Isabell Werth retrouve le sommet du dressage mondial à Lyon

Ce soir, c'est une Isabell Werth des très grands jours que les spectateurs lyonnais ont pu admirer. Associée à Weihegold, l'Allemande a décroché l'exceptionnelle moyenne de 90.090% dans la Reprise Libre en Musique du CDI-W de Lyon, support de la deuxième étape du circuit européen de l'Ouest de dressage. Elle a donc facilement devancé le Britannique Carl Hester, avec un Nip Tuck en progrès constant, et le Néerlandais Hans Peter Minderhoud, qui se prépare à défendre son titre avec Glock's Johnson.



Les légendes ne meurent jamais. Un temps reléguée au second plan par la jeune génération allemande, Isabell Werth aura définitivement signé son retour en fanfare cette année. Après un magnifique coup d'éclat sur ce même circuit Coupe du monde en janvier dernier, à l'occasion du CDI-W d'Amsterdam, avec Weihegold, qui s'est imposée dès son premier Grand Prix au plus haut niveau, l'Allemande est revenue plus forte à chaque compétition. De Neumünster à Rio de Janeiro, les notes de la cavalière la plus titrée de l'Histoire du dressage et de sa jument de seulement onze ans n'ont cessées de monter. Jusqu'aujourd'hui. Car, cet après-midi, c'est un vraie partition que les deux ont livré. Malgré une petite faute au bout d'une ligne, le couple sort du rectangle auréolé de l'exceptionnelle moyenne de 90.090%. De quoi faire trembler Valegro s'il n'avait pas quitté la compétition.
Également très en forme ce week-end, Carl Hester s'est emparé de la deuixème place. Avec Nip Tuck, le Britannique a réussi à faire son trou, s'emparant de la note finale de 85.017%, soit la plus belle moyenne qu'il ait jamais obtenu avec le hongre de douze ans sur une Reprise Libre en Musique. Le podium est complété par Hans Peter Minderhoud. Associé à Glock's Johnson, le vainqueur de la dernière édition de la finale de la Coupe du monde n'a pas démérité, bien que ses scores restent très légèrement inférieurs à ceux qu'il obtenait avec Glock's Flirt, qui ne devrait plus tarder à reprendre la compétition après sa blessure survenue en juin dernier. Le Néerlandais prend aujourd'hui la troisième place au terme d'une reprise propre (80.224%), laissant derrière les Allemandes Jessica von Bredow-Werndl sur le jeune Zaire (79.631%) et Fabienne Lütkemeier sur le fiable D'Agostino FRH (79.618%). Le Suédois Patrik Kittel, lui, n'a pas réussi à faire décoller les scores sur Deja (77.971%), malgré tout toujours régulière.


Pierre Volla et Badinda Altena ont été d'une régularité exemplaire ce week-end.

Pierre Volla et Badinda Altena ont été d'une régularité exemplaire ce week-end.

© Johanna Zilberstein

Côté tricolore, le week-end qui s'achève est plutôt bon. Avec Ricardo, qu'elle montait pour la première fois sur un CDI-W, Karen Tebar réalise une excellente performance, décrochant 76.677% grâce à une reprise sur les chansons françaises propre et millimétrée. De quoi présager d'excellentes choses pour le couple, alors que l'amazone peut toujours compter sur le bon Don Luis, avec lequel elle finissait neuvième des championnats d'Europe l'an passé. Le dressage tricolore peut également compter sur Pierre Volla. Le Rhônalpin, qui connaît son explosive jument sur le bout des doigts, a brillamment su transformer toute cette énergie pour mener le couple à la moyenne de 74.799%, la meilleure moyenne du couple. Quant à Stéphanie Brieussel et Amorak, s'il y a encore du travail, les progrès sont flagrants. Malgré quelques incompréhensions en début de reprise, le travail au galop présenté ce soir a largement prouvé que le travail engagé était payant. La cavalière de L'Isle-Adam et son beau bai doivent se contenter de 70.784% mais laisse surtout au public et aux juges, l'image d'une magnifique ligne de changements de pieds au temps.
Mais ce soir, c'est surtout Isabell Werth qui marquera les esprits. Après un petit passage à vide, où elle a dû s'effacer au profit des von Bredow-Werndl et autres Sprehe, la taulière du dressage allemand est de retour sur les plus hauts sommets. Et accompagnée de Weihegold, Emilio ou encore Bella Rose, qui devrait revenir à la compétition sous peu, tous jeunes et ultra-prometteurs, il est fort à parier qu'Isabell Werth puisse encore glaner quelques titres.

Les résultats ici