’’J’aimerais revoir les cavaliers de tête au Master Pro’’, Thierry Pomel
Sélectionneur des cavaliers Seniors de division 2 et des Jeunes Cavaliers, Thierry Pomel veut redorer le blason du Master Pro auprès des meilleurs cavaliers du pays, qui le boudent chaque année. Rencontré à Fontainebleau, entre la finale du championnat des cavalières et celle du championnat Pro Élite, l’ancien cavalier analyse l’événement et revient sur ce championnat qui révèle de nouveaux couples à chacune de ses éditions.
GPR : Beaucoup de pilotes semblent utiliser le championnat Pro 1 comme passerelle entre le circuit Jeunes Cavaliers et la catégorie Pro Élite. Est-ce un bon tremplin ?
Thierry Pomel : Normalement, les meilleurs Jeunes Cavaliers peuvent prétendre au championnat Pro Élite. Mais nous préférons les pousser vers le championnat Pro 1, qui est une très bonne transition. On y trouve également de bons cavaliers qui reforment des chevaux, comme Marc Dilasser. C’est vraiment une bonne passerelle avant de courir en Pro Élite. Cela permet de durcir le ton petit à petit. Dans une autre catégorie, c’est ce qu’il s’est passé pour Camille Condé-Ferreira. Après avoir fait le championnat des cavalières l’an passé, Olivier Bost a préféré qu’elle prenne part au championnat Pro 1. Et il n’a pas eu tort puisqu’elle s’est trouvée à sa place en terminant cinquième.
GPR : Qu’attendez-vous du Master Pro ?
T.P. : Pour moi, ce championnat doit former des couples. Évidemment, nous n’avons pas le niveau d’il y a quelques années, mais peut-être que les choses changeront dans le futur. Nous avons vraiment la volonté de réaliser un bon Master Pro, afin de faire avancer les couples qui sont présents. Je crois pouvoir dire que nous avons réussi, puisque beaucoup de cavaliers sont là pour se lancer, comme Camille Condé-Ferreira, qui grimpe les échelons chaque année pour se frotter à des cavaliers plus avancés et prendre de l’expérience. Ces championnats sont de bons repères pour la suite.
Par exemple, si le champion de France Pro 1 (Ludovic Gaudin sur Sam du Challois, cette année, ndlr) monte bien et qu’il a un bon cheval, alors il faut le suivre et le préparer pour la suite. Nous avons une grosse pépinière de cavaliers mais tous ne vont pas éclore. L’idée est de les fabriquer. Maintenant, j’attends de voir le champion Pro 1 en Pro Élite l’année prochaine, car le championnat Pro 1 est vraiment un tremplin. Le niveau du Grand National et des CSI 3* est supérieur, le championnat est là pour préparer les cavaliers car, s’ils se comportent bien dans la Grand National, ils entrent directement dans le classement Pro Élite et les portes s’ouvrent plus facilement.
GPR : De combien de cavaliers pour le haut-niveau pensez-vous disposer aujourd’hui ?
T. P. : Cette année, nous avons envoyé vingt cavaliers différents sur des Coupes des nations de deuxième ligue, qui viennent s’ajouter aux cavaliers de l’équipe première. Je crois que 2015 est l’année où nous avons envoyé le plus de cavaliers en CSIO. L’ouverture a été clairement faite.
Maintenant, j’aimerais envoyer quelques Jeunes Cavaliers au niveau de la deuxième ligue. Mais ce n’est plus un circuit réservé aux mauvaises équipes. C’est devenu vraiment difficile et les cavaliers sautent haut. À terme, j’aimerais avoir un ou deux Jeunes Cavaliers dans le CSIO de La Baule, mais il ne faut pas non plus les envoyer au casse-pipe. Il faut qu’ils prennent tranquillement de l’expérience avant que le renouvellement se fasse.
GPR : Pourquoi, selon vous, les Jeunes Cavaliers des autres pays, comme la Belgique ou la Suisse, accèdent au haut niveau plus rapidement ?
