’’Désormais, je refuse la mauvaise pression ’’, Alexandre Ayache
Un temps parmi l’élite du dressage tricolore, Alexandre Ayache s’était ensuite effacé de la scène internationale après la vente de son cheval de tête, Lights of Londonderry. De retour avec un piquet de chevaux prometteurs et talentueux, le Niçois semble prêt à de nouveau briller sur les rectangles internationaux. Pour GrandPrix-Replay, le bouillonnant Niçois, plus serein que jamais, revient sur sa rentrée et pose ses objectifs pour l’année qui arrive.
GrandPrix-Replay : Premier CDI de la saison et déjà premier podium dans la Reprise Libre en Musique avec Axel, en plus de bons résultats dans les Grand Prix et Grand Prix Spécial avec Grandiosa également. Pouvez-vous revenir sur ce week-end de compétition ?
Alexandre Ayache : Pour un premier concours, les choses se sont bien passées. Je savais que Grandiosa et Axel étaient de bons chevaux mais tout restait à prouver tant qu’ils n’avaient pas fait de Grand Prix. Même si nous avons encore une grosse marge de progression, je suis très content de ce qu’ils ont fait. Que ce soit Axel ou Grandiosa, les deux sont partis dans le premier groupe – donc faisaient théoriquement partie des chevaux les moins bons – et les juges ont été un peu plus timides. Malgré tout, tout s’est superbement bien passé.
GPR : Comment décririez-vous Grandiosa et Axel ? Quels sont leurs qualités et leurs défauts ?
A. A. : Grandiosa est spectaculaire dans le travail au trot. Même si ce n’est pas son point fort, elle va aussi très bien au galop. Son piaffer-passage est très bon également. En fait, elle n’a pas de grosse impasse dans son travail. En revanche, elle a beaucoup de gaz et, du coup, elle a parfois un pas un peu impatient. Mais je n’ai vraiment pas à me plaindre car, même dans un Grand Prix qui n’est pas parfait comme celui de Nice, elle est à 70% ! Axel, lui, est très timide et il arrive parfois qu’il se renferme dans sa coquille. Il est très bon dans les trois allures mais peut se montrer un peu inquiet dans le piaffer parfois. C’est un magnifique cheval avec énormément de charisme. Je le monte depuis moins d’un an et il a déjà fait beaucoup de progrès, c’est vraiment un cheval que j’adore !
En fait, Grandiosa et Axel sont un peu à l’opposé l’un de l’autre. À la maison, Axel est incroyablement démonstratif car il est très détendu tandis que Grandiosa est un peu plus flemmarde. En concours, c’est le contraire. Grandiosa montre toute l’étendue de son charisme, on ne voit plus qu’elle, alors qu’Axel, plus impressionnable, a plutôt tendance à se renfermer.
GPR : Avez-vous d’autres chevaux prêts pour le Grand Prix dans votre piquet ?
A. A. : Au total, j’ai neuf chevaux capables de dérouler un Grand Prix dans mes écuries. Il y en a cinq qui ont déjà fait un Grand Prix en compétition, dont Axel et Grandiosa mais aussi Talent, que Grete (Püvi, sa fiancée également cavalière, qui a notamment participé aux Jeux équestres mondiaux de 2014 pour l’Estonie, ndlr) a surtout monté. Les quatre autres ne sont pas encore sortis mais sont prêts. Parmi eux, il y a Grand Passion (qu’il a récupéré de l’Allemande Bernadette Brune, qui a acheté Lights of Londonderry en juillet dernier, ndlr). Il a un piaffer fabuleux et un excellent galop. J’ai aussi une jument de huit ans qui a tout pour devenir l’une des meilleures juments du monde. Je n’ai jamais vu un cheval trotter comme elle ! Mais il faut rester calme et l’amener à son rythme. J’ai également un étalon de sept ans, un Ibérique – alors que je m’étais juré de ne plus monter d’Ibériques ! Pour l’instant, Grete a son piquet et moi le mien mais, au cours de la saison, nous ferons sans doute un roulement pour trouver les meilleurs couples.
Alexandre Ayache : Pour un premier concours, les choses se sont bien passées. Je savais que Grandiosa et Axel étaient de bons chevaux mais tout restait à prouver tant qu’ils n’avaient pas fait de Grand Prix. Même si nous avons encore une grosse marge de progression, je suis très content de ce qu’ils ont fait. Que ce soit Axel ou Grandiosa, les deux sont partis dans le premier groupe – donc faisaient théoriquement partie des chevaux les moins bons – et les juges ont été un peu plus timides. Malgré tout, tout s’est superbement bien passé.
GPR : Comment décririez-vous Grandiosa et Axel ? Quels sont leurs qualités et leurs défauts ?
