Les cracks prennent leurs quartiers au Grand Palais

À quelques heures du coup d’envoi de la septième édition du Saut Hermès au Grand Palais, les chevaux ont pris leurs quartiers dans les écuries éphémères, montées sur les trottoirs des Champs-Élysées. Et, après plusieurs heures de trajet, il est temps pour les grooms d’installer leurs protégés et de préparer l’arrivée de leur pilote, en attendant les premières épreuves demain après-midi.



Après quatre heures de route, Nuage Bleu, le cheval de Pilar Lurecia Cordon, a retrouvé Paris.

Après quatre heures de route, Nuage Bleu, le cheval de Pilar Lurecia Cordon, a retrouvé Paris.

© Johanna Zilberstein

Il est 15h30 lorsque le grand camion blanc prend place à l’angle de l’avenue de Selves et de l’avenue du Général Einsenhower, derrière le Grand Palais. Au volant, Kéo Balateau, la groom de la cavalière espagnole Pilar Lurecia Cordon. À peine a-t-elle posé le pied à terre que c’est pour elle le début d’un marathon qui va durer quatre jours, entre les Champs-Élysées et le Grand Palais. ’’La circulation aux abords de Paris a été un peu plus dense mais tout s’est bien passé. Je fais ma route avec mon camion, et les voitures se poussent !’’, s’amuse-t-elle. ’’Nous sommes bien arrivés, il n’y a pas eu trop de circulation, tout va bien.’’
Elle descend le pont de son camion. Nuage Bleu, hongre alezan de quinze ans, passe calmement la tête et jette un œil aux alentours tandis que sa soigneuse le détache. Il descend tranquillement et suit la mince jeune femme brune jusqu’à son box. Elle revient ensuite prendre en charge Gribouille du Lys, une jument elle aussi alezane, reconnaissable grâce à l’épaisse liste blanche qui se détache sur sa tête. Sans rechigner, elle aussi suit Kéo, qui la mène le long de l’allée qui mène aux box qui lui a été réservé. ’’Nous ne sommes pas très loin, il ne me faut que quatre heures pour venir. Du coup, pas besoin de rouler pendant deux jours et c’est assez confortable.’’


Le débarquement se fait dans le plus grand calme.

Le débarquement se fait dans le plus grand calme.

© Johanna Zilberstein

À peine les deux chevaux dans leurs boxes, Kéo doit repartir garer son camion, sur les quais de la Seine, ’’à cinq bonnes minutes à pieds’’. Lorsqu’elle revient une grosse demi-heure plus tard, son installation n’est toujours pas terminée. Elle doit désormais se concentrer sur ses deux alezans, qui attendent patiemment dans leur maison éphémère. ’’Gribouille est impressionnante de calme. Elle se moque de tout : tant qu’elle a à manger à et à boire, tout va bien ! Il n’y a pas plus facile qu’elle. Nuage, lui, est un peu plus regardant.’’
Et rien ne vient troubler la tranquillité des deux chevaux, pas même la circulation dense sur la plus belle avenue du monde, à seulement quelques mètres, alors que les passants curieux s’arrêtent devant les grandes tentures blanches qui masquent les écuries et permettent aux chevaux de rester isolés. ’’Ils ont tellement l’habitude de voyager qu’ils ne font plus vraiment attention. Ils voyagent tous les week-ends, prennent l’avion, etc. Parfois, il y a même plus de bruit dans les écuries des concours indoors car c’est plus fermé. Au contraire, ils voient dehors, ils respirent, c’est mieux pour eux.’’


’’Gribouille est impressionnante de calme. Elle se moque de tout : tant qu’elle a à manger à et à boire, tout va bien !’’

’’Gribouille est impressionnante de calme. Elle se moque de tout : tant qu’elle a à manger à et à boire, tout va bien !’’

© Johanna Zilberstein

Elle leur donne de l’eau, du foin, avant d’installer leur matériel, reconnaissable à leur orange flamboyant : Pilar Lurecia Cordon est cavalière partenaire de la maison Hermès depuis 2011.
’’Je leur donne à boire, à manger, je m’occupe d’eux. Puis, après, je dois installer le matériel, mettre les tentures… Pendant ce temps, ils restent tranquilles. Je les emmènerai marcher un peu plus tard afin qu’ils se dégourdissent les jambes, mais ils ont déjà travaillé ce matin, avant de partir. Cet après-midi, ce sera détente !’’
Depuis trois ans qu’elle s’occupe des chevaux de l’Espagnole, elle est chaque année ravie de revenir ici, et de voir ’’ses’’ chevaux évoluer sous la nef du Grand Palais. ’’Le Saut Hermès est un de mes concours préférés. Le cadre est magnifique, on ne voit cela qu’ici. C’est génial de pouvoir passer l’Arc de Triomphe en camion ou d’avoir les chevaux sur les trottoirs des Champs-Élysées, c’est super !’’
Un cadre somptueux, dans lequel elle va s’occuper de ses chevaux pour les trois prochains jours, durant lesquels Nuage Bleu courra le Saut Hermès et Gribouille du Lys le Grand Prix, avant de rejoindre Meise, tout près de Bruxelles, où Pilar Cordon est installée. Une fois rentrée, Kéo profitera de quelques week-ends libres avant d’accompagner Nuage et Gribouille mais aussi Goriana van Klapscheut dans l’avion qui les mènera à Miami puis à Mexico, en avril.