Patrice Delaveau décroche le derby sur Ornella

Après l'avoir déjà remporté en 2013 avec sa même Ornella Mail*HDC, Patrice Delaveau a décroché le derby du CSIO 5* de La Baule cet après-midi, juste devant Wout-Jan van der Schans et Jérome Guéry.



Patrice Delaveau, meilleur jusqu'au bout

Le célèbre derby de La Baule a commencé à 13h05 sur une piste séchée, entourée d'un public venu en nombre en ce samedi. Les premiers à s'élancer sur le parcours, identique depuis tant d'éditions, ont été Michael Whitaker et sa jument JB'S Hot Property. Le Britannique, franchissant énergiquement la rivière, a terminé son passage avec un score de douze points et un rythme relativement normal. Luca Maria Moneta, accompagné de Neptune Brecourt, son fidèle Selle Français de quinze ans, qui avait d'ailleurs participé aux championnats d'Europe de Herning en 2013 et aux championnats du monde de Caen l'année d'après, est alors rentré. Accusant seize points, dont deux des obstacles naturels, le bai et son pilote n'ont pu se hisser en haut du classement. Wout-Jan van der Schans, vainqueur de la Coupe des nations d'hier, a signé un joli tour aux rênes de Zorro, fautant seulement à une reprise avec un chronomètre de 153"63. "Mon cheval est généralement très bon dans les derbys. Comme je passais en début d'épreuve, j'avais choisi de ne pas aller trop vite parce que je savais qu'il y avait beaucoup de bons cavaliers très rapides, comme Julien Epaillard et Patrice. J'ai fait une faute, c'est dommage mais je suis content, j'espère continuer comme ça. C'est un bon week-end pour moi pour l'instant !", a-t-il déclaré. Martin Fuchs, en selle sur un joyeux Uzo van het Hobos Z, a écopé du même résultat, avec un temps tout de même plus lent.

Petite contre-performance pour le Français Olivier Robert, qui faisait parti des favoris, dont la Radja de B'Neville a refusé deux fois sur le deuxième obstacle, se voyant donc éliminé. Le Néerlandais Johnny Pals, lui, a préféré se retirer, après avoir déjà à plusieurs reprises en début de parcours. Déception également pour Julien Epaillard. Quatre fois deuxième de ce même derby de La Baule, le Tricolore a pêché sur des verticaux, terminant à huit points. Juste après, Patrice Delaveau s'est présenté sous un tonnerre d'applaudissements. Le Normand, qui a déjà remporté par deux fois ce derby, en 1993 et en 2013, a déroulé un bon parcours sur Ornella Mail*HDC, qu'il a préservé tout le week-end pour cette épreuve, malgré une faute sur le vertical numéro onze. Avec un chronomètre de 144"89, le duo explosif a pris la tête de l'épreuve. "Je me sens bien, je suis très content ! C'est l'une des plus belles épreuves du circuit français. C'était bien pour Ornella de pouvoir faire le doublé ici !", a-t-il confié après l'annonce de sa victoire. "Je suis heureux, en espérant que ça dure ! J'ai préparé la jument en l'emmenant à la plage un peu à Deauville et j'ai travaillé le souffle, qui est très important dans un derby. La préparation tourne autour de la condition physique.", a expliqué le vainqueur. Lourd de vingt-huit points par contre pour Julien Gonin et Well Done, ce dernier semblant quelque peu impressionné. Le Belge Jérome Guéry, qui avait sellé Chillipepper, a lui tenté de sécuriser le sans-faute, mais n'a pas pu empêcher une faute en fin de tours sur un vertical. "?Je suis très satisfait. C'était la première fois que ChilliPepper, qui appartient à ma femme, participait à un derby, et c'était mon premier concours avec lui. J'appréhendais le lac donc j'y suis rentré un peu fort. Quant au vertical sur lequel j'ai fauté, je le craignais déjà. Quand on faute en fin de tour, le problème est qu'on ne sait pas où en est le chronomètre. Le but était de faire le sans-faute, étant donné qu'il n'y en avait toujours pas. En tout cas, Patrice était bien plus rapide que les autres, alors bravo !", a annoncé le troisième. Mathieu Billot, dernier à partir, a débuté son passage dans un très bon tempo, mais a essuyé deux barres à terre avec Saphir des Chayottes, laissant finalement filer la victoire à Patrice Delaveau, acclamé en star.


"La Baule est unique", Patrick Caron

Avec seulement treize couples au départ de ce derby, doté à 40 000 euros, soit 20 000 euros de moins que l'an passé en raison des épreuves Jeunes Cavaliers rajoutées cette année, le derby a tout de même été une réussite. Très actif dans l'organisation sportive du concours, Patrick Caron a tenu à souligner l'importance et la beauté des derbys. "Il faut souligner que La Baule est un concours unique, car c'est le seul CSIO 5* qui accueille une Coupe des nations, un Grand Prix, et un derby, mis à part Calgary, mais dont le derby n'est pas similaire. De plus, les terrains en herbe deviennent assez rares et très recherchés. On ne peut pas organiser un derby sur sable ! En soit, je pense que le fait qu'il y ait treize cavaliers au départ n'est pas une mauvaise chose. Nous pouvons mieux apprécier les prestations. Pour la télévision, il y a aussi des avantages puisque les téléspectacteurs zappent si c'est trop long. Avec Rémi Cléro (président du concours, ndlr), nous avons conservé l'aspect technique du derby, qui est toujours aussi spectaculaire, et sécurisé l'épreuve pour qu'elle soit plus confortable pour les chevaux. Nous en sommes fiers.", a-t-il annoncé. Patrice Delaveau, très friand de cette réputée épreuve, a également noté l'importance des derbys. "?Le derby est une épreuve qui plaît énormément au public. Lorsqu'on parle de La Baule, on parle du Grand Prix, de la Coupe des nations, mais aussi du derby !".