MARCO KUTSCHER JOUE ET GAGNE À LONDRES



En signant le plus rapide des six sans-fautes au barrage, Marco Kutscher s’est offert l’étape Coupe du monde de Londres. Une bonne opération pour le cavalier allemand, dont la prise de risques a été payante, contrairement à bien d’autres de ses concurrents. Car ce dimanche après-midi, sur le piste de l’Olympia, le barrage s’est joué à quitte ou double.


Tout avait pourtant bien commencé dans ce Grand Prix de la Coupe du monde. Premier cavalier à s’élancer, Robert Whitaker signe directement le sans-faute associé à Catwalk IV. Seulement quatre cavaliers plus tard, Luca Maria Moneta assure le barrage en sortant lui aussi de piste après un parcours parfait sur Connery. Même si les distances dans les combinaisons semblaient un peu courtes, le parcours dessiné par l’Irlandais Alan Wade paraissait dans son ensemble sans grosse difficulté. Preuve en est, l’Allemand David Will, seulement septième cavalier à prendre le départ, ajoute à son tour son nom à la liste des barragistes sur son délicat fils de Coriano, Colorit