''Le CSIO de La Baule progresse chaque année'', Patrick Caron

Directeur sportif du Jumping de La Baule, Patrick Caron est un ancien cavalier émérite et sélectionneur national qui a permis à la France de décrocher de nombreuses médailles. Alors que le CSIO 5* de La Baule approche à grands pas, il a accepté d’en dévoiler un peu plus sur l’incontournable Officiel de France.



GrandPrix-Replay : Le CSIO 5* de La Baule démarre jeudi, plusieurs des meilleurs cavaliers mondiaux feront le déplacement, le programme promet d’être assez exceptionnel au vu de ce plateau.
Patrick Caron : Les éditions de 2014 et 2015 ont été un grand succès et, cette année encore, le concours s’annonce comme un grand événement, notamment parce que le CSIO 5* de La Baule progresse chaque année en terme de qualité grâce aux partenaires que sont la Fédération française d’équitation, la ville de La Baule, la région Pays de La Loire et les grands sponsors tels que Longines et Airbus.
Cette année, il y a encore beaucoup d’améliorations et nous sommes dans la dernière ligne droite avant les Jeux olympiques. Le CSIO a une particularité car c’est le seul à recevoir une épreuve par équipes, qui est certainement la plus belle des sports équestres. Elle met ainsi en avant le dynamisme et l’entre-aide, que l’on comprend et développe lorsque l’on sait travailler en équipe. Ce sont des moments de joie intense lorsque l’on gagne par équipes.
 
GPR. : Nous sommes en pleine année olympique, quels sont les enjeux de ce premier CSIO 5* européen de la saison ?
P. C. : Nous sommes le premier CSIO européen car il faut rappeler un peu tristement pour nos amis belges, desquels nous sommes très proches, qu’il y a quinze jours, le CSIO de Lummen a fait face à d’importantes intempéries et a donc été annulé. Bien entendu, les sélectionneurs de chaque pays n’ont pas encore constitué leur équipe olympique. De ce fait, ils examinent les couples de façon très pointue et très attentive dans les Grands Prix, mais surtout dans les épreuves par équipes, qui ont la particularité d’avoir deux parcours identiques que l’on doit effectuer de façon successive. C’est une épreuve très enrichissante pour leur sélection et pour les conseils techniques qu’ils donnent à leurs couples en vue de la préparation des Jeux olympiques de Rio. Participer à des CSIO par équipes ou en individuel est une expérience très positive.
À noter cette année que le Comité d’organisation de La Baule et la ville de La Baule ont décidé d’inviter le Brésil, pays organisateur des Jeux olympiques, et les États-Unis. Il y a également une liste de nations représentées en individuel. C’est important car, parmi les cavaliers qui viennent concourir à La Baule, certains pourraient participer aux Jeux en individuel.
 


''Notre priorité, c’est la sécurité, le confort, le bien-être et le bonheur des chevaux''

GPR. : Comment est le terrain du Stade François-André aujourd’hui ?
P. C. : Pour cette année, il n’y a pas d’inquiétude, la météo est annoncée comme bonne, voire très bonne ! Il est clair que, lorsque l’on a des précipitations extrêmes comme celles que nous avons subi à Maubeuge et à Lummen il doit y avoir une réflexion par rapport au déroulement de ces grandes compétitions en extérieur. Nous réfléchissons sans arrêt avec des techniciens et avec la ville de La Baule afin d’apporter fiabilité et garantie au cas où, malheureusement, il y aurait des intempéries. Cette année, notre priorité c’est la sécurité, le confort, le bien-être et le bonheur de nos chevaux. Toutes les pistes d’échauffement en sable ont été rénovées. Nous avons également fait des aménagements sur le terrain en herbe afin de disposer de plus de surface de saut, de façon à conserver, au fil des épreuves, des surfaces de saut intactes pour les plus grandes épreuves.
Chaque année, depuis 2014, nous améliorons le terrain. Ce sont des domaines scientifiques et techniques extrêmement complexes. Ici, ce sont des chevaux, de grands athlètes, qui lors de la réception exercent une pression importante sur la pelouse, nettement supérieure à celle des footballeurs, rugbymen ou golfeurs ! (rires)

GPR. : La Baule accueille également la première étape du nouveau circuit FFE réservé aux cavaliers de moins de vingt-cinq ans. Est-ce important pour les organisateurs du concours de s’engager pour la relève ?
P. C. : Cette année, après plusieurs discussions avec les dirigeants de la FFE, Sophie Dubourg, la Directrice technique nationale, Philippe Guerdat, sélectionneur Seniors, et Thierry Pomel, le sélectionneur des Jeunes Cavaliers, nous avons utilisé un article de la FEI que l’on appelle U-25. Nous avons ainsi proposé un produit 100% FFE : le Top 20 Jeunes Talents, regroupant dix cavaliers français et dix cavaliers étrangers, car cela doit rester avant tout une épreuve internationale. Nous avons, en priorité, envoyé une invitation aux sept pays qui auront une équipe à La Baule, qui ont répondu présent. Pour les trois places restantes, nous avons envoyé une invitation aux nations qui ne sont pas représentées par équipes cette année. Imaginez le bonheur de ces jeunes cavaliers qui vont venir vivre une étape faisant partie de la sélection olympique alors qu’ils n’ont qu’entre dix-huit et vingt-ans ! C’est du sport à 100%, c’est donner l’occasion à ces jeunes de vivre un moment unique qui leur permettra de découvrir ce qu’il leur faut encore apprendre pour intégrer l’équipe de leur pays.