« La sélection est logique », Philippe Rozier

Il y a deux jours, le sélectionneur national, Philippe Guerdat, a dévoilé sa sélection pour les championnats d’Europe. Kevin Staut, Pénélope Leprevost, Simon Delestre, Jérome Hurel et Roger-Yves Bost s’envoleront ainsi pour l’Allemagne la semaine prochaine. Restés sur le banc de touche, les cinq cavaliers présents sur la liste longue restent optimistes, compréhensifs et rêvent déjà de futures sélections.



Alexandre Fontanelle, sur Prime Time des Vagues, terminait sixième et meilleur Français du Grand Prix 5* de La Baule mai dernier.

Alexandre Fontanelle, sur Prime Time des Vagues, terminait sixième et meilleur Français du Grand Prix 5* de La Baule mai dernier.

© Scoopdyga

La longue liste française annonçait la semaine dernière dix cavaliers en lice pour les championnats d’Europe. Philippe Rozier sur Rahotep de Toscane, Nicolas Delmotte avec Number One d’Iso*Un Prince, Mathieu Billot et Shiva d’Amaury, Alexandre Fontanelle sur Prime Time des Vagues et Patrice Delaveau avec Orient Express*HDC ou Lacrimoso 3*HDC, ont été pressentis pour défendre le drapeau tricolore en Allemagne.

Une première sélection qui en a surpris plus d’un. "Je n’aurais jamais pensé être sur la longue liste", reconnait ainsi Mathieu Billot. Très en forme depuis le début de saison avec son jeune Shiva d’Amaury, notamment au CSIO 3* de Drammen où il était double sans-faute dans la Coupe des nations, le Normand a été le premier étonné à trouver son nom sur la liste. "Mon propriétaire et moi sommes très contents ! Honnêtement, je n’ai pas pensé une seule fois aux championnats. J’ai eu la chance de participer à quelques CSIO 5*, comme Mannheim et Rotterdam, mais pas une fois je n’ai pensé à aller à Aix. Ce n’était même pas une envie ou un objectif, même si mon cheval est en excellente forme." Le jeune Alexandre Fontanelle, sous les projecteurs depuis son apparition à haut niveau cet hiver, et fort du titre de meilleur cavalier français dans le Grand Prix du CSIO 5* de La Baule en mai dernier, partage ce sentiment. "C’était déjà une grande satisfaction d’être sur la liste. Je pense que j’étais plus la roue de secours qu’un véritable candidat mais c’était déjà super pour moi !", confie le Jurassien.


Nicolas Delmotte et Number One d'Iso*Un Prince, seul double sans-faute français à La Baule.

Nicolas Delmotte et Number One d'Iso*Un Prince, seul double sans-faute français à La Baule.

© Scoopdyga

La situation était un peu différente pour d’autres, notamment pour Rahotep de Toscane, sensationnel complice de Philippe Rozier. Alignant les bonnes performances depuis plus d’un an, avec entre autres une deuxième place dans le Grand Prix CSI 5* de Madrid, en mai dernier, le duo n’a finalement pas été retenu pour les championnats. "Je n’avais pas fait de Coupe des nations, c’était un peu léger pour partir à Aix. Je pensais qu’en faisant celle d’Hickstead (le week-end dernier, ndlr) j’aurais pu avoir une carte à jouer, mais en étant finalement réserviste, je me doutais que je ne serai pas sélectionné", explique-t-il. Le Francilien s’avoue néanmoins très heureux de son gris.

Cas de figure similaire, Nicolas Delmotte et Number One d’Iso*Un Prince semblaient être une véritable cartouche. Double sans-faute dans la Coupe des nations à La Baule, vainqueur du Grand Prix CSI 4* de Bourg-en-Bresse, le duo aurait pu faire partie de l’équipe. Leur inexpérience, leur inhabitude du haut niveau ou peut-être le fait qu’ils n’aient jamais couru sur le terrain si particulier d’Aix-la-Chapelle peuvent être des arguments valables pour cette non-sélection. "Philippe (Guerdat) avait dit dès le début qu’il sélectionnerait des chevaux qui avaient déjà sauté à Aix-la-Chapelle", rappelle Alexandre Fontanelle.

Quant à Patrice Delaveau, qui pouvait prétendre y aller avec trois chevaux, ses espoirs d’emmener Lacrimoso 3*HDC se sont envolés après le CSIO 5* d’Hickstead. Orient Express*HDC protégé pour les Jeux olympiques et Carinjo*HDC pas encore prêt, la question ne se posait que très peu. "Je ne pense pas que ça aurait rendu service à Patrice d’insister pour y aller, il n’est pas dans une très bonne période en ce moment", analyse son coéquipier Philippe Rozier. 

Après sept Coupes des nations et plusieurs Grands Prix, les athlètes semblent unanimes quant à la sélection de Philippe Guerdat et le staff de l’équipe de France. "Pour moi, la sélection est totalement logique. Ce qui est drôle, c’est qu’à Hickstead je parlais avec Philippe (Guerdat) autour d’un café et je lui ai dit qui j’enverrai à Aix-la-Chapelle si j’étais à sa place. Il se trouve que c’est la sélection qu’il a faite", s’amuse Philippe Rozier. Maintenant, leurs regards sont tournés vers le futur, notamment vers le CSIO 5* de Gijón et la finale de Coupe des nations de Barcelone.