''Rio n’est pas une obsession pour moi'', Ludovic Henry
L’été dernier, Ludovic Henry a participé à ses premiers championnats d’Europe avec After You, où tous deux ont contribué à la sixième place de la France. Après leurs belles performances la saison passée, le couple espère bien briller de nouveau sur les plus beaux rectangles. Engagé dans le CDI 5* de Dortmund en mars dernier, le Français et son hongre de treize ans ont déroulé un très beau Grand Prix et ont obtenu la note de 70.220%, de bon présage pour la suite de la saison qu’ils abordent avec ambition. Pour GrandPrix-Replay, le Tricolore, installé en Belgique, dresse le bilan du travail hivernal et expose ses objectifs pour les mois à venir.
Ludovic Henry : Je suis très satisfait ! Je suis content des points d’After You, et surtout du travail hivernal qui porte ses fruits. Les points techniques sur lesquels nous nous étions concentrés depuis environ quatre mois m’ont bien aidé à obtenir de meilleures notes.
GPR : Comment va After You ? Comment s’est déroulé le travail hivernal ?
L. H. : Après les championnats d’Europe, nous avons changé de stratégie. Je me sens un peu plus à l’aise et nous avons axé le travail sur la technique pure. Nous avons dressé le bilan des points techniques afin de faire progresser After. Nous nous sommes donc axé sur la présentation, les transitions piaffer-passage et l’amplitude en général. J’ai donc changé de système. Je rentre actuellement de chez Jan Bemelmans, en Allemagne, où After est installé en ce moment. Je fais régulièrement l’aller-retour. After You est en pleine forme ! Nous avons travaillé ce matin, il était pétillant et très heureux de vivre. Ce système lui convient très bien car il fait beaucoup moins de route.
GPR. : Après une belle saison 2015, vous espérez sans doute aller aux Jeux olympiques Rio au sein de l’équipe de France. Comment va s’articuler votre saison ? N’allez-vous participer qu’aux échéances clés fixées par la Fédération française d’équitation ?
L. H. : Bien entendu, l’objectif d’un cavalier de haut niveau est de participer à la grande échéance de l’été et éventuellement au circuit de Coupe du monde l’hiver. Mais ce n’est pas une obsession pour moi. Je me consacre tout d’abord au travail technique en profondeur car nous avons encore du travail. Je me concentre concours après concours. Il y a un programme établi par la Fédération que je suis. Après le CDI 4* d’Hagen, il y a ainsi le CDIO 5* de Compiègne, puis celui de Rotterdam et le Master Pro de Vierzon. Ma saison s’articule sur le plan de la fédération. Si mon cheval est en bonne santé et en pleine forme, que les résultats sont là et que je peux servir pour la France, je serai prêt. Nous avons effectué une très belle performance l’année dernière. La priorité maintenant est de poursuivre ce genre de performances et de les améliorer.
Le mois dernier, la FFE nous a fait la proposition d’un programme avec un concours par mois. Je pense que c’est un bon rythme pour les chevaux de ce niveau-là, certains ont besoin de faire plus, surtout pour ceux qui débutent mais, de façon générale, je trouve qu’un concours par mois c’est raisonnable. Cela permet d’avoir une semaine de relâche, une semaine de travail et quinze jours de remise en route avant le concours. Cela nous permet de progresser et de nous projeter à long terme.
''Je reste très concentré sur la technique''
GPR. : Ce week-end, vous serez au CDI 4* de Hagen. Quels sont vos objectifs ?L. H. : Évidemment le but est de faire les meilleurs points possibles, de se classer et d’essayer d’être dans le Grand Prix Spécial car il y a une grande concurrence. Il y a beaucoup de partants à Hagen, notamment dans le Grand Prix. Je n’ai pas d’objectif précis en terme de points mais je veux donner le meilleur de moi-même sur chaque mouvement, je reste donc très concentré sur la technique.
GPR. : Début février, vous aviez acquis Casanova, un hongre de neuf ans. Comment se déroule le travail avec lui ? Quand pensez-vous l’emmener sur le Grand Prix ?
L. H. : Le travail avance très bien. Il est resté chez moi pendant un peu plus d’un mois, afin que nous apprenions à nous connaître. C’est un cheval assez grand, qui connait beaucoup de choses mais il y a encore beaucoup de choses à construire. Il a beaucoup de sang et de tempérament, il faut donc que je prenne mon temps. Il semble avoir beaucoup de qualités, mais nous verrons lorsqu’il déroulera les épreuves de haut niveau car c’est seulement à ce moment-là que le verdict tombe. Pour l’instant, tout va dans le bon sens. Dès que cela sera possible, j’irai chez Jan une fois par mois à raison de deux ou trois jours, jusqu’au mois de septembre. Ensuite, le travail va s’intensifier, comme je l’avais fait avec After il y a environ trois ans. En ce qui concerne la compétition, je ne suis pas pressé. S’il évolue vite, nous irons en concours, mais si nous avons besoin de plus de temps, je le lui laisserai. Je prends mon temps, le cheval est à moi donc je n’ai pas de pression, j’ai seulement ma pression, qui est parfois suffisante ! (rires)
Je suis très tenté de participer au circuit français, car j’aime beaucoup le Grand National et le Dress’Tour. C’est un très bon circuit pour débuter les jeunes chevaux en Grand Prix mais c’est Casanova qui nous le dira. J’aime beaucoup les concours en France car ils sont très bien organisés et cela me permet de m’y rendre avec mes élèves, qui vont débuter les Grands Prix.
GPR. : Après Hagen, quel est votre programme ?
L. H. : Mis à part les concours fixés par la fédération, il n’y a pas d’autre sortie de prévue. After a fait deux années de concours très intensives. C’est un cheval qui est très sûr, il n’est ni regardant, ni émotif. Il voyage très bien en avion. Je n’ai donc pas besoin de cela pour le faire évoluer. Je veux vraiment me concentrer de nouveau sur la technique et sur la présentation. Nous faisons un très gros travail avec Jan, sur chaque détail, chaque coin, chaque petit côté pour présenter au mieux le cheval et dans les meilleures conditions.