup de Grands Prix à quatre points, d’où ma satisfaction que la victoire lui ait sourit en Algérie. Il est allé de mieux en mieux cette année, et je sens que je reprends aussi confiance en lui, alors je me dis qu’il n’y a aucune raison que ça n’aille pas ! Shamrock, l’un de mes autres chevaux, a été bien meilleur cette année qu’auparavant. Après avoir été opéré de coliques il y a deux ans, il revient très bien, ce qui est vraiment satisfaisant, alors qu’il n’a repris les concours que l’an dernier.
 
GPR. : Vous prendrez, dès l’an prochain, la nationalité algérienne. Vous qui avez porté la Veste bleue de l’équipe de France en Coupe des nations, pourquoi avez-vous fait ce choix ?
L. B. : Il est en effet question que j’ai la double nationalité. Il s’avère que mes grands-parents sont algériens, et que mon père a la double nationalité. Cela a évidemment été un honneur pour moi d’avoir pu courir des Coupes des nations pour la France, mais il y a une véritable concurrence en France sur le haut niveau, et je n’ai ni le nombre de chevaux, ni les finances pour rivaliser avec certains autres cavaliers et propriétaires, d’autant plus que mon objectif principal est de pouvoir économiser mes chevaux. Les sélections françaises passent aujourd’hui par beaucoup de participations pour engranger suffisamment de points et se voir sélectionné, ce qui peut s’avérer compliqué à gérer dans ma situation, étant donné mon envie d’économiser et de prendre soin de mes chevaux. Je n’ai pas beaucoup de chevaux, ce qui implique que, même qualifié, je devrais souvent prendre le départ avec les mêmes, ce qui, à long terme, est dommageable pour leur longévité.
 
GPR. : Ce changement va-t-il avoir des répercussions immédiates sur votre carrière, notamment sur votre piquet ?
L. B. : Que je poursuive avec la France ou avec l’Algérie, je sais dès à présent qu’il y aura des changements, mais les portes seraient peut-être plus ouvertes avec une participation sous couleurs algériennes.
 
GPR. : Malgré tout, allez-vous resté installer en France ?
L. B. : Oui, absolument. J’ai d’ailleurs appris par quelques rumeurs que j’étais supposé avoir vendu mes écuries et pris la route d’une installation définitive en Algérie, je tiens donc également à préciser que c’est entièrement faux. Mon objectif est véritablement de rester installés là où nous sommes. C’est certes un peu éloigné des concours, mais j’ai l’avantage d’avoir une écurie fonctionnelle et toute simple, avec des clients fidèles et de bons jeunes chevaux dans l’écurie. Il est en revanche possible que la double nationalité nous pousse à changer l’organisation des écuries. J’espère pouvoir passer plus de temps sur les beaux concours, et que le rythme se trouvera naturellement au sein des écuries. J’ai l’avantage d’avoir seulement trente-deux ans, j’entends donc en profiter ! (rires)
 
GPR. : Quels sont vos projets à courts, moyens et longs termes désormais ?
L. B. : À court terme, j’ai pour but d’essayer de trouver des chevaux qui peuvent prendre la relève de Shamrock et Qlandestin, et trouver de nouveaux chevaux pour Manon Hebette, mon amie et cavalière. Elle n’a qu’un cheval que je lui confie, ainsi qu’une jument de sept ans qui saute très bien. Manon a fait son premier Grand Prix CSI 3* à Mostaganem. Les choses se passent bien pour elle, et elle évolue très vite. Je voudrais l’aider à trouver un ou deux chevaux pour continuer, et des jeunes pour moi qui prendraient la relève des deux miens. Mes projets à plus long terme dépendront comme pour tout le monde des chevaux que j’aurai à disposition, des partenaires qui nous suivent pour nous accompagner dans notre participation au meilleur niveau possible.