’’Robinson était un cheval jeune et plein de générosité’’, Alain Francqueville

Ayant appris la terrible nouvelle aujourd’hui, Alain Francqueville, ancien sélectionneur et chef d’équipe du dressage français, et Jan Bemelmans, actuel sélectionneur tricolore, ont réagi avec tristesse à la mort de Robinson de Lafont*de Massa, le cheval d’Arnaud Serre.



Pour Jan Bemelmans, c'est l'incompréhension. ’’C’était un choc d’apprendre la mort du cheval même si je savais qu’il n’allait pas bien et que sa santé était fragile. Nous comptions naturellement sur lui pour les Jeux olympiques de Rio. C’est une perte grave pour l’équipe et pour Arnaud. On ne remplace pas un cheval de cette qualité si facilement’’, a-t-il regretté. ’’J’ai beaucoup aimé ce cheval. On a en quelque sorte commencé ensemble. Dès la première fois que je l’ai vu travailler avec Arnaud, j’ai remarqué son talent pour le piaffer/passage. Je croyais beaucoup en lui, en son avenir, il était remarquable… Je garderai à l’esprit son grand prix à Caen, il a vraiment fait une très bonne reprise ce jour-là. Aujourd’hui je pense aussi à Sylvain Massa qui donne beaucoup pour le sport et l’élevage et j’espère qu’il aura plus de chance à l’avenir.’’


’’J’avais hâte de le revoir’’

’’Je suis naturellement attristé par cette nouvelle. C’est un coup très dur pour Arnaud et Anne-Sophie Serre, ainsi que pour Anne-Sophie de la Gâtinais et Sylvain Massa, ses naisseurs et propriétaires’’, s’est souvenu Alain Francqueville. ’’Tous les quatre étaient profondément attachés à lui, de même que leurs équipes. À l’époque où Arnaud et Robinson ont commencé à émerger, je les ai évidemment aidés, c’était mon rôle au sein de la direction technique nationale de la Fédération française d’équitation. Robinson a d’ailleurs également été soutenu dès ses débuts par Jan Bemelmans, entraîneur et sélectionneur national.
Robinson était un cheval jeune et plein de générosité. Il présentait des aptitudes rares pour les airs rassemblés : le passage, le piaffer et les pirouettes. Il était doté d’un physique atypique, mais il exécutait les mouvements du Grand Prix avec une telle énergie, parfois même trop, et une telle générosité, qu’il ne laissait jamais les juges indifférents. Leurs résultats sont allés crescendo. Le plus beau moment de cette trop courte carrière restera évidemment les Jeux équestres mondiaux de Normandie. Arnaud et Robinson avaient réussi un Grand Prix formidable dans un contexte pas facile, dans un grand stade et devant des milliers de spectateurs. Même si les championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle ne s’étaient pas aussi bien passés pour eux, ce couple promettait beaucoup pour l’avenir, d’autant que Robinson n’avait qu’onze ans. Le cheval avait souffert de coliques, mais il était bien suivi. Je me disais qu’il n’allait plus tarder à revenir. J’avais hâte de le revoir en concours et je souhaitais évidemment de tout cœur à Arnaud de parvenir à obtenir sa place en équipe de France pour les Jeux olympiques de Rio. C’est très triste. Malheureusement, cela fait partie de notre sport. Même si aucun cheval ne remplacera Robinson, cela rappelle aussi la nécessité pour une nation de s’appuyer sur un vivier de chevaux aussi large que possible. En France, d’importants progrès ont heureusement été accomplis sur ce point. Les cavaliers et le staff doivent continuer à se préparer au mieux et à se battre pour obtenir le meilleur résultat possible à Rio. Malheureusement, cela devra se faire sans Arnaud et Robinson. Cependant, je suis sûr qu’Arnaud trouvera une relève. Il lui faudra du temps, mais il y parviendra.’’