DE L?OR POUR L?ALLEMAGNE ET LA GRANDE-BRETAGNE



Avec cent un cavaliers engagés, ces Jeux équestres mondiaux  FEI Alltech 2014 en Normandie réaffirment la place du para-dressage au sein de la grande famille équestre. Et le public ne s’y trompe pas qui, s’il n’est pas aussi nombreux qu’on le souhaiterait, est très attentif et admiratif de ces sportifs 'autrement capables' comme on dit au Québec.

L’ESSENTIEL

Une organisation très efficiente a encore une fois rendu la vie de chacun (cavaliers, staff, chevaux, professionnels, public) très facile. Les adaptations de l’hippodrome aux différents handicaps et aux contraintes inhérentes sont dignes d’éloges, de l’aveu de tous. Ce n’est pas rien, il convient de le signaler une fois encore. Pour ce qui est des compétitions, on voit se détacher les grandes nations (Grande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas) et d’autres confirmer leurs progrès (Norvège, Danemark). Il y a aussi l’Autriche, bien sûr, portée par la personnalité et l’excellence de Pepo Puch, son leader absolu en Grade 1b (d’où sa médaille d’argent). Les JEM permettent aussi de voir enfin sur le circuit de très jeunes nations (Pologne, Hong-Kong, Taïwan, Argentine entres autres) représentées par un seul couple, obtenant parfois des scores honorables compte tenu de leur peu d’expérience.

LES BLEUS

Nos Bleus restent neuvièmes sur dix-neuf au classement provisoire par équipes après trois journées de compétition, puisque seuls les Grades III et Ib ont évolué aujourd’hui. Les prestations de Vladimir Vinchon et Samuel Catel (Grade III) ce matin ont un peu sonné le glas des espoirs de qualification pour la RLM, évoluant deux points en-dessous de leurs objectifs. Anne-Frédérique Royon a terminé douzième du Grade III avec ses 66.931%, ce qui lui barre également la route de la RLM. Valérie Salles,  hors équipe de France, a livré une prestation plutôt correcte, mais loin derrière les 77%, 74%, 71%, 70% et 69%... qu’on a vu à l’œuvre durant l’après-midi. Dernière chance française ce matin avec Nathalie Bizet en Grade IV. Expérimentée, elle forme un bon couple avec Exquis Onassis. Cela suffira-t-il à concurrencer les redoutables Sophie Wells et Michele George? Il reste un espoir de voir un cavalier français se qualifier pour la RLM: Thibault Stoclin, en compétition à 17 h avec l’envie forte de bien faire.

LES TOPS

Qui a dit que la femme était l’avenir du cheval? Le Grade III a vu un podium exclusivement féminin avec l’Allemande Hannelore Brenner, impériale, en or, la Néerlandaise Sanne Voets en argent et la Danoise Susanne Jensby Sunesen en bronze. Voilà un podium qui confirme cet adage! Quant au Grade Ib, il a offert aux spectateurs le frisson avec Pepo Puch ouvrant les hostilités avec son 74.793%, suivi puis précédé par le fabuleux lion britannique Lee Pearson qui, pour le coup, a un peu tué le concours avec son exceptionnel 77.310 %. Belle surprise, la troisième marche, est venue de la Néerlandaise Nicole Den Dulk, qui ne passait qu’en dix-huitième position (sur vingt-cinq) alors que beaucoup donnaient le jeune Britannique Ricky Balshaw  sur la troisième marche. De la compétition, des warriors, du spectacle… On en redemande! Et top du top, la remise des prix où les trois lauréats se sont longuement étreints, heureux d’être là et de partager leur bonheur avec des concurrents qui sont aussi des amis. Et le God Save the Queen a vu un Lee Perason pourtant abonné aux pitreries et aux médailles d’or verser sa larme, heureux, vraiment, sincèrement.

À l’hippodrome de la Prairie, Dominique-Laurence Repessé