’’Jean-Maurice a jeté toutes ses forces dans ce projet’’, Rodrigo Pessoa

Jean-Maurice Bonneau a dû quitter vendredi dernier ses fonctions d'entraineur et de sélectionneur au sein de l'équipe brésilienne. Une nouvelle qui secoue le Français mais également ses cavaliers.



La nouvelle est tombée ce matin, dans un communiqué. Jean-Maurice Bonneau doit quitter ses fonctions de sélectionneur et d'entraineur de l'équipe du Brésil. Une nouvelle qui attriste profondément le Français. "J'ai reçu un mail le 30 septembre dernier qui m'informait de la fin de mon contrat", explique-t-il. "Il invoquait les problèmes financiers du Brésil. Je pense que c'est dû à la dévaluation du Real et aux taxes que devait payer le pays." 
Après cinq années passées à la tête de l'équipe nationale, Jean-Maurice Bonneau peut se targuer d'un bon bilan et laisse une équipe en très bonne santé, avec notamment à son actif cette année, une victoire dans la Coupe des nations du CSIO 3* d'Arezzo puis dans celle du CSIO 5* de Calgary. "J'ai réussi à élargir le nombre de cavaliers au sein de l'équipe, que j'ai fait passé à trente. C'était mon premier objectif. Faire accéder le plus grand nombre au haut niveau est quelque chose qui m'a toujours passionné et que je veux continuer à faire si je reprends les rênes d'une sélection un jour." Une stratégie qui a permis l'émergence de nouveaux talents au plus haut niveau, comme Marlon Modolo Zanotelli, Yuri Mansour ou encore Felipe Amaral. "Je crois que de ce point de vue, la mission a été remplie", analyse Jean-Maurice Bonneau.
Mais, à moins d'un an des Jeux olympiques, qui pourrait reprendre la tête de l'équipe hôte ? "Je ne pense pas qu'il y ait un successeur prévu", raconte Jean-Maurice Bonneau. "Si l'on ne peut pas payer mon contrat, personne ne le fera gratuitement. Le Brésilien Caio Carvalho a pris part à une formation de chef d'équipe avec la fédération nationale. Il reprendra ce rôle. Pour ce qui est de l'entrainement, je ne sais pas."


"Ne pas déstabiliser le groupe"

Du côté des cavaliers du groupe Élite, directement concernés, l'heure est à la déception. "Nous sommes très attristés de ne pas pouvoir continuer avec Jean-Maurice", raconte Rodrigo Pessoa, représentant des six cavaliers de haut niveau brésiliens. "Malheureusement, ces problèmes d'ordres financiers ne sont pas résolvables à notre niveau. Nous savions depuis quelques semaines qu'il se passait quelque chose, mais nous n'avons rien pu faire. Lundi, quand nous avons appris que la chose était définitive, nous étions vraiment attristés." Car le travail entrepris par le Tricolore depuis quelques années, notamment en matière de rassemblement des cavaliers, a finalement porté ses fruits. "Jean-Maurice est une personne avec un grand coeur, qui a jeté toutes ses forces dans ce projet. C'est un très grand rassembleur, qui avait le soutien de tous les cavaliers du groupe Élite, et avec qui nous avons vécu une belle expérience en championnat."
Mais pour l'emblématique cavalier brésilien, l'heure est maintenant venue de regarder vers l'avant, alors que les Jeux olympiques approchent. "C'est émotionnellement difficile car nous sommes attachés à Jean-Maurice. Mais nous sommes de grands garçons et nous devont continuer à travailler en espérant que cela ne laissera pas trop de séquelles. Chacun va continuer dans son système de travail. À mon avis, il ne faut pas faire de grands changements maintenant. Ce n'est pas le moment de déstabiliser le groupe. Caio va faire l'intérim. Il a de l'expérience auprès des Juniors et des Jeunes Cavaliers. Mais notre premier choix reste Jean-Maurice."
Malgré tout, Rodrigo Pessoa veut rester optimiste. "Peut-être que Jean-Maurice pourrait revenir dans plusieurs mois, le temps de résoudre nos problèmes. Il ne faut jamais dire jamais." De son côté, Jean-Maurice Bonneau n'a pour l'instant rien envisagé. "Quand je suis engagé auprès d'une équipe, je ne racole pas à côté. J'ai encore quelques contrats avec des cavaliers, comme Philippe Léoni, car je n'avais pas de clause d'exclusivité avec le Brésil. J'ai quelques contacts mais je n'ai rien cherché. C'est encore trop récent."