’’La Coupe du monde n'est pas un objectif’’, Karen Tebar

Véritable héros de l'équipe de France cet été, lors des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, Karen Tebar est aussi discrète que talentueuse. Après un peu de repos pour Don Luis, son compagnon en Allemagne et le reste de son piquet de chevaux, cette passionnée va reprendre la compétition avec un seul objectif : les Jeux olympiques de Rio. Pour GrandPrix-Replay, la plus allemande des Françaises a accepté de revenir sur sa formidable saison et de jeter un oeil sur l'avenir.



GrandPrix-Replay : Quel bilan en tirez-vous de votre incroyable saison 2015 ?                   
Karen Tebar : Les résultats de cette saison sont allés bien au-delà de mes espérances, d’autant plus que c’était ma première saison avec Don Luis. Nous nous sommes bien installés dans les concours internationaux. Il n’a que dix ans et il m’a vraiment surprise. Nous avons fait une saison extraordinaire et inattendue, je suis aux anges ! 

GPR : Le circuit Coupe du monde démarre ce week-end. Comptez-vous y participez ? Vous n'êtes pour l'instant pas engagée dans le CDI-W de Lyon.
K. T. : J’aime bien donner un peu de vacances à mes chevaux, les laisser souffler à la maison. Et puis, je ne suis pas cavalière professionnelle, j’ai une autre activité à côté et c’est très compliqué pour moi d’aller en concours en automne et en hiver. Je ferai peut-être Stuttgart car c’est seulement à cinquante kilomètres de chez moi.  Mais le circuit Coupe du monde n’est pas un objectif. 

GPR : Comment va Don Luis ? Quel est son programme pour les mois à venir ?
K. T. : Don Louis va très bien ! Jusqu’à mi-septembre, il était en vacances donc le programme était très léger, il allait au pré et faisait de la balade. Nous avons repris gentiment le travail depuis et je ne lui ai remis la bride que hier ! Don Luis a encore une belle marge de progression, nous allons essayer d’améliorer encore certains mouvements et surtout de créer une RLM spécialement pour lui. 

GPR : Vous avez récupéré Ricardo il y a quelques mois, comment les choses se passent-elles avec lui ? Vous entendez-vous bien ? Quel est son programme ?
K. T. : Il est génial ! Ça se passe très bien pour le moment. Tout comme Don Luis, il a eu le droit à un période de repos et nous avons vraiment commencé le travail mi-septembre. Nous commençons à former un très joli couple. Je suis très contente de l’avoir acheté ! Au début, j’avais dit que si je devais faire une étape de la Coupe du monde, ce serait avec lui mais je pense que je vais commencer par une épreuve nationale. C’est un cheval très sensible, très délicat et je préfère attendre avant de l’emmener en internationaux. J’ai vraiment envie qu’il soit au mieux pour l’emmener sur des CDI. C’est ma façon de faire. Je veux vraiment qu’on apprenne à se connaitre dans un premier temps. 

GPR : Qu'en-t-il de Florentino 42 ? Va-t-il reprendre la compétition ?
K. T. :
Il est complétement guéri et se porte très bien. Nous avons repris le travail ensemble, il est en pleine forme, mais je ne vais pas refaire de compétitions avec lui. Il a déjà presque quinze ans et je n’ai pas l’impression que les concours lui manquent plus que ça. C’est une sorte de pré-retraite, il va devenir professeur. Florentino est très calme en balade, il va m’aider à rassurer mes jeunes chevaux en extérieur. 

GPR : Maintenant que vous disposez de deux chevaux de Grand Prix, allez-vous être plus présente sur la scène internationale ?
K. T. : Au total, je ne pense pas que je vais faire plus de concours, mais ce sera avant tout des concours internationaux. Je ne veux pas faire plus de deux concours par mois. Quand il y a mille ou deux mille kilomètres à faire pour aller en concours, je trouve ça dur pour les chevaux. Je ne veux pas trop les fatiguer. Et puis l’objectif principal pour la saison prochaine, ce sont les Jeux olympiques bien sûr ! Les chevaux doivent partir à Rio début août donc,  dans tous les cas, ça va limiter le nombre de concours. Je ne pense pas que j’en ferai plus de six ou sept. 

GPR : Avec vos performances à Aix, on a beaucoup reparlé de Falada M. Comment va-t-elle ?
K. T. : Elle est en pleine forme ! Elle est au pré avec une autre jument qui était sa relève à l’origine mais qui a eu des blessures successives. Du coup, elle tient compagnie à Falada. Elle a déjà fait deux poulains. Malheureusement, il y en a un que nous avons été obligés d’euthanasier car il s’était gravement blessé. C'était un magnifique étalon. Elle a eu également une pouliche qui a cinq ans maintenant et qui me fait beaucoup penser à ma Falada, elle est aussi intelligente qu’elle. Elle est moins bouillonnante que sa mère ce qui est très bien et elle est déjà très douée, elle fait de très jolies choses. Elle fera ses premiers concours l’année prochaine pour qu’elle prenne un peu d’expérience. 

GPR : Depuis Aix, vous disposez d'une aura particulière en France... Allez-vous participer à plus de compétitions sur le sol tricolore ?
K. T. : Le seul concours national que je vais faire en France sera très certainement le Master Pro de Vierzon. Sinon, je ferai peut-être le CDI de Compiègne et celui de Saumur, mais rien n’est sûr. Le problème c’est que j’habite en Allemagne et du coup ça me fait beaucoup de route pour venir en France. En tout cas, je suis très heureuse de tout ce qui m’arrive !