’’Nous devions récupérer Robinson dans six jours...’’, Arnaud Serre

Joint ce soir par téléphone, Arnaud Serre exprime toute sa tristesse à la suite de la mort de Robinson de Lafont*de Massa, ce cheval atypique et profondément généreux qu’il montait depuis quatre ans, le hissant du niveau Pro 2 aux Jeux équestres mondiaux de Normandie et aux championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle.



''C’est une terrible nouvelle qui nous a abattus, Anne-Sophie (sa femme, brillante cavalière internationale de dressage comme lui, ndlr) et moi. Nous l’avons apprise alors que nous sommes en congés avec des amis. C’est d’autant plus difficile à vivre que c’est totalement inattendu. Robinson terminait sa convalescence et tous les signes étaient positifs. Nous devions le récupérer dans six jours chez le vétérinaire, à notre retour de vacances. Nous devions reprendre gentiment le travail avec en ligne de mire la préparation des Jeux olympiques de Rio. C’est très dur, mais cela fait hélas partie de notre vie d’hommes de chevaux.
Robinson n’était pas un cheval comme les autres. Il avait un physique atypique et il était très généreux. Nos débuts n’avaient été évidents, mais au fil du temps, nous étions parvenus à produire de très belles choses. C’est dommage que tout cela s’arrête si brutalement. Toutefois, je veux retenir les grands moments que j’ai vécus avec ce cheval, notamment les Jeux mondiaux.
À vrai dire, Anne-Sophie et moi aimerions bien que cette série noire s’arrête. Entre la mort de Loutano, son cheval de Grand Prix, celle de Diana (la ponette d’Arthur Barthel, cavalier montant chez Arnaud et Anne-Sophie, ndlr), la vente aux enchères de Rossini (en raison de la faillite des laboratoires Biosem, propriétaires du cheval, ndlr), l’autre monture de Grand Prix d’Anne-Sophie qui est parti on ne sait où, et maintenant la mort de Robinson, les mauvaises nouvelles s’accumulent… Ça commence à faire beaucoup… J’espère que le ciel va enfin finir par s’éclaircir.
Heureusement, nous avons la chance de pouvoir compter sur des propriétaires fidèles qui nous font confiance, à commencer par Sylvain Massa et Anne-Sophie de la Gâtinais de l’élevage Massa. Ma carrière de cavalier ne s’arrête pas là. J’ai de bons chevaux dans mes écuries, mais ils sont encore trop jeunes et inexpérimentés pour espérer les préparer pour les Jeux olympiques.''