Verdades, l’éternel Poulidor tire sa révérence

Laura Graves l’a annoncé mercredi, son fidèle Verdades ne foulera plus le moindre rectangle de dressage. À dix-huit ans, celui à qui un grand titre mondial a toujours échappé mais qui a tout de même collectionné de formidables succès va donc profiter d’une retraite bien méritée. 



Verdades et Laura Graves lors de leur ultime compétition, à Göteborg en avril.

Verdades et Laura Graves lors de leur ultime compétition, à Göteborg en avril.

© Scoopdyga

“C’est à la fois avec le cœur lourd et l’esprit reconnaissant que j’annonce aujourd’hui la retraite de mon grand ami, Diddy. J’ai toujours promis que je ferai de mon mieux pour l’écouter et faire le bon choix une fois que l’heure serait venue. Ces dernières semaines, il est devenu évident qu’il ne serait pas capable de retrouver son état de forme habituel en 2020. 
Si rien ne me rend plus heureuse que de le voir jouer au paddock ou de le sortir en promenade, je suis tout de même très triste que cette aventure touche à sa fin”. C’est avec ces mots que Laura Graves a débuté une longue publication sur les réseaux sociaux, rendant hommage à son Verdades, désormais retraité. Du haut de ses dix-huit printemps, le pilier de l’équipe américaine ne concourra donc plus et ne pourra ainsi pas défendre le Stars and Stripes aux Jeux olympiques de Tokyo l’été prochain. 
 
Après des débuts discrets sur la scène internationale en 2012, Verdades avait obtenu des résultats sérieux en 2014, qui l’avaient mené jusqu’aux Jeux équestres mondiaux de Normandie. Cinquième de la Libre avec 82,036%, il avait ensuite fait parler de lui lors de la finale de la Coupe du monde de Las Vegas, qu’il avait conclu à la quatrième place. Médaillé d’or par équipes et d’argent en individuel aux Jeux panaméricains de Toronto en 2015, le très délicat fils de Florett As avait décroché le bronze par équipes aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, où il avait manqué le podium derrière Valegro, Weihegold et Desperados. Avec Isabell Werth, cette fameuse Weihegold lui aura d’ailleurs toujours barré la route en finale de la Coupe du monde, que ce soit à Omaha en 2017, à Paris l’année suivante et à Göteborg en avril dernier, lors de son ultime compétition. 
Cette fois avec Bella Rose, de retour en état de grâce à Tryon, Isabell Werth avait également empêché Laura Graves et Verdades de briller à domicile lors des Jeux équestres mondiaux de Tryon en septembre 2018. Les Américains étaient tout de même rentrés de Caroline du Nord avec deux médailles d’argent. 
 
Bien qu’il ait souvent été dans l’ombre des plus grands cracks de sa génération lors des échéances majeures, le très sensible KWPN de dix-huit ans compte tout de même à son actif près de quarante victoires internationales, dont la grande majorité viennent de Wellington, où il dominait tous les débats avec insolence chaque hiver. 
 
N’ayant jamais concouru internationalement avec un autre cheval que Verdades, Laura Graves compte donc sur ses jeunes recrues pour retrouver l’équipe nationale. “Tandis qu’il ne sera plus jamais pareil de prendre la route pour les compétitions, j’ai hâte de voir ce que me réserve le prochain chapitre de ma carrière, mes écuries étant pleines de jeunes chevaux”, a fait savoir Laura Graves.