‘’Être installé aux Émirats n’est pas un handicap‘’, Frédéric David

Assez méconnu sous nos latitudes, Frédéric David n’en reste pas moins un cavalier français qui compte en équipe nationale. Installé aux Émirats arabes unis depuis huit ans, le Breton originaire de Rennes a profité du CSIO 5* d’Al-Aïn, le week-end dernier, pour prouver sa bonne forme avec Equador van’t Roosakker, contribuant à la victoire des "Vestes bleues" dans la Coupe des nations, avant de terminer huitième du Grand Prix, signant la meilleure performance tricolore dans le Grand Prix. Pour GrandPrix-Replay.com, il revient sur son excellent début de saison et se dévoile avant de partir pour le CSI 5* d’Al-Rayyan.



GrandPrix-replay.com : L’année a bien commencé pour vous avec une troisième place dans le CSI 3*-W d’Abu Dhabi début janvier, puis la victoire dans la Coupe des nations d’Al-Aïn et une belle prestation dans le Grand Prix (quatre points puis sans-faute en seconde manche). Quel est votre ressenti ?
Frédéric David : Je suis vraiment satisfait. Equador van’t Roosakker se comporte très bien. Depuis fin novembre, il s’est classé dans les sept Grands Prix et la Coupe des nations qu’il a courus. Il réussit une très bonne saison. L’année dernière, comme il a connu un petit souci physique, il était moins constant, mais le problème est réglé et il est de nouveau très régulier. Il a de plus en plus d’expérience. Pour l’instant, il n’a rien loupé! (Rires)

GPR. : Comment décririez-vous Equador van’t Roosakker et Baloussini, vos deux chevaux de tête ?
F. D. : Equador est un cheval très atypique. Il a un tempérament de guerrier, il est très respectueux et se donne toujours à 200%. C’est un cheval hors norme, il est fantastique ! Baloussini est presque plus simple à monter, mais c’est un cheval très sensible. Il a beaucoup progressé l’an passé en Europe. Il a pris la relève lorsqu’Equador était physiquement moins en forme. J’ai aussi Saxo de la Roque qui a débuté les concours un peu plus tard. Depuis quelques temps, il se classe régulièrement dans les épreuves à 1,45m et il s’est également classé dans un Grand Prix à 1,50m (septième au CSI 3*-W de Sharjah, le 16 janvier, ndlr). Pour l’instant, il est parfait en deuxième cheval. Il a une très bonne technique, mais manque encore un peu d’expérience pour le haut niveau. Je compte sur lui cette année. Ces trois chevaux appartiennent à cheikha Alyazia bint Sultan al-Nahyane (issue de la dynastie régnant sur l’émirat d’Abou Dabi, ndlr) qui me sponsorise depuis cinq ans.


"J'espère également me montrer compétitif en Europe"

GPR. : Le fait de vivre aux Émirats arabes unis ne vous éloigne-t-il pas trop des sélections en équipe de France ?
F. D. : Non, je ne pense pas. Il y a deux ans, j’ai même pu participer aux CSIO d’Odense, Saint-Gall et Dublin. Philippe Guerdat suit tous mes résultats et regarde les vidéos de nos parcours. Cela fait deux ans qu’il vient voir le niveau des épreuves. La concurrence est peut-être un peu moindre, mais aujourd’hui, les Qataris sont présents dans tous les beaux concours. Je ne pense pas que ce soit un handicap, car cela m’a permis de disputer beaucoup de beaux concours ici, d’atteindre le haut niveau et de me préparer aux concours européens.

GPR. : Quel sera votre programme pour les semaines et mois à venir ? Reviendrez-vous concourir en Europe au printemps ?
F. D. : Ce week-end, je serai à Al-Rayyan pour le CSI 5*. Ensuite, je participerai au CSI 3* de Doha (organisé dans le cadre du CHI al-Shaqab, ndlr), au CSI 4* d’Al-Rayyan, et dans un dernier CSI 4* au Qatar (à Katara, du 24 au 26 mars, ndlr). Mes trois chevaux participeront à ces concours, mais j’alternerai pour faire en sorte qu’ils ne sautent que tous les quinze jours.
Ensuite, si tout va bien, j’espère également me montrer compétitif en Europe. Pour cela, il faut que les chevaux soient en forme physiquement et mentalement. Fin mars, ils entreront en quarantaine, car ils ne peuvent pas voyager en Europe avant quarante jours. Ils auront donc droit à des vacances bien méritées ! L’année dernière, j’ai participé à quelques très beaux concours comme les CSI 5* de Knokke et de Dinard. J’aimerais en disputer davantage cette année, mais tout dépendra de mes chevaux. Je prends beaucoup de précautions, car je ne veux pas aller trop vite. Si tout va bien, nous participerons à de beaux concours, sinon nous aviserons.
Tous les ans, je passe environ sept mois dans le Golfe et cinq en Europe. Mes chevaux se reposent ainsi en mars ou en avril, puis au moins de septembre. Dans les Émirats, je ne reprends les concours qu’en novembre.