’’On peut avoir tous les espoirs du monde’’, José Letartre

Le coup d’envoi des championnats d’Europe de para-dressage sera donné demain à Deauville en Normandie. Si la France rêve d’une médaille, elle va surtout devoir se battre pour sa qualification aux Jeux paralympiques de Rio. José Letartre, pilier de l’équipe de France,  médaillé de bronze aux championnats d’Europe en 2013 et en 2011 mais également troisième lors des Jeux Paralympiques d’Atlanta en 1996, livre son sentiment à la veille du lancement des épreuves. 
 



Grand Prix Replay : Les épreuves commencent demain avec la reprise Préliminaire. À la veille de cette première étape comment se sentent les Tricolores ? 
José Letartre : Les six chevaux français viennent de passer la visite vétérinaire sans aucuns soucis. Bien sûr, à la veille du début de la compétition, l’équipe est un peu stressée mais nous nous sommes biens préparés et si les chevaux et les cavaliers réussissent à rester sereins, tout ira bien.
 
GPR : Les JO approchent à grands pas, l’enjeu de la qualification pour Rio doit être dans tous les esprits ?
J.L. : Évidemment, nous avons cet enjeu en tête, mais nous essayons de ne pas trop y penser pour ne pas nous rajouter de pression supplémentaire. Il faut que nous arrivions à terminer parmi les sept meilleures équipes et pour le moment nous sommes neuvièmes donc c’est tout à fait faisable. Quoi qu’il arrive, nous allons essayer de monter le mieux possible. Bien sûr, si nous parvenons à nous qualifier ce weekend ce sera un soulagement. Nous ne serons pas obligés de courir en individuel pour décrocher notre billet pour les Jeux.
 
GPR : Comment l’équipe s’est préparée à cette échéance ?
J.L. : Nous sommes allés faire des stages au Cadre Noir de Saumur avec Alain Francqueville, juge international de dressage valide. Le para dressage se rapproche de plus en plus du dressage valide son œil de juge nous a beaucoup aidé.
 
GPR : C’est la première fois que les championnats d’Europe de para-dressage se déroulent en France. Se produire à domicile doit ajouter une motivation supplémentaire ?
J.L. : C’est génial pour la Basse-Normandie et pour la France d’accueillir les championnats d’Europe et je suis très heureux que Handi Équi’Compet organise cette évènement, c’est un vrai signe de reconnaissance pour l’association. Mais, à titre purement personnel, je suis un peu déçu que le para-dressage n’ait pas été raccroché aux championnats d’Europe des valides. Quand j’ai appris que les championnats se dérouleraient à Aix-la-Chapelle, j’étais vraiment heureux, j’avais espoir de pouvoir monter sur cette piste mythique. Alors quand on nous a informés que les championnats handisports ne se tiendraient pas au même endroit, c’était une vraie déception pour moi. J’espère qu’il y aura tout de même des spectateurs qui vont venir nous voir.
 
GPR : Vous avez choisi de présenter Ronan Keating*ENE-HN, que vous avez récupéré cette année. Êtes-vous prêts tous les deux ? Quel genre de cheval est-il ?
J.L. : C’est exact, je le monte depuis peu. Au début c’était un peu compliqué avec lui et puis il a très vite progressé. Lors du CPEDI 3* d’Uberherrn, il s’est blessé à la hanche et nous avons fait une mauvaise reprise. J’ai craint à ce moment-là qu’il ne réussirait pas à se remettre au niveau et puis, ces dernières semaines et lors des stages de préparation, je l’ai vraiment senti bien. Nous sommes arrivés dimanche à Deauville et le cheval me semble très en forme. Cependant, c’est un cheval assez dans le sang qui peut se raidir assez vite.
 
GPR : La France a-t-elle, selon vous, des chances de médailles européennes ?
J.L. : Nous pouvons avoir tous les espoirs du monde, et il faut les avoir. Si nous ne croyons pas à la médaille, ça ne sert à rien de prendre le départ. Après il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Le piquet de chevaux est bon, les cavaliers sont prêts, le staff est opérationnel, mais on ne peut jamais savoir si les juges vont aimer.