Retraite anticipée pour Albführen's Paille de la Roque

Albführen’s Paille de la Roque, gagnante de la finale de la Coupe du monde en 2015 à Las Vegas, avec le Suisse Steve Guerdat, prend une retraite anticipée après une blessure l’ayant déjà immobilisée de longs mois. 



La carrière sportive d’Albführen’s Paille de la Roque est malheureusement déjà terminée. La décision est tombée est aujourd’hui. ’’C’est définitif, Albführen’s Paille retourne dans les prairies de Dettighofen, en Allemagne, où elle se consacrera désormais à sa future descendance’’, peut-on ainsi lire sur le site de Steve Guerdat. Une décision inattendue, mais peut-être finalement prévisible, tant la jument enchaînait les blessures ces derniers temps. Blessée à un tendon au printemps 2015, juste après sa victoire dans la finale de la Coupe du monde de Las Vegas, la jument, aujourd’hui âgée de treize ans, s’était blessée sur une autre jambe lors de sa deuxième sortie en compétition après son retour, il y a un an, lors du CSI 3* de Kiel. Alors qu’il était initialement prévu que la fille de Kannan fasse son retour sur les compétitions indoor cet hiver, elle avait attaqué un programme de remise en forme en janvier dernier, à l’élevage du Thot, dans la Manche. Malheureusement, l’alezane n’est pas revenue comme son champion de cavalier l’espérait et il a alors décidé, en concertation avec Walter Frey, son propriétaire, de lui donner une retraite anticipée. "Nous avons pris la décision il y a environ un mois de cela. La jument a eu cette blessure, puis une longue pause, plus longue que ce que l’on attendrait comme délais pour guérir de cette blessure", a expliqué Steve Guerdat à GrandPrix-Replay. "Nous n’arrivions pas vraiment à l’avoir complètement remise. Il y a une petite lésion sur le tendon qui bouge, ne se retrouve pas toujours au même endroit. Certains tendons sont moins résistants que d’autres, et quand ça lâche une fois, ça revient toujours, sous forme de petites lésions à d’autres endroits. Cela Implique des risques de blessures graves si elle sautait dans cet état-là, cela ne valait pas la peine."


Paille de la Roque, née chez la famille Hécart, dans le Calvados, a démarré sa carrière sous la selle de Samuel Loccoche, avec lequel elle a couru quelques épreuves internationales réservées aux chevaux de cinq ans. Début 2009, elle est ensuite passée sous la selle de Stéphane Frey, avec lequel elle a fait ses armes jusqu’au niveau CSI 2*. En octobre 2011, elle est vendue au groupe allemand Albführen’s et devient Albführen’s Paille. La Suissesse Alexandra Fricker la prend alors en mains et lui fait courir ses premiers CSI 5*. En juin 2014, elle est alors confiée à Steve Guerdat. Si la collaboration entre la jument et le crack cavalier n’a vraiment duré qu’une petite année, elle a été des plus fructueuses. Dès les premiers parcours, les deux accrochent des classements. Ils terminent ainsi dixièmes de leur deuxième Grands Prix à 1,60m lors du CSI 5* de Treffen. En octobre de la même année, ils prennent la troisième place du Grand Prix CSI 5*-W d’Oslo. En décembre, ils terminent troisièmes de la finale du Top Ten, à Genève. Mais la consécration vient en avril 2015, à Las Vegas, lorsque le couple s’offre la finale de la Coupe du monde au terme d’un championnat éblouissant.
Désormais Paille de la Roque se consacrera à l’élevage en Allemagne tandis que son pilote va devoir faire définitivement sans elle. "Son dernier concours remonte déjà à une année, je me suis débrouillé sans elle jusque là. Il est évident que je préfère avoir Paille dans mon écurie que ne pas l’avoir, mais le plus important pour moi c’est qu’elle aille bien. Elle va rejoindre une bonne écurie d’élevage, à un âge plus que raisonnable. Elle va donc débuter une nouvelle carrière dans de supers conditions sur place, avoir de nombreux poulains, ce qui est plus raisonnable pour elle. De mon côté, la vie continue, sans Paille malheureusement mais j’ai d’autres chevaux, je m’en suis sorti sans jusqu’à maintenant, et je n’avais pas de vrais projets à court terme avec elle, mis à part sur la rééducation, je savais que ce serait long, et elle n’aurait pas été opérationnelle avant le début de l’année prochaine pour être compétitive à haut niveau. Pour la suite, Nino, Corbinian, Bianca restent mes chevaux de tête, et j’ai aussi de très bons huit ans et de bons jeunes derrière, et des chevaux comme Happiness, sur lesquels je peux compter pour la suite."