Les cavaliers du monde entier prennent la défense de Bertram Allen

 Après la disqualification de Bertram Allen, qui l'a privé de victoire dans le Grand Prix de la ville du CSI 5*-W de Londres, les voix des cavaliers du monde entier se sont fait entendre. Cameron Hanley, Cian O'Connor, Daniel Bluman ou encore Geoff Billington ont ainsi unanimement salué l'homme de cheval qu'est le jeune irlandais avant d'appeler la FEI a revoir sa manière de juger.



’’Je suis totalement dévasté, sans mot. J’ai une relation fantastique avec tous mes chevaux et leur bien-être est primordial’’, a expliqué Bertram Allen, au sujet de sa disqualification dans le Grand Prix de la ville de Londres, qu’il a remporté avec Quiet Easy. ’’Mon pied a dû glisser sur le flanc de Quiet Easy pendant le barrage. Il est très sensible et ce n’était qu’une toute petite marque.’’
Une ’’toute petite marque’’ qui a privé le jeune irlandais de sa septième victoire en Grand Prix de l’année et qui a fait monter les voix de plusieurs cavaliers à travers le monde. Tous sont d’accord sur un point : l’Irlandais de vingt ans est un homme de cheval qui respecte ses montures. ’’Bertram est connu pour respecter ses chevaux et a très bonne réputation dans le milieu’’, a ainsi expliqué le Colombien Daniel Bluman. ’’Je connais Bertram et je sais à quel point il prend soin de ses chevaux. De toute évidence, Quiet Easy allait bien quand il est entré en piste (sans quoi il n’aurait pas été autorisé à prendre le départ) et durant le parcours, il a eu cette minuscule marque sur son flanc (j’ai vu les photos)’’, a détaillé Cameron Hanley, compatriote de Bertram Allen. Pour Cian O'Connor, également coéquipier de Bertram Allen, ’’il s'agit d'un excès de zèle de la part d'un steward en particulier, aggravé par les actions indifférentes du juge étranger et du président du jury. Tout cela a amené le sport sous les projecteurs pour de mauvaises raisons.’’ 
Cameron Hanley est également revenu sur la victoire enlevée : ’’J’ai le sentiment que Bertram Allen et son équipe se sont fait voler la victoire dans le Grand Prix, hier soir.’’ Geoff Billington, légende du saut d’obstacles outre-manche et cavalier du mythique It’s Otto a quant à lui été beaucoup moins tendre. ’’Une lame de rasoir est un objet sûr, jusqu’à ce que vous la donniez à un singe. C’est comme donner à un steward, qui n’en a rien à faire des hommes de chevaux, un badge. La discrétion est sûrement une valeur sûre ! Bertram Allen est la poésie en mouvement. Bertram, je suis désolé pour nos idiots. Ce soir, tu avais gagné le Grand Prix dans un style parfait, d’une manière absolument magnifique à regarder.’’


’’Protéger notre sport’’, Cameron Hanley

Mais plus encore que l’injustice, tous ces cavaliers mettent le doigt sur la méthode utilisée. Car, comme le stipule le règlement de la Fédération équestre internationale, une trace de sang sur les flancs, les naseaux ou la bouche est systématiquement éliminatoire. ’’C'est important que les officiels reconnaissent les hommes de chevaux avant de prendre des décisions comme celle d'éliminer Bertram à cause d'une minuscule trace d'éperon’’, assure Daniel Bluman. ’’Cherchons plutôt des solutions aux vrais problèmes et surveillons de près les professionnels qui abusent et négligent leurs chevaux au lieu de punir les professionnels reconnus pour pratiquer leur sport correctement et proprement.’’ Même refrain du côté de Cian O'Connor. ’’Un consensus général des meilleurs cavaliers présents ici, à Londres, est que les règles de la FEI ont besoin d'être revues à propos de la disqualification systématique.’’ Cameron Hanley, quant à lui, soutient que les petites blessures comme celle de Quiet Easy font partie intégrante du sport. ’’Je pense que notre sport est en train de prendre une mauvaise direction. Ce que les officiels doivent réaliser, c’est combien nous aimons nos chevaux et combien nous en prenons soin en travaillant avec eux au quotidien mais l’équitation est un sport et, comme dans tous les autres sports, il arrive qu’il y ait quelques éraflures et petites plaies (les chevaux, à ce niveau, sont autant athlètes que leurs cavaliers).’’
Daniel Bluman met également en garde contre ce genre de situation et appelle à un travail mené conjointement par les cavaliers et les officiels de la FEI. ’’Les situations comme celle de l'Olympia poussent les officiels et les cavaliers à travailler les uns contre les autres et créé une insécurité chez les cavaliers vis-à-vis des officiels qui sont supposés agir dans l'intérêt des chevaux et du sport. Officiels et cavaliers doivent joindre leurs forces dans l'intérêt d'un sport propre et juste qui garantit le bien-être des chevaux.’’
’’C’est très encourageant de voir tout le support qu’a reçu Bertram et il nous appartient à tous de protéger nos chevaux mais aussi notre sport’’, conclu Cameron Hanley.