‘’Ce n’est pas un secret, j’aurais préféré aller aux Jeux olympiques avec Conrad’’, Gregory Wathelet

C’est désormais officiel, Gregory Wathelet est qualifié pour les Jeux olympiques de Rio. Avec Jerome Guery, le vice-champion d’Europe ira donc défendre le drapeau belge qui ne pourra compter sur aucune équipe, cette année. Quelques jours après la vente de Conrad de Hus, qui lui a permis de signer une magnifique saison 2015, le pilote n’a pas l’intention de se laisser abattre et compte bien briller à Rio.
 



GrandPrix-replay : Vous êtes officiellement qualifié pour participer en individuel aux Jeux olympiques de Rio. Quel est votre ressenti à l’annonce de cet objectif atteint ?
Gregory Wathelet : C’est vraiment très bien ! Ce n’est pas une grande surprise, bien évidemment nous avons suivi l’évolution du classement. Je savais que j’étais bien placé et que normalement, sans retournement de situation, j’aurais la place. C’est vraiment bien d’avoir deux places pour la Belgique, avec Jerome Guery (le cavalier est lui aussi qualifié grâce à ses bonnes performances avec Papillon Z, ndlr) en plus ! La Belgique doit être contente de nous pour ces deux places.
 
GPR. : Maintenant que Conrad rejoint les États-Unis, sur quel cheval allez-vous compter ?
G. W. : J’ai tout d’abord pensé à Algorhythem mais c’est le cheval de ma compagne (la Norvégienne Marie Longem, ndlr). Elle participe à plusieurs compétitions avec lui et a donc besoin de son cheval, je n’ai pas envie de lui prendre pendant trop longtemps. Il faut un bon programme pour montrer qu’un cheval a toutes qualités requises selon les critères exigés par la fédération, je devrais donc monter son cheval pendant un bon moment et je n’en ai pas envie car elle en a besoin aussi pour ses objectifs personnels. Du coup, je me laisse un ou deux mois pour suivre l’évolution de mes chevaux. Il est évident que Citizenguard Taalex va vraiment dans le bon sens. Il a bien sauté au CSI 5* Doha (le couple s’est d’ailleurs adjugé une épreuve à 1,55m le vendredi, ndlr) et s’est également très bien comporté aux CSI 5*-W de Zurich et à Bordeaux. Il est clair que s’il continue à évoluer dans sens-là il pourrait devenir une sérieuse option. Il y a également ma jument Corée, fille de Cornet Obolensky, qui est très prometteuse. Mais je n’ai pas très envie de courir une telle compétition avec elle car je ne veux pas brûler les étapes et j’ai peur que six mois de préparation soient trop justes. Mon choix se fera selon plusieurs choses, les semaines à venir seront décisives.
Comme vous le voyez, il y a donc un gros point d’interrogation à ce sujet. Avec Conrad, j’aurais eu 100% de chances d’aller aux Jeux olympiques, mais il n’est plus là donc la question ne se pose pas.
 


’’Je repars sur une base incertaine’’

GPR. : Citizenguard Taalex est donc plutôt en bonne voie ?
G. W. : Oui, vraiment. Il y a deux mois je voyais les choses différemment mais ces derniers temps, je trouve qu’il a passé un cap. On se comprend mieux tous les deux : j’ai adapté ma méthode de travail et il est en train d’évoluer. À Bordeaux, il a fait une faute dans Grand Prix mais je suis très content de lui. À Doha, il a fait un super parcours. Il a montré que ces hauteurs-là ne représentaient pas un problème pour lui. Désormais, je mise sur la régularité, la constance et, bien entendu, la sécurité.
 
GPR. : Qu’en est-il de Citizenguard Toscan de Sainte Hermelle ? Pourrait-il faire un bon cheval de championnats ?
G. W. : Malheureusement, Toscan est blessé, rien de grave mais cela fait tout de même quelques semaines. Il n’entrait pas dans mes plans pour les Jeux olympiques, car je compte sur lui pour épauler les autres chevaux. Mais je ne l’ai jamais vu comme un cheval de championnats.
 
GPR. : Vous avez remis votre écurie en route sur les tournées du sud, comment cela s’est-il passé ? Comment va votre piquet ?
G. W. : C’est encore en cours, je suis en Espagne pour deux semaines. Les chevaux vont bien, je suis très très content des week-ends précédents, c’est vraiment prometteur. Tout va dans le bon sens !
 
GPR. : Comment allez-vous organiser votre saison en vue de Jeux olympiques ?
G. W. : Je ne suis pas sûr à cent pour cent d’y aller mais je vais organiser tout un programme en fonction de cette échéance car c’est la priorité. Bien entendu, j’aurais préféré y aller avec Conrad, ce n’est pas un secret mais je repars avec une autre base, certes plus incertaine. Je verrais donc au fur et à mesure des concours et selon l’évolution des chevaux. À partir du mois de mai, je ciblerai un cheval, le but est qu’il arrive au meilleur de sa forme à Rio.