“Je n’aurais jamais imaginé remporter deux médailles en étant si jeune”, Jos Verlooy

En 2019, Jos Verlooy a certainement vécu la plus belle saison de sa carrière. Le Belge qui soufflera sa vingt-quatrième bougie le 15 décembre est en effet revenu des championnats d’Europe Longines de Rotterdam avec deux breloques. Décoré d’or aux côtés de Grégory Wathelet, Jérôme Guéry et Pieter Devos, avec qui il a également validé la qualification olympique du Plat Pays pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020, le fils du réputé Axel Verlooy est également monté sur le podium individuel des Européens grâce à son excellent Igor. Juste après, c'est encore d'or dont il se couvrait en devenant le nouveau champion de Belgique avec Varoune. Quelques semaines après ces accomplissements, Jos Verlooy s’est confié pour le Rolex Grand Slam. 



Quand avez-vous décidé que vous vouliez devenir cavalier professionnel ?
Je l’ai décidé assez tôt, mais j’aimais aussi beaucoup jouer au football, alors je ne savais pas trop dans quel sport je voulais faire carrière. Quand j’ai commencé à gagner des épreuves de saut d’obstacles, à quatorze ans, je me suis rendu compte que je voulais pratiquer cette discipline.
 
À votre avis, quels sont les trois aspects les plus importants pour un cavalier professionnel ?
Le travail est primordial, et je pense que ce même imposé est valable dans tous les sports. Il faut travailler dur pour atteindre ses objectifs et être prêt à apprendre. C’est aussi très important d’être soutenu par des personnes de confiance. Enfin, avoir une bonne relation avec ses propriétaires est très important parce que leur rôle a beaucoup évolué.
 
Quel impact a votre propriétaire sur votre carrière ?
J’ai de très bons propriétaires et j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir continuer à monter Igor, car beaucoup de gens voulaient l’acheter (l’alezan a été racheté en partie par Graziella Janssen, copropriétaire avec Eurohorse, ndlr). Notre sport ne se résume pas à monter à cheval. Il faut trouver les bons chevaux et un bon partenariat. C’est là que le rôle des propriétaires est important puisqu’il s’agit d’un travail d’équipe.
 
Comment votre père Axel vous a-t-il aidé dans votre carrière ?
Mon père a de nombreuses années d’expérience dans ce sport, et c’est l’un des avantages dont j’ai pu bénéficier à mes débuts. Harrie [Smolders]et mon père sont à mes côtés et m’ont toujours donné de bons conseils. Ils m’épaulent, ce qui est très précieux pour réussir en tant que cavalier. Même si dans ce sport, on apprend à tomber et à se relever, cela aide beaucoup de compter sur un tel soutien.


“Le meilleur moment de ma carrière est définitivement Rotterdam”

Vous avez presque quarante ans de moins que certains des meilleurs cavaliers qui concourent toujours. Comment parvenir à une telle longévité selon vous ?
C’est difficile à dire, mais certainement le plus important est d’avoir le bon cheval. Même si vous avez cinquante ans, vous pouvez toujours apprendre et continuer à vous améliorer. Je pense que si vous avez un bon cheval, vous pouvez concourir au plus haut niveau, quel que soit votre âge. J’ai beaucoup de respect pour Ludger Beerbaum qui a eu une saison incroyable et qui s’est toujours entouré des bonnes personnes. Ce n’est qu’une fois que vous pratiquez cette discipline que vous vous rendez compte à quel point il est difficile d’avoir le bon cheval, la bonne gestion et la bonne équipe. Toutes les pièces du puzzle sont indissociables.
 
Que pensez-vous du soutien offert aux jeunes cavaliers ?
Je pense que notre discipline s’efforce d’offrir des opportunités aux jeunes générations en les aidant à concourir au plus haut niveau. Je n’y ai pas participé, mais je crois que la Rolex Young Riders Academy a fait, et continue de faire, un excellent travail d’enseignement. Je connais des cavaliers qui y sont allés et ils ont beaucoup appris sur la façon de s’adresser aux propriétaires et sur les aspects de management du sport. Ces concepts et l’innovation sont très importants. […]
 
Que retenez-vous des championnats d’Europe de Rotterdam, dont vous êtes revenu avec l’or par équipes et le bronze en individuel ?
J’étais très bien préparé aux championnats d’Europe. J’étais très confiant et en forme. L’objectif premier était évidemment de qualifier l’équipe pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2020, ce que nous avons réussi. La médaille d’or était un bonus. Avant la finale [individuelle], je me sentais bien et mon cheval semblait toujours aussi frais. Tout s’est bien déroulé pour nous ! C’est formidable de remporter deux médailles à mon âge et ça m’a définitivement donné encore plus confiance, tout en augmentant ma motivation pour les prochains championnats.
 
Y a-t-il des cavaliers de saut d’obstacles que vous admirez ?
J’admire beaucoup de cavaliers, qui sont d’ailleurs assez différents. Je pense d’abord à Harrie Smolders, parce qu’il m’a toujours aidé depuis que j’ai commencé à monter et j’ai beaucoup de respect pour lui. C’est quelqu’un de formidable, qui est toujours là pour m’aider dans tous les domaines. La plupart des gens qui concourent actuellement à mes côtés sont des personnes que je regardais à la télévision, du fond de mon canapé, quand j’étais petit.
 
Quel est le meilleur moment de votre carrière jusqu’ici ?
Je pense que le meilleur moment de ma carrière est définitivement Rotterdam. Je n’aurais jamais imaginé remporter deux médailles en étant si jeune.