Les Tricolores en ordre de marche pour Göteborg

Avec quatre cavaliers qualifiés, la France est, après l’Allemagne, la nation la plus représentée lors de la finale de la Coupe du monde de Göteborg, dont le coup d’envoi sera donné dans quelques heures. Les meilleurs Tricolores de la saison hivernale, à savoir Simon Delestre, Patrice Delaveau, Pénélope Leprevost et Kevin Staut, présentent d’ailleurs de belles chances de podium et, surtout, l’un d’eux pourrait enfin devenir l’héritier de Bruno Broucqsault, seul Tricolore à avoir remporté la finale de Coupe du monde il y a douze ans.



En 2016, retour aux sources pour la finale de Coupe du monde. Car c’est sur cette même piste ovale de la Scandinavium Arena de Göteborg, en Suède, que la première finale du tout nouveau circuit Coupe du monde, remportée par l’Autrichien Hugo Simon, s’est tenue, en 1979. Trente-sept ans plus tard, la ville suédoise s’apprête à accueillir pour la quatorzième fois le plus attendu des rendez-vous de la saison indoor. Là-bas, quatre cavaliers Tricolores seront en piste. Très en forme tout l’hiver, ils représentent tous une bonne chance de podium pour l’Hexagone. Mais, plus encore, l’un d’eux pourrait enfin accrocher le trophée, qui tombe chaque année entre les mains des autres nations. Pour trouver la dernière – et seule – victoire tricolore en finale de Coupe du monde, il faut remonter à 2004, lorsque Bruno Broucqsault s’était imposé avec l’Anglo-Arabe Dilème de Cèphe, à Milan. Depuis, quelques classements et deux podiums (Kevin Staut sur Silvana*HDC en 2013 et Pénélope Leprevost sur Vagabond de la Pomme en 2015) mais aucun triomphe.
Mais cette année, tous les voyants semblent être au vert pour Simon Delestre, Patrice Delaveau, Pénélope Leprevost et Kevin Staut, qui défendront les couleurs tricolores. Et la victoire semble à portée de mains. ’’Je pense que non seulement le staff attend cela, mais également les cavaliers’’, explique Sophie Dubourg, Directrice technique nationale. ’’Cette année, forcément, j’ai en point de mire les Jeux olympiques mais une finale Coupe du monde ne se rate pas : c’est un aboutissement au circuit hivernal pour les cavaliers.’’ Pour Philippe Guerdat, sélectionneur national, le podium est également un objectif réalisable. ’’Ce que je souhaite, c’est deux cavaliers dans les dix premiers et un sur le podium ! C’est un pronostic qui me paraît tout à fait réalisable. Je pense que nous avons de bonnes chances. Après, évidemment, on sait qu’en sport on ne peut rien prédire, particulièrement dans le nôtre où deux athlètes sont impliqués. Je sais que nos cavaliers vont donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour cette finale, ils n’auront pas la pression pour l’équipe et c’est un point important.’’


’’Être meilleurs que les autres’’

Du côté des principaux concernés, l’enjeu est bien présent à l’esprit de chacun et tous ont à cœur de signer une bonne performance. ’’Je vais aborder cette finale comme un championnat et je vais avoir à cœur d’emmener mon cheval, et moi aussi, à notre maximum ! Nous allons faire en sorte de nous battre !’’, assure Simon Delestre, qui aura le privilège d’entrer en piste en arborant le brassard de numéro un mondial. Pénélope Leprevost, elle, est plus réservée : ’’La seule chose qui peut nous faire gagner le jour J, c’est d’être meilleurs que les autres, et là, ça implique tellement de paramètres...’’ Qualifié lors de la dernière étape du circuit, à Bordeaux, Patrice Delaveau, lui, savoure sa joie de prendre part à cette finale. ’’Je n’ai pas fait un excellent début de saison et j’ai un peu couru après ma qualification. Lorsque je l’ai obtenue à Bordeaux, j’ai ressenti beaucoup de joie : j’étais non seulement content pour moi mais également pour mes propriétaires. Avec ma qualification et celle de Kevin, le haras des Coudrettes a deux chevaux dans cette finale de Coupe du Monde ! Y participer, c’est un peu comme d’aller aux championnats d’Europe ou toutes autre grande échéance, c’est intense.’’
Motivés, nos quatre mousquetaires tricolores peuvent également compter sur des chevaux qui ont prouvé leur excellente forme ces derniers mois. ’’J’ai bon espoir car nos chevaux sont aguerris’’, analyse Sophie Dubourg. ’’For Joy van’t Zorvliet*HDC est un peu plus jeune et il vient de reprendre, mais il revient très vite et très bien.’’ Simon Delestre a choisi de miser sur Qlassic Bois Margot, d’une belle régularité tout au long de l’hiver. ’’Qlassic est en super forme : il a fait une saison indoor remarquable !’’, se réjouit le Lorrain. ’’Ce qui est sûr, c’est que je ne monterai que lui : à chaque fois que j’ai pris deux chevaux dans un championnat, cela ne m’a pas réussi…’’ Patrice Delaveau tentera quant à lui sa chance avec Lacrimoso 3*HDC, particulièrement à l’aise en indoor. ’’ La piste n’est pas très grande et de forme ovale. C’est la particularité de ce circuit Coupe du Monde d’ailleurs : des pistes de dimensions assez petites, parfois seulement cinquante sur soixante mètres. Il faut évidemment des chevaux qui soient à l’aise sur ce type de piste. Pour Lacrimoso, cela ira : c’est un cheval qui aime la compétition en indoor !’’ Deuxième l’an passé à Las Vegas, Pénélope Leprevost a donc tout naturellement décidé de remonter Vagabond de la Pomme. ’’L’année dernière, Vagabond avait été fantastique et nous étions tous les deux vraiment en phase. Si ces deux conditions sont réunies cette année, ce sera déjà une réussite et c’est mon objectif numéro un.’’ Enfin, après avoir songé à une option à deux chevaux, Kevin Staut a finalement décidé de ne monter que For Joy van’t Zorgvliet*HDC, qui est très bien revenu depuis le mois de décembre. ’’For Joy n’est pas le cheval de mon écurie qui a le plus d’expérience, cependant il est très volontaire et revient à son meilleur niveau. Il a beaucoup d’énergie et je pense qu’il peut tenir la longueur sur un championnat mais il doit le prouver sur le terrain. Je suis en tout cas impatient de voir comment on va se comporter à Göteborg lui et moi...’’