« I have a dream ! », Scott Brash

Dans quelques jours, Scott Brash aura la chance unique de remporter le Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles s’il s’impose dans le Grand Prix du CSI 5* des Spruce Meadows Masters. En ne participant malheureusement pas aux championnats d'Europe d'Aix-la-Chapelle, le Britannique a mis toutes les chances de son côté... L’Écossais confie comment il a préparé son cheval Hello Sanctos pour Calgary, ce qu’il aimerait lire sur lui dans quelques années et pourquoi la meilleure décision qu’il ait prise dans sa vie a un rapport avec le football. 



© Rolex

Encore une semaine avant Calgary! Comment avez-vous vécu la période qui a suivi votre victoire dans le Grand Prix CSI 5* d’Aix-la-Chapelle?
Scott Brash : C’était génial. L’intérêt médiatique a été grand, mais est resté gérable. Un Majeur est un Grand Prix que tout cavalier espère gagner et m’imposer à Aix-la-Chapelle était mon plus grand rêve. Le sentiment que j’ai ressenti était magnifique et il a eu un excellent impact sur les mois qui ont suivi. Mais maintenant, je me réjouis de Spruce Meadows. Sanctos est en bonne forme, nous finalisons simplement notre préparation avec lui. Lors son dernier concours (le CSI 5* de Valkenswaard, ndlr), il s’agissait d’une piste en herbe afin de nous approcher au maximum de celle de Calgary.
 
Quel genre de cheval est Sanctos à la maison ?
S.B. : C’est un cheval très intelligent. Je pense qu’il sait qu’il est bon. Il est conscient qu’il est le roi des écuries. Il est très décontracté à la maison, fait les choses à son rythme et tout le monde doit suivre ce rythme. Il aime être à la maison, se relaxer, se promener. Mais lorsqu’il entre en piste, il prend vie.
 
Qui vous accompagnera à Calgary? Votre famille et votre compagne seront-elles présentes?
S.B. : Ma compagne Hannah s’occupe de mes chevaux, donc elle sera là. Elle est fantastique avec les chevaux, elle les aime et s’en occupe à merveille. Elle sera avec Sanctos durant le trajet sur la route et, je l’espère, durant le vol. Mon père, qui est très occupé par son travail et ne se déplace que pour quelques concours, se rendra sur place. Mes propriétaires et mon maréchal viennent aussi. De nombreuses personnes se déplacent à Spruce Meadows, ce qui me motive encore plus pour gagner. Ce sera un magnifique concours.
 
Êtes-vous nerveux ou enthousiaste lorsque vous prenez part à un concours aussi important que celui de Calgary?
S.B. : Je ne dirais pas que je suis nerveux. Je veux juste bien faire. Lorsque l’enjeu est grand, je me concentre sur ce que j’ai à accomplir.
 
Quelle est la dernière fois où vous avez vraiment été euphorique à un concours?
S.B. : Lorsque j’ai gagné à Aix-la-Chapelle. Il est incroyable de ressentir le sentiment que vous procure une telle victoire dans une épreuve en laquelle vous avez placé vos objectifs, pour laquelle vous vous êtes préparé et à laquelle vous avez pensé depuis si longtemps. Aller là-bas et gagner est un sentiment phénoménal. Il n’y a aucun meilleur sentiment sur terre.
 
S.B. : Si vous n’étiez pas devenu cavalier de saut d’obstacles, quelle aurait été votre profession?
Quand j’étais plus jeune, j’étais plutôt un bon footballeur, mais à l’âge d’onze ou douze ans, il fallait faire un choix entre le football et le saut d’obstacles. J’ai choisi le saut d’obstacles et je suis ravi de ma décision. Mais si cela avait été possible, j’aurais encore continué à jouer un peu au football.
 
Votre père est propriétaire d’une société de construction. Avez-vous déjà imaginé rejoindre l’entreprise familiale?
S.B. : Pas vraiment. Je connais le stress auquel est soumis mon père. Il est très bon dans ce qu’il fait et son travail semble être difficile.
 
Vous aviez confié que votre père était l’idole de votre enfance. Est-il la personne qui a le plus d’influence dans votre vie?
S.B. : L’ensemble de ma famille a eu une grande influence, m’a toujours soutenu et a été derrière moi. Si les choses tournaient mal un jour, ils seraient tous là pour m’aider. Grandir à leur côté a été fantastique.
 
