'LE BILAN RESTE TRÈS POSITIF', JAN BEMELMANS



Grâce à la blessure de Bella Rose, la jument d’Isabell Werth, qui a profité à Marc Boblet et Noble Dream*Concept Sol, premiers réservistes, les 'Vestes bleues' compteront bien deux représentants  dans le Grand Prix Spécial. Terminant à 1,1 point de la neuvième place du Canada, et à moins de trois de la huitième place de l’Autriche, l’équipe de France a dû se contenter de la onzième place, cet après-midi à Caen. D’un point de vue comptable, le compte n’y est pas tout à fait, mais l’entraîneur et sélectionneur national, Jan Bemelmans préfère retenir les bonnes choses qu’il a vu durant deux jours, entrevoyant un avenir plus favorable à ses troupes, qui devront décrocher leur place pour les Jeux olympiques de Rio lors des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, l’été prochain.

 

GrandPrix-Replay.com : Comment analysez-vous les performances de vos quatre couples, hier et aujourd’hui?

Jan Bemelmans : Alexandre Ayache et Lights of Londonderry ont accompli un super job, d’autant que le cheval a débuté en Grand Prix seulement cette année, et qu’Alexandre a très peu d’expérience internationale, et aucune en grand championnat. Attaquer tout de suite avec les Jeux mondiaux, à domicile, avec une telle pression, ce n’est pas rien. Il s’est très bien comporté. Il n’y a pas eu de fautes. Ce couple dispose d’une belle marge de progression.

Marc Boblet et Noble Dream*Concept Sol ont réussi l’une de leurs meilleures reprises. La jument s’est montrée calme. Le système d’entraînement de Marc est excellent. Il connaît très bien sa jument, et je crois qu’il va faire encore mieux dans le Grand Prix Spécial. Le mot d’ordre était de ne pas prendre de risque pour favoriser la performance d’équipe en obtenant une note supérieure à 70%. Marc a parfaitement joué le jeu. Nous sommes très fiers de ce qu’il a fait.

Pour Jessica Michel, nous sommes un peu tristes et déçus, car nous pensions faire un peu mieux. Jessica n’a pas laissé tomber de points, mais dans le passage et le piaffer, sa jument ne l’a pas vraiment aidée. Elle n’a pas vraiment laissé voir ses progrès, ce qu’elle sait faire à l’entraînement. 

Pour Arnaud, ç’a bien marché. Il a sauvé l’ambiance, cet après-midi. Tout le public voulait le voir bien faire, et il y est parvenu. Monter un cheval avec autant de gaz, c’est exceptionnel. Le cheval veut bien faire, Arnaud se laisse porter par lui vers la victoire. Ce n’est pas une équitation de force, mais une liberté contrôlée, ce qui, naturellement, me plaît le plus. Il lui reste encore à progresser sur le trot allongé. Cela va venir, et alors il pourra atteindre les 75%, et pourquoi pas rivaliser avec Charlotte Dujardin et Valegro!

GPR. : Votre objectif initial, à savoir la huitième place, n’est tout de même pas atteint…

J.B. : Nous sommes onzièmes, mais les écarts sont très faibles entre la huitième équipe et nous. Cinq chevaux ayant dépassé les 70% ne seront pas dans le Spécial! Cela montre la progression de notre sport et de toutes les équipes. Avec une petite faute, on est dehors. Onze, c’est onze et pas huit, mais le bilan reste très positif. Je suis très fier de montrer que nous savons faire. Nous ne sommes pas encore arrivés là où nous voulons aller, mais cela nous encore plus envie de travailler. Nous allons y arriver, j’en suis certain. Nous sommes sur le bon chemin, d’autant plus que l’équipe est composée de jeunes cavaliers et/ou de jeunes chevaux, sans compter tous ceux que nous avons laissés à la maison, et qui ont un vrai potentiel.

GPR. : L’an prochain, il vous faudra batailler aux championnats d’Europe pour décrocher l’une des trois dernières places pour les Jeux olympiques. Cet objectif vous semble-t-il possible à atteindre?

J.B. : Nous devrons terminer quatrièmes, cinquièmes ou sixièmes. Notre onzième place ici nous place comme huitième nation européenne (la France a également été devancée par les États-Unis, le Canada et l’Australie, ndlr). Il nous faut grappiller encore deux places. C’est notre objectif à tous. Dans les équipes qui ont terminé devant nous, il y a quelques chevaux d’âge qui vont peut-être sortir du circuit. Nous, nous sommes capables de mieux faire encore. Nous verrons, c’est le sport. Le sport est fait de victoires et de défaites. Pour nous, les victoires viendront.

Propos recueillis par Sébastien Roullier