’’Tout s’est mal emmanché’’, Philippe Guerdat

Seizième de la première manche de la finale mondiale de la Coupe des nations, la France a failli, ce soir à Barcelone. Aucun des quatre couples tricolores n’est parvenu à sortir avec moins de deux fautes. Les "Vestes bleues" ont terminé à neuf points de la huitième place qualificative pour la finale de samedi, et à dix-neuf points de la Belgique, meilleure équipe de la soirée. Mais que s’est-il donc passé? Difficile à dire, même pour Philippe Guerdat, un sélectionneur national abattu, ce soir.



GrandPrix-replay.com : Comment analysez-vous la contre-performance de l’équipe de France?
Philippe Guerdat : Je ne sais pas. Nous sommes complètement passés à côté, c’est clair. Seizième… Enfin neuvième ou seizième, de toute façon… Mais terminer derrière la République tchèque et l’Égypte, c’est clairement une vraie contre-performance. Avec trois parcours à quatre points, ce qui n’aurait quand même pas été exceptionnel, nous nous serions qualifiés… Tout s’est mal emmanché avec cette faute de Pénélope (Leprevost, ndlr) et Flora (de Mariposa, ndlr) sur le premier obstacle.

GPR. : En ce sens, cette soirée ne ressemble-t-elle pas un peu à la seconde manche cauchemardesque de la finale par équipes des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle ?
P.G. : C’est vrai que ça fait deux fois que ça nous arrive. C’est problématique. J’avais dans l’idée de faire partir Pénélope en ouvreuse. Quand nous avons hérité du numéro trois au départ, j’ai un peu hésité, mais je me suis dit qu’il ne fallait pas changer. Je me suis peut-être trompé. Nous allons en rediscuter ensemble. Quand la France a concédé huit points, toutes les grandes équipes ont bouclé des sans-faute ou des parcours à quatre points. Quand on perd tout de suite le contact avec les meilleurs comme ça, il faut un exploit ensuite pour revenir dans la course. Il n’est pas venu, malheureusement. Nous avons commis des fautes partout. Tout le monde en a fait au moins deux, Bosty même trois.

Pourtant, cette équipe vit bien ensemble. Tout le monde était motivé par cet objectif. Je ne comprends pas. Il y a parfois des Coupe des nations où tout vous réussit, comme lors de notre récente victoire à Gijón, avec une tout autre équipe, et puis d’autres comme celle de ce soir, où rien ne va comme il faut…

GPR. : En reconnaissant le parcours, aviez-vous bien apprécié les difficultés ?
P.G. : C’était un parcours difficile. Le milieu du triple était clairement fautif, mais cela ne me semblait pas infranchissable. Et puis il l’était pour toutes les équipes. Si l’on commence à douter face à un parcours comme celui-là, comment on va pouvoir sauter ceux des Jeux olympiques? On peut chercher des excuses, mais nous n’avons juste pas été à la hauteur.

GPR. : Flora de Mariposa et Rêveur de Hurtebise*HDC, les chevaux de vos deux leaders, Pénélope Leprevost et Kevin Staut, n’avaient plus concouru depuis les championnats d’Europe. Était-ce une bonne stratégie?
P.G. : Je les ai laissé librement établir leur programme pour ces chevaux-là. C’était peut-être une erreur de ma part. En tout cas, non, je ne pense pas que c’était la bonne tactique d’arriver directement ici avec ce gros parcours à sauter dès le premier jour. Cela n’a pas touché que la France, d’ailleurs. En tout cas, cela n’a pas suffi pour passer en finale.

GPR. : Quelle impression vous avaient laissé les chevaux au warm-up, hier?
P.G. : Ils sautaient bien, mais sur 1,35m… En tout cas, nous n’avions rien décelé de particulier.

GPR. : Comment allez-vous aborder la Consolante de demain ?
P.G. : Je pourrai faire rentrer Timothée, dont le cheval revient très bien, mais je pense reconduire la même équipe pour donner aux quatre cavaliers de ce soir l’opportunité de se réhabiliter. Mais bon, la motivation ne sera pas la même pour nous que pour l’Australie, l’Égypte ou la République tchèques, qui ont terminé devant nous ce soir. À moi de remobiliser les troupes.