T. P. : Une chose est sûre, nous ne leur mettons pas de barrières. Mais les Jeunes Cavaliers Français sont différents. Il y a quinze ans, les sélections étaient plus faciles, les Jeunes Cavaliers étaient les Angot, Levallois et Anciaume… Il suffisait de les mettre dans le bon ordre !
En Suisse, c’est très facile de sélectionner un Jeune Cavalier quand c’est un Martin Fuchs. Pareil en Belgique, où l’on peut faire une équipe entière de Jeunes Cavaliers grâce aux deux Philippearts, à Jos Verlooy et Constant van Paesschen ! Je suis absolument pour le sport pour tous, mais, lorsque l’on touche aux sélections nationales, la pyramide s’inverse et les fils et filles de sont plus présents. C’est plus facile avec eux car, pour le haut niveau, il faut parler le même langage. Quand les parents sont des professionnels, la gestion est plus simple car ils savent exactement ce qu’il faut et comment ça marche.
Après, nous avons aussi de bons jeunes qui ne sont pas du milieu, comme Titouan Schumacher ou Edward Lévy.
GPR : Pour en revenir au Master Pro, pourquoi en pas imposer aux meilleurs cavaliers du pays d’y participer, comme c’est le cas chez nos voisins ?
T. P. : Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un énorme calendrier, entre les CSI 5*, le Global Champions Tour et les Coupes des nations. Il se trouve que cette année, le Master Pro s’est retrouvé en face de la finale de la Coupe des nations. Cela ne concerne que cinq cavaliers, mais, si cinq ne sont pas présents, on ne peut pas imposer aux autres. C’est tout le monde ou personne. Du coup, les douze meilleurs sont malheureusement absents mais tant pis pour eux. Ceux qui ont déjà été champions de France connaissent, les autres ont décidé de se priver de cela. Si, malheureusement, ils ne sont pas intéressés par le titre, c’est leur problème.
Nous sommes en discussion pour peut-être changer la date l’année prochaine, mais beaucoup de compétitions sont déjà calées. J’aimerais un échange avec les autres fédérations européennes. Il y a quelques temps, les championnats nationaux avaient été harmonisés au niveau européen, mais ça n’a pas tenu. Nous avons un tel calendrier aujourd’hui, que c’est assez compliqué. Malheureusement, nous ne le maîtrisons plus et il faut s’adapter.
Mais j’aimerais voir revenir plein de cavaliers de tête. Pas forcément avec leurs chevaux de tête, mais avec un cheval en préparation. Pour cela, à nous d’offrir un beau championnat, même si c’est mission accomplie cette année.
Thierry Pomel : Normalement, les meilleurs Jeunes Cavaliers peuvent prétendre au championnat Pro Élite. Mais nous préférons les pousser vers le championnat Pro 1, qui est une très bonne transition. On y trouve également de bons cavaliers qui reforment des chevaux, comme Marc Dilasser. C’est vraiment une bonne passerelle avant de courir en Pro Élite. Cela permet de durcir le ton petit à petit. Dans une autre catégorie, c’est ce qu’il s’est passé pour Camille Condé-Ferreira. Après avoir fait le championnat des cavalières l’an passé, Olivier Bost a préféré qu’elle prenne part au championnat Pro 1. Et il n’a pas eu tort puisqu’elle s’est trouvée à sa place en terminant cinquième.
GPR : Qu’attendez-vous du Master Pro ?
T.P. : Pour moi, ce championnat doit former des couples. Évidemment, nous n’avons pas le niveau d’il y a quelques années, mais peut-être que les choses changeront dans le futur. Nous avons vraiment la volonté de réaliser un bon Master Pro, afin de faire avancer les couples qui sont présents. Je crois pouvoir dire que nous avons réussi, puisque beaucoup de cavaliers sont là pour se lancer, comme Camille Condé-Ferreira, qui grimpe les échelons chaque année pour se frotter à des cavaliers plus avancés et prendre de l’expérience. Ces championnats sont de bons repères pour la suite.