A. A. : Grandiosa est spectaculaire dans le travail au trot. Même si ce n’est pas son point fort, elle va aussi très bien au galop. Son piaffer-passage est très bon également. En fait, elle n’a pas de grosse impasse dans son travail. En revanche, elle a beaucoup de gaz et, du coup, elle a parfois un pas un peu impatient. Mais je n’ai vraiment pas à me plaindre car, même dans un Grand Prix qui n’est pas parfait comme celui de Nice, elle est à 70% ! Axel, lui, est très timide et il arrive parfois qu’il se renferme dans sa coquille. Il est très bon dans les trois allures mais peut se montrer un peu inquiet dans le piaffer parfois. C’est un magnifique cheval avec énormément de charisme. Je le monte depuis moins d’un an et il a déjà fait beaucoup de progrès, c’est vraiment un cheval que j’adore !
En fait, Grandiosa et Axel sont un peu à l’opposé l’un de l’autre. À la maison, Axel est incroyablement démonstratif car il est très détendu tandis que Grandiosa est un peu plus flemmarde. En concours, c’est le contraire. Grandiosa montre toute l’étendue de son charisme, on ne voit plus qu’elle, alors qu’Axel, plus impressionnable, a plutôt tendance à se renfermer.
GPR : Avez-vous d’autres chevaux prêts pour le Grand Prix dans votre piquet ?
A. A. : Au total, j’ai neuf chevaux capables de dérouler un Grand Prix dans mes écuries. Il y en a cinq qui ont déjà fait un Grand Prix en compétition, dont Axel et Grandiosa mais aussi Talent, que Grete (Püvi, sa fiancée également cavalière, qui a notamment participé aux Jeux équestres mondiaux de 2014 pour l’Estonie, ndlr) a surtout monté. Les quatre autres ne sont pas encore sortis mais sont prêts. Parmi eux, il y a Grand Passion (qu’il a récupéré de l’Allemande Bernadette Brune, qui a acheté Lights of Londonderry en juillet dernier, ndlr). Il a un piaffer fabuleux et un excellent galop. J’ai aussi une jument de huit ans qui a tout pour devenir l’une des meilleures juments du monde. Je n’ai jamais vu un cheval trotter comme elle ! Mais il faut rester calme et l’amener à son rythme. J’ai également un étalon de sept ans, un Ibérique – alors que je m’étais juré de ne plus monter d’Ibériques ! Pour l’instant, Grete a son piquet et moi le mien mais, au cours de la saison, nous ferons sans doute un roulement pour trouver les meilleurs couples.
’’Former des chevaux demande un temps incompressible’’
GPR : Depuis la vente de Lights of Londonderry, avec lequel vous avez notamment participé aux Jeux équestres mondiaux en 2014, vous étiez un peu effacé de la scène internationale. Désormais, vous revoilà. Quels sont vos objectifs pour cette saison ?A. A. : Pour être franc, le seul objectif que je me suis fixé est de monter pour le plaisir. Je ne veux plus courir après les qualifications. Je veux simplement me régaler. À la fin de la saison dernière, j’ai fait un gros bilan avec Grete et Karim (Barake, principal propriétaire des chevaux du dresseur, ndlr). Nous sommes tombés d’accord sur le fait de refuser la mauvaise pression et de suivre le rythme des chevaux. Désormais, il est hors de question pour moi de prendre part à un Grand Prix si je sens que mon cheval n’est pas en forme. Si je venais à être qualifié pour une Coupe des nations par exemple, je ne laisserai évidemment pas tomber l’équipe mais, maintenant, mes chevaux et ma fille passent avant tout.
GPR : Vous ne courrez donc pas après une éventuelle qualification olympique ?
A. A. : En ce moment, tout marche superbement bien pour moi, j’ai retrouvé l’envie et c’est le plus important pour moi. Tant qu’il y a l’envie, avec les chevaux que j’ai, ça ne peut que marcher bien et, si les choses marchent bien, le reste coule de source. Je ne veux pas réaliser un objectif à tout prix, quitte à casser mes chevaux. Je ne veux pas non plus me mettre de mauvaise pression parce que je participe à un concours ’’clé’’. Depuis la naissance de ma fille (Anna, née le 3 novembre dernier, ndlr), mes points d’intérêts sont différents. Lorsque je repense aux JEM de Caen, je me dis que nous avons effectivement atteint notre objectif qui était de nous qualifier avec Lights, mais que les choses auraient également pu mieux se passer pour nous. Depuis, j’ai appris que former des chevaux demande du temps et que cette période est incompressible. J’ai un très bon piquet, nous nous donnons les moyens d’y arriver et c’est une place très confortable, même si je n’y suis pas habitué.
GPR : Quel est votre programme pour les semaines à venir ?
A.A. : Ce week-end, nous sommes engagés au CDI 3* de Jerez, où nous serons également le week-end prochain. En rentrant à la maison, tous les chevaux auront deux semaines de repos et nous dresserons un bilan. Axel et Grandiosa ne feront aucun concours en mars et ressortiront au plus tôt mi-avril. Nous ne voulons participer qu’à des concours ’’intelligents’’, qui nous permettent de progresser. Ici, à Jerez, il y a les meilleurs comme Carl Hester et Charlotte Dujardin. C’est très motivant de monter à leurs côtés et c’est aussi très flatteur lorsqu’ils regardent votre cheval avec attention.