Le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
S.B. : J’ai reçu de nombreux bons conseils d’un grand nombre de personnes, mais je crois que le meilleur d’entre eux a été de ne jamais perdre espoir ni de renoncer à ses rêves. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait dans ma vie. Je pense qu’il est important de vivre différentes expériences. Bonnes ou mauvaises, elles vous permettent de devenir qui vous êtes.
 
Qui vous inspire aujourd’hui?
S.B. : Plusieurs personnes pour différentes raisons. Je m’inspire de Lord Harris, le propriétaire de mes chevaux, pour ce qu’il a fait pour de nombreuses personnes. Il s’enthousiasme toujours pour tout, réalise ses objectifs et vit ses rêves. Il se rend dans de nombreuses écoles et change la vie des enfants afin qu’ils bénéficient d’une bonne éducation et puissent bien débuter dans la vie. Lui, Lady Harris ainsi que Lord et Lady Kirkham ont fait beaucoup pour le domaine de la santé en Grande-Bretagne et se sont investis dans des actions de charité pour les animaux. Mes propriétaires sont des gens merveilleux et j’aurai toujours le plus grand des respects pour eux.
 
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la vie de cavalier de saut d’obstacles. Et le moins?
S.B. : Ce que j’apprécie le plus est de découvrir tous ces magnifiques pays et superbes concours. Ce qui est plus difficile, c’est le nombre de voyages. Nous vivons avec nos valises. Vraiment. Nous sommes à la maison deux ou trois jours par semaine, puis nous partons, encore et encore. C’est fatiguant et difficile pour tout le monde. Une telle vie demande d’avoir une vraie bonne équipe derrière vous. Mais nous aimons cette vie. Si nous restons à la maison plusieurs semaines, nous sommes impatients de nous rendre au prochain concours. C’est la preuve que nous aimons ce que nous faisons.
 
Que faites-vous pour vous détendre lorsque vous êtes sur la route? Avez-vous des hobbies en dehors de l’équitation?
S.B. : Pour être honnête, je n’ai pas beaucoup de temps, mais j’aime simplement être à la maison. Je viens d’acheter de nouvelles infrastructures à Sussex, près d’Hickstead. J’aime être là-bas, entouré de gens sympathiques et simplement sortir et se réunir autour d’un repas pour se détendre. Si j’ai vraiment du temps, j’aime jouer au golf. C’est très relaxant.
 
De quand datent vos dernières vacances?
S.B. : D’il y a longtemps. Mais ma compagne et moi avons décidé de partir en octobre cette année. Nous projetons d’aller à Dubaï durant une semaine. Ce sera bien et reposant.
 
Et peut-être avec un peu plus d’argent à dépenser. Qu’allez-vous faire durant les heures précédant le Grand Prix Spruce Meadows?
S.B. : Je vais simplement faire ce que je fais avant un Grand Prix. Sortir Sanctos, lui étirer les jambes, être sûr qu’il va bien. Ensuite, je me concentrerai sur mon parcours et irai marcher la piste de bonne heure.
 
Avez-vous des rituels ou un porte-bonheur?
S.B. : Non, je suis très ennuyeux à ce niveau-là. Je ne suis pas très superstitieux.
 
Mais vous portez toujours ce bracelet à votre poignet…
S.B. : En fait, c’est un cadeau que m’a fait un propriétaire après les Jeux olympiques. Je ne le porte que parce que c’est un beau cadeau, pas pour d’autres raisons. Mais peut-être qu’il porte bonheur. Je ne sais pas.
 
Si Rolex décide de réaliser une publication sur le Grand Chelem de saut d’obstacles dans plusieurs dizaines d’années, qu’aimeriez-vous lire à propos de Scott Brash ?
S.B. : Ce serait génial qu’on se souvienne de moi comme un cavalier ayant connu de nombreux succès et ayant dominé le sport durant une longue période. J’espère qu’un jour on me considèrera comme une légende du sport comme le sont Ludger Beerbaum ou Marcus Ehning. Ce serait magnifique de lire cela un jour.
 
Et la fin du chapitre ?
S.B. : J’espère "Un rêve est devenu réalité". Ce pourrait être le cas, car si je gagne à Calgary, un rêve deviendra réalité.