Les propriétaires aussi ont vibré au rythme des championnats d'Europe

À peine rentrés après une semaine forte en émotions aux championnats d'Europe à Aix-la-Chapelle, les propriétaires des chevaux de l'équipe de France se remettent de cinq jours intenses. Mais pour Philippe Berthol, Deborah Smaga et Geneviève Mégret, propriétaires de Ryan des Hayettes, Quartz Rouge et Flora de Mariposa, les mêmes événements ont été vécu différemment.



Pour Philippe Berthol, propriétaire de Ryan des Hayettes, les derniers championnats d'Europe laisseront un magnifique souvenir, celui d'une medaille de bronze individuelle recoltée par son petit alezan et son cavalier lorrain, Simon Delestre. "Nous avons merveilleusement bien vécu ces championnats. C'était la première fois pour moi et pour notre petit cheval", s'est réjoui Philippe Berthol. Présent en Allemagne, il a pour autant préféré laisser les choses se passer afin de ne pas perturber son cavalier. "J'ai pu profiter de tout cela sur place avec mes enfants. On se connaît depuis longtemps avec Simon. Je le laisse toujours tranquille et se concentrer tout en restant disponible et à ses côtés. Il a un mode d'emploi très simple et a beaucoup de cœur, mais il faut le soutenir tout en le laissant tranquille. Il sait ce qu'il fait." Pourtant, tout n'a pas commencé au mieux pour le fils de Hugo Gesmeray. "Jeudi soir, nous y croyions beaucoup avant la finale par équipes. Du coup, nous étions un peu déçus vendredi mais nous n'avons pas non plus maudit l'équipe." Puis le ciel du Lorrain s' est éclairci avec deux parcours sans-faute dans la finale, hier. "Hier, en revanche, c'était un rebondissement merveilleux", se souvient Philippe Berthol. "Ce fabuleux couple que Simon forme avec Ryan depuis maintenant quelques temps a pu montrer la fusion qu'ils ont créé ensemble. Il a remarquablement géré le premier tour, à mes yeux c'était assez phénoménal. Dans le deuxième il a su montrer toute sa maîtrise : stratégiquement il a préféré prendre son temps en privilégiant le sans-faute et voir juste un point de temps. Il a assuré cette médaille de bronze." 


Tenant la tête à l'issue de la Chasse et de la première manche de la finale par équipes, Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa ont essuyé au total huit points de pénalité sur ces championnats et ont dû se contenter d'une médaille en chocolat. Geneviève Megret, propriétaire, entre autres, de l'incroyable fille de For Pleasure, est malgré tout très satisfaite de ces cinq derniers jours. "Nous sommes un peu déçus mais aussi très contents car la jument a su montrer qu'elle était formidable et capable de s'aligner dans ces championnats", analyse la gérante du haras de Clarbec. "Les championnats sont toujours un événement formidable, il y a un enjeu et une pression vraiment différente des autres concours." Maintenant, le moment est venu de faire le bilan. "Flora n'est sans doute pas encore arrivée à maturité. Elle n'a que dix ans et peut donc encore gagner en expérience ce qui est plutôt bon signe pour l'avenir." Aujourd'hui, Flora est de retour dans ses écuries et prête à repartir en concours. "Elle est en pleine forme et n'a pas souffert de la compétition. Elle a très bien sauté. Il y a des petits réglages à faire mais c'est très encourageant !"


Du côté de Quartz Rouge, qui participait à ses premiers championnats sous la selle de Jérôme Hurel, pas de finale individuelle mais un sans-faute salutaire pour l'équipe de France le premier jour, dans la Chasse. "On a sauté les obstacles !", se réjouit Déborah Smaga, la propriétaire du prometteur alezan. "C'est sûr que toute l'équipe aurait préféré arriver à accrocher une médaille mais c'est le jeu du sport. Ça finit tout de même très bien avec la médaille de Simon." La proprietaire a vécu ces championnats de l'intérieur puisqu'elle est également la groom de son cheval. "Je m'occupe de Quartz donc j'ai vraiment pu être au cœur de l'événement. La partie sportive est celle de Jérôme donc je le laisse faire", explique-t-elle. "S'il a besoin de quelque chose, il sait que je suis présente mais c'est lui qui prend les décisions." Malgré tout, Déborah Smaga a ressenti une vraie différence en Allemagne. "Il y a plus de pression ici, et ça fonctionne différemment que le reste de l'année car il y a une épreuve chaque jour. Il y a aussi l'enjeu de la médaille au bout et tout le monde en a envie, c'est un moment très particulier." Et même si le Francilien n'a pas été en finale, la propriétaire est ravie de la semaine écoulée. "Nous sommes très fiers du cheval. Pour un premier championnat, il a très bien sauté je trouve. Nous avons manqué un peu de chance. On l'a vu, les chevaux français en général n'ont pas aimé la palanque de la finale par équipes. C'est toujours pareil, quand on n'a pas de chance, on n'a pas de chance ! C'était une super expérience en tout cas, Jérôme a joué son rôle d'équipier et il va pouvoir s’aguerrir pour l'avenir."