Steve Guerdat et Nino des Buissonnets restent les rois de Genève

Pour la troisième fois de sa carrière après 2006 et 2013, Steve Guerdat a triomphé dans le Grand Prix de Genève, support du Grand Chelem Rolex, dans le chaudron suisse de Palexpo. Associé à son crackissime Nino des Buissonnets, le Jurassien boucle de la plus belle des manières une année 2015 où il aura connu le meilleur et le pire. Les champions olympiques ont devancé de trois centièmes un Simon Delestre et un Qlassic Bois Margot conquérants, et d’une demi-seconde un Éric Lamaze rageur sur Fine Lady 5.



Quelle belle histoire que celle que vient d’offrir le Grand Prix de Genève. Associé à son olympique Nino des Buissonnets, Steve Guerdat est venu prendre sa revanche cet après-midi. La rage au ventre, le Jurassien s’est ainsi imposé dans son Grand Prix fétiche, comme en 2006 et en 2013, devant un public tout acquis à sa cause. La meilleure manière de prouver que, malgré les difficultés de cet été, le Suisse et son hongre forment bel et bien l’un des tout meilleurs couples du monde.
Quarante cavaliers qualifiés tout au long du week-end avaient rendez-vous cet après-midi pour le Grand Prix CSI 5* de Genève, support du Grand Chelem Rolex. Au programme, un parcours assez coulant sans difficulté majeure, sur lequel seize couples ont d’ailleurs obtenu leur ticket pour le barrage.
Parmi les vingt-quatre malheureux du jour, on peut citer Martin Fuchs, victime de la même hésitation de Clooney sur le dernier obstacle qu’à Villepinte. Dimanche dernier, le Suisse était parvenu à éviter la faute ; cette fois, non. On peut également citer Jeroen Dubbeldam et SFN Zenith, les champions du monde et d’Europe, battus sur l’oxer numéro cinq. On peut aussi évoquer le Marocain Abdelkebir Ouaddar, fautif sur la sortie du triple après une entrée un peu longue avec Quickly de Kreisker, ou encore l’Espagnol Sergio Alvarez Moya, piégé sur la palanque numéro douze avec Carlo 273. Le Britannique Ben Maher, lui, a préféré jeter l’éponge après trois fautes de Diva II. Malheureux aussi, Pius Schwizer avec PSG Future. Entre ces deux-là, l’entente n’est visiblement pas au beau fixe, et le Suisse s’est résolu à lever la main après trois fautes. Vaincu également, le Britannique Scott Brash, tenant du titre, qui a concédé une faute sur l’oxer onze avec Hello Sanctos. Quatre fautes Gregory Wathelet sur le jeune Algorythem, dix ans, qu’il avait déjà présenté vendredi soir en finale du Top Ten. Pas de finale non plus pour Ludger Beerbaum et Chiara qui ont renversé l’entrée du triple.


Simon Delestre si près du sacre

Simon Delestre a dû s'avouer vaincu pour seulement trois centièmes de seconde, avec Qlassic Bois Margot.

Simon Delestre a dû s'avouer vaincu pour seulement trois centièmes de seconde, avec Qlassic Bois Margot.

© Scoopdyga

Ouvreuse du barrage, l’Américaine Reed Kessler préfère calmer le jeu après sa faute sur le deuxième obstacle avec Cylana. Elle terminera onzième. Seule surprise de ce barrage, la Finlandaise Anna-Julia Kontio, elle, choisit d’assurer avec son Fardon. Hélas, elle heurte la sortie du double pour une treizième place. Sur Quabri de l’Isle, Pedro Veniss signe le premier double sans-faute en 43’’37. Le Brésilien terminera huitième. Marcus Ehning part également très bien, mais Cornado NRW renverse le troisième oxer. Il se contentera de la dixième place. Piergiorgio Bucci, lui, se met rapidement hors course en fautant sur les deuxième et troisième obstacles avec Casallo Z, finalement quinzième. 
Premier des deux Français à revenir en piste, Roger-Yves Bost, magnifique jeudi soir et hier soir avec Sydney Une Prince, ne passe pas loin d’un nouvel exploit avec Pégase du Mûrier. Un peu hésitant devant le mur, l’impressionnant gris le franchit et file à toute allure vers une très, très grande performance. Hélas, à quelques foulées du dernier vertical, Pégase se cabre, recule quelques pas. Bosty reprend le contrôle et boucle la ligne avec un temps qui lui offrira la quatorzième place.
Éric Lamaze ne se pose pas la moindre question avec Fine Lady 5. Fidèle à lui-même, le Canadien n’hésite pas à enlever des foulées et prendre de belles options à chaque abord. Son audace lui permet de prendre la tête en 41’’45. Il laisse pourtant une petite porte entrouverte à ses concurrents. Sur Aris CMS, Janika Sprunger tente de se lancer à sa poursuite, mais faute sur le vertical situé après le double pour la douzième place.
Son compatriote, Steve Guerdat, entre en piste sous les hourras avec un Nino des Buissonnets gonflé à bloc! Le Selle Français franchit parfaitement le premier mur, mais plus difficilement l’oxer numéro deux, pédalant avec ses postérieurs, heureusement sans conséquence. La suite du barrage n’est plus qu’un enchaînement fluide de virages serrés et d’énormes sauts du bai. Lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée, en 40’’94, les tribunes de Palexpo exultent. Elles ne le savent pas encore, mais elles tiennent leur vainqueur.
De fait, plus personne ne pourra faire bouger les choses. Luciana Diniz rentre ainsi avec près de deux secondes de retard sur Winningmood, septième, tandis que Christian Ahlmann et Taloubet Z fautent en sortie de double pour la neuvième place. Second Français invité à se festin de géants, Simon Delestre, est proche, tout proche du sacre avec un Qlassic Bois Margot de plus en plus rapide et respectueux. Le couple doit s’avouer vaincu pour seulement trois centièmes de seconde, mais cette deuxième place prend la saveur d’une victoire dans le clan du Lorrain, suivant son rythme de potentiel futur numéro un mondial.
Rolf-Göran Bengtsson, lui, ne parvient pas à prendre les bonnes options avec le génial Casall Ask. Double sans faute, le couple termine à une belle sixième place. Bertram Allen joue à fond le jeu de la vitesse, mais faute dès le deuxième obstacle, avant de mettre deux autres barres à terre avec une Molly Malone V moins souveraine que d’habitude. Emanuele Gaudiano et Kent Farrington, derniers concurrents en piste, ne parviennent pas à faire la différence. Leurs doubles clear rounds rapides et vaillants leur offrent tout de même les cinquième et quatrième rangs.
Steve Guerdat et Nino des Buissonnets peuvent alors savourer leur succès avec leurs proches et tous leurs fans. Généreux et à jamais lié au destin de ce concours si singulier et si attachant, le Jurassien n’a pas hésité à inviter à dîner les sept cents bénévoles qui se sont affairés à Palexpo depuis une semaine! Cette homme-là est aussi grand et digne dans la défaite que dans la victoire. Genève peut être fier de son champion !

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