Y a-t-il trop de barragistes en Coupe du monde ?
Dimanche dernier, le Grand Prix du CSI 5*-W d'Oslo, première étape de l'édition 2016/2017 du circuit Coupe du monde d'Europe de l'Ouest, a vu se jouer un barrage à vingt partants. Le circuit va-t-il être marqué par des Grands Prix où les barragistes seront (trop) nombreux ? Analyse d'un phénomène qui semble en hausse chaque année.
Il semble loin le temps où il était convenu qu'un bon chef de piste devait se retrouver avec 1/3 de sans-faute dans un Grand Prix. En tout cas dimanche dernier, c'est avec vingt couples, soit 50% des couples au départ, que le chef de piste Néerlandais Louis Konickx a dû composer. Et avec dix-neuf concurrents, le choix est plutôt cornélien pour les cavaliers : assurer le sans-faute et glaner une place dans les dix premiers ou prendre tous les risques quitte à se retrouver loin en cas de faute ? Quelle que soit la stratégie choisie, aucun cavalier ne devrait avoir à composer avec autant d'adversaires sur une finale au chronomètre, qui prend d'un coup des allures de seconde manche, et tant pis pour le spectacle.
Passer cet aspect, il est intéressant de regarder le nombre de barragistes dans les Grands Prix Coupe du monde, chaque année. Ainsi, sur la saison 2013/2014 du circuit, le nombre de barragistes est allé de 4, à Malines, à 13, lors de l'étape de Bordeaux. En moyenne, les étapes ont permis à 9,6 cavaliers de se qualifier.
Passer cet aspect, il est intéressant de regarder le nombre de barragistes dans les Grands Prix Coupe du monde, chaque année. Ainsi, sur la saison 2013/2014 du circuit, le nombre de barragistes est allé de 4, à Malines, à 13, lors de l'étape de Bordeaux. En moyenne, les étapes ont permis à 9,6 cavaliers de se qualifier.
La saison suivante, les barrages les moins fréquentés fut ceux de Londres et Leipzig, avec 5 participants, tandis que le plus couru a été celui de Helsinki, avec pas moins de 15 finalistes. La moyenne est également en hausse, puisqu’elle passe à 9,9 couples par barrage. Enfin, l’an passé, le barrage le moins fréquenté, celui de Stuttgart, a vu se qualifier 5 barragistes, contre dix-sept dans celui de Bordeaux, qui a permis aux plus de couples de se qualifier. En moyenne, 11,3 couples se sont qualifiés au barrage de chaque Grand Prix. Un chiffre sans précédent.
Alors comment expliquer que, chaque année, un peu plus de couples décrochent leur ticket pour le barrage ? Le premier élément qui vient à l’esprit est évidemment la hausse du niveau général. Là où un cavalier était surtout performant avec un cheval, le rythme du calendrier international fait que les meilleurs pilotes du monde sont désormais équipés de deux à trois chevaux capables de sauter un Grand Prix à 1,60m sans faute. De plus, les ’’seconds couteaux’’ des grandes nations, comme la France, l’Allemagne ou encore la Grande-Bretagne, sont également plus performants. Désormais, qu’ils appartiennent à la jeune relève, à l’image du jeune Niklas Krieg, vainqueur en janvier dernier de son premier Grand Prix Coupe du monde à Leipzig, ou qu’ils soient sur le circuit intermédiaire depuis plusieurs années, les cavaliers qui forment les ’’cadres B’’ ont le niveau et le talent de rivaliser avec les habitués du circuit de haut niveau. Une bonne et une mauvaise nouvelle pour le sport. Car si on ne peut qu’applaudir le fait qu’il s’ouvre de plus en plus, on peut regretter de voir vingt couples au barrage, alors que seuls seize peuvent marquer des points sur le circuit… Peut-être faudrait-il adapter le règlement.