CARAMBOLE FAIT VALOIR LE DROIT DE GREVE À HARDELOT
Willem Greve et Carambole se sont adjugé le quinzième Grand Prix international de Neufchâtel-Hardelot, cet après-midi dans le Pas-de-Calais. Malgré la présence de neuf Français au barrage, le Néerlandais a su imposer sa loi pour devancer le Britannique Guy Williams, deuxième sur Basic. Les meilleurs Tricolores ont été Mathieu Billot et Laurent Goffinet, troisième et quatrième sur Shiva d’Amaury et Quinette du Quesnoy. De bon augure à un mois de l’Officiel de France.
À un peu plus de quatre mois des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, Thierry Pomel a eu l’occasion de procéder à une large et bonne revue d’effectifs, ce week-end au CSI 3* de Neufchâtel-Hardelot, qui après quinze éditions fait chaque année davantage figure de passage obligé pour les cavaliers en quête de sélections. Une bonne performance dans le Pas-de-Calais peut ainsi ouvrir les portes de la réserve de l’équipe de France et/ou le droit de participer au CSIO 5* de La Baule, premier déterminant d’une saison réussie pour bien des cavaliers. En l’absence de Philippe Guerdat, retenu à Las Vegas pour la finale de la Coupe du monde, son adjoint a vu de belles choses cet après-midi avec neuf couples au barrage de ce sérieux Grand Prix à 1,55m, plus deux (Simon Delestre sur Qlassic Bois Margot et Geoffroy de Coligny sur Qaïd Louvière) battus par le seul chronomètre. La France dispose donc d’une réserve et d’une relève encourageante pour l’avenir.
Les Bleus, aussi largement majoritaires au premier tour que dans le barrage à quatorze qui a conclu ce beau CSI 3*, ont cependant dû s’avouer vaincus devant deux étrangers, bien plus rapides qu’eux dans ce dernier exercice. Du reste, ni la deuxième place du Britannique Guy Williams, déjà lauréat de la qualificative de vendredi et du dernier Grand Prix du Sunshine Tour de Vejer de la Frontera, ni la victoire du Néerlandais Willem Greve, déjà primé cette année dans les Grands Prix CSI 3* de Drachten et CSI 4* d’Amsterdam n’ont vraiment surpris les observateurs avisés.
Quatorze couples se sont donc extirpés du premier tour très intelligent et fair-play dessiné par Jean-François Morand sur la grande piste en herbe d’Hardelot. Côté français, il n’y a pas eu que eu du très bon, bien sûr. On peut déplorer les abandons d’Alexis Gautier sur Ramouncho de Grée, Alexandra Francart sur Quelstar du Vic Bilh ou encore de Roger-Yves Bost sur Sydney une Prince, qui s’est un peu fâchée après ses deux fautes dans le fameux double sur bidets. On attendait mieux aussi d’Alexis Borrin, douze points sur Marlou des Étisses, Julien Épaillard et Alexandre Fontanelle, neuf points chacun sur Safari d’Auge et Prime Time des Vagues, ou encore de Louis Bouhana, huit points avec son tout bon Qlandestin SAS. Ils auront l’occasion de se rattraper ailleurs.
Shiva, Arsouille, Silver, les bonnes surprises bleues
Ouvreurs du barrage, Nicolas Delmotte et son Number One d’Iso un Prince, dixièmes, ont accroché l’antépénultième difficulté, un vertical. La première, un vertical aussi, a mis fin aux espoirs de Charles-Henri Fermé et Sacré Cœur, septièmes avec un très bon temps. Trois fautes pour Valentin Marcotte avec un Concept TM moins fringant qu’au premier tour, et quatorzième à l’arrivée. Le premier double sans-faute a été l’œuvre de Laurent Goffinet sur l’excellente Quinette du Quesnoy, très facile et tranquille quatrième. On a hâte de voir cette paire en Coupe des nations.
René Lopez, le Colombien de Lorraine, a poussé la sortie du triple réduit en double sur le bon Querido du Tillard, onzième. Mathieu Billot a pris davantage de risques avec Shiva d’Amaury, son meilleur cheval désormais. Le Bas-Normand en a été récompensé avec un très probant double sans-faute assorti d’une troisième place, la meilleure performance tricolore. La sortie du double, encore elle, n’a pas laissé Robert Breul, très en forme ce week-end (lire ici), galoper vers la victoire. Très belle huitième place en tout cas. Un peu moins rapide, et piégé sur le même vertical que Nicolas Delmotte, Éric Dewulf, un autre régional de l’étape, a dû se contenter de la douzième place avec l’étalon Norton d’Éole.
Profitant de l’exceptionnelle classe de galop de Carambole (alias Coloccini), son étalon Holsteiner de onze ans par Cassini et une mère par Concerto II, et serrant parfaitement les deux virages les plus importants de ce barrage, Willem Greve n’a eu aucune difficulté à infliger près de deux secondes à Mathieu Billot. Le jeune Britannique William Whitaker a bien tenté de déloger le Néerlandais de la tête, mais une incompréhension avec son très bon Fandango lui ont fait perdre beaucoup de temps, et l’ont repoussé au cinquième rang. Sans aller à tout berzingue, Guy Williams, lui, s’est facilement intercalé entre le lauréat et le Deauvillais sur le vif Basic, qu’on devrait revoir plus haut.
Très faciles et plaisants au premier tour, Olivier Guillon et le jeune Silver Deux de Virton*HDC ont joué crânement leur chance. Après un très bon départ, l’alezan a légèrement glissé après le double et s’est quelque peu éparpillé, mais les deux fautes en fin de course n’entachent nullement la très belle performance du couple, surtout pour un premier Grand Prix à 1,55m. Bon sans-faute du Britannique Steven Franks, un poil plus lent que le temps imparti, et sixième avec Carlow Cruise. Il ne restait plus que Jérôme Hurel pour espérer faire retentir la Marseillaise. Malheureusement, Quartz Rouge a emporté avec lui la sortie du double. Son très bon comportement laisse cependant augurer de bonnes choses pour la Coupe des nations de Lummen, dans deux semaines en Belgique. L’essentiel est bien là. La Marseillaise sonnera une autre fois.
À Neufchâtel-Hardelot, Sébastien Roullier
Les résultats