Par exemple, si le champion de France Pro 1 (Ludovic Gaudin sur Sam du Challois, cette année, ndlr) monte bien et qu’il a un bon cheval, alors il faut le suivre et le préparer pour la suite. Nous avons une grosse pépinière de cavaliers mais tous ne vont pas éclore. L’idée est de les fabriquer. Maintenant, j’attends de voir le champion Pro 1 en Pro Élite l’année prochaine, car le championnat Pro 1 est vraiment un tremplin. Le niveau du Grand National et des CSI 3* est supérieur, le championnat est là pour préparer les cavaliers car, s’ils se comportent bien dans la Grand National, ils entrent directement dans le classement Pro Élite et les portes s’ouvrent plus facilement.
GPR : De combien de cavaliers pour le haut-niveau pensez-vous disposer aujourd’hui ?
T. P. : Cette année, nous avons envoyé vingt cavaliers différents sur des Coupes des nations de deuxième ligue, qui viennent s’ajouter aux cavaliers de l’équipe première. Je crois que 2015 est l’année où nous avons envoyé le plus de cavaliers en CSIO. L’ouverture a été clairement faite.
Maintenant, j’aimerais envoyer quelques Jeunes Cavaliers au niveau de la deuxième ligue. Mais ce n’est plus un circuit réservé aux mauvaises équipes. C’est devenu vraiment difficile et les cavaliers sautent haut. À terme, j’aimerais avoir un ou deux Jeunes Cavaliers dans le CSIO de La Baule, mais il ne faut pas non plus les envoyer au casse-pipe. Il faut qu’ils prennent tranquillement de l’expérience avant que le renouvellement se fasse.
GPR : Pourquoi, selon vous, les Jeunes Cavaliers des autres pays, comme la Belgique ou la Suisse, accèdent au haut niveau plus rapidement ?
T. P. : Une chose est sûre, nous ne leur mettons pas de barrières. Mais les Jeunes Cavaliers Français sont différents. Il y a quinze ans, les sélections étaient plus faciles, les Jeunes Cavaliers étaient les Angot, Levallois et Anciaume… Il suffisait de les mettre dans le bon ordre !
En Suisse, c’est très facile de sélectionner un Jeune Cavalier quand c’est un Martin Fuchs. Pareil en Belgique, où l’on peut faire une équipe entière de Jeunes Cavaliers grâce aux deux Philippearts, à Jos Verlooy et Constant van Paesschen ! Je suis absolument pour le sport pour tous, mais, lorsque l’on touche aux sélections nationales, la pyramide s’inverse et les fils et filles de sont plus présents. C’est plus facile avec eux car, pour le haut niveau, il faut parler le même langage. Quand les parents sont des professionnels, la gestion est plus simple car ils savent exactement ce qu’il faut et comment ça marche.
Après, nous avons aussi de bons jeunes qui ne sont pas du milieu, comme Titouan Schumacher ou Edward Lévy.
GPR : Pour en revenir au Master Pro, pourquoi en pas imposer aux meilleurs cavaliers du pays d’y participer, comme c’est le cas chez nos voisins ?
T. P. : Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un énorme calendrier, entre les CSI 5*, le Global Champions Tour et les Coupes des nations. Il se trouve que cette année, le Master Pro s’est retrouvé en face de la finale de la Coupe des nations. Cela ne concerne que cinq cavaliers, mais, si cinq ne sont pas présents, on ne peut pas imposer aux autres. C’est tout le monde ou personne. Du coup, les douze meilleurs sont malheureusement absents mais tant pis pour eux. Ceux qui ont déjà été champions de France connaissent, les autres ont décidé de se priver de cela. Si, malheureusement, ils ne sont pas intéressés par le titre, c’est leur problème.
Nous sommes en discussion pour peut-être changer la date l’année prochaine, mais beaucoup de compétitions sont déjà calées. J’aimerais un échange avec les autres fédérations européennes. Il y a quelques temps, les championnats nationaux avaient été harmonisés au niveau européen, mais ça n’a pas tenu. Nous avons un tel calendrier aujourd’hui, que c’est assez compliqué. Malheureusement, nous ne le maîtrisons plus et il faut s’adapter.
Mais j’aimerais voir revenir plein de cavaliers de tête. Pas forcément avec leurs chevaux de tête, mais avec un cheval en préparation. Pour cela, à nous d’offrir un beau championnat, même si c’est mission accomplie cette année.