“Nous préparons aujourd’hui les quatre prochaines années”, Stéphanie Brieussel

Comme chaque année, GrandPrix-Replay profite du début d’année pour prendre la température des meilleures écuries tricolores. Aujourd’hui, c’est Stéphanie Brieussel, membre de l’équipe de France de dressage aux Jeux olympiques de Rio avec Amorak, qui revient sur son année 2016 et livre sa façon d’aborder cette nouvelle saison.



GrandPrix-Replay.com : Quel bilan faites-vous de l’année écoulée ?
Stéphanie Brieussel : J’ai vécu une saison plutôt mouvementée. Amorak n’a pas vraiment de point faible technique, mais il est assez émotif. C’est sur ce point qu’il nous faut encore travailler ensemble. En début d’année, une sélection aux Jeux olympiques n’était pas envisageable pour moi, mais mon cheval s’est montré meilleur à chaque compétition, jusqu’à ce que nous soyons sélectionnés. J’étais très contente, et Amorak était vraiment prêt. Malheureusement, nous nous sommes laissé piéger par cette grande échéance que sont les JO. J’ai été déçue de notre performance le jour J (65.114%, ndlr), où nous avons probablement présenté la pire reprise de notre saison. Il est dommage que ce soit arrivé là-bas, mais pour moi, les circonstances sont clairement identifiées et cela reste une expérience enrichissante.
Ayant analysé la situation, nous savons quelles erreurs ne pas reproduire. J’étais déçue pour l’équipe, car nous avons une équipe de France très soudée et en progrès, mais je sais aussi que mes résultats, même meilleurs, n’auraient rien changé au score final du groupe. En revanche, je suis très satisfaite de notre fin d’année. Nous avons participé à plusieurs étapes de la Coupe du monde, lesquelles se sont toutes bien déroulées, d’autant plus que les pistes étaient très regardantes, comme à Lyon (69.720% dans le Grand Prix puis 70.784% dans la Reprise Libre en Musique, ndlr) ou Londres (68.300% puis 72.112%, ndlr) où il y a beaucoup de public, et où Amorak a su rester concentré. Je suis très satisfaite de son évolution d’année en année, et je suis convaincue que cela va continuer. Je le redis, il est techniquement irréprochable, il est très travailleur et jamais fatigué. Je suis très confiante pour la suite.
 
GPR. : Quel est votre programme pour cet hiver ? Allez-vous marquer une trêve ?
S.B. : Je n’ai pas observé de pause après Rio. Nous sommes ressortis en compétition un mois après. J’en ferai de même cet hivers. Amorak n’apprécie pas tellement les coupures et a beaucoup de mal à ne rien faire. Fin janvier, nous participerons sûrement à l’étape de Coupe du monde d’Amsterdam.
 


« Notre travail va finir par payer »

GPR. : Quels sont vos principaux objectifs pour la saison à venir ?
S. B. : Je vais concourir en Coupe du monde, mais ne vise pas nécessairement une qualification en finale pour laquelle je pense que nous ne sommes pas tout à fait au niveau. Cela nous permet de participer à de beaux concours devant des juges de haut niveau et d’accumuler de bons points pour aborder la saison 2017. J’espère continuer à progresser pour gagner quelques points en Grand Prix. Il est vraiment important d’être régulièrement présent dans ces beaux concours, tout particulièrement pour la France en ce moment. Notre travail va finir par payer, car le niveau global de l’équipe est vraiment en train d’évoluer, ce qui devrait se ressentir dans la notation. Dernièrement, des cavaliers parmi les dix meilleurs mondiaux nous émis des retours positifs à notre égard. Nous sommes davantage regardés par d’autres pays, ce qui appuie mon sentiment très positif pour la suite. En 2017, le grand rendez-vous sera bien sûr les championnats d’Europe.
 
GPR. : Comment allez-vous préparer les championnats d’Europe ?
S.B. : Fin janvier, nous aurons un stage de regroupement, où la fédération va éditer une nouvelle liste de chevaux JO/JEM, puis nous déciderons de la préparation et du planning avec le staff technique. C’est l’échéance de l’année, mais nous travaillons aujourd’hui pour préparer les quatre prochaines années.
 
GPR. : Sur quels chevaux miserez-vous cette année ?
S. B. : J’aurai évidemment Amorak, qui reste mon cheval de tête. Je travaille également avec Swing de Hus qui n’est pas sorti en 2016 à cause de problèmes de santé, mais qui devrait être de retour cette année en compétition.
 
GPR. : Avez-vous enregistré des arrivées et/ou des départs dans vos écuries ?
J’ai un nouveau cheval de neuf ans, mais je ne pense pas qu’il évoluera en compétition en 2017. Je préfère me donner un an de préparation avec lui. J’ai également deux autres chevaux en préparation, âgés de huit et quatre ans. Cela me donne déjà beaucoup de travail pour préparer la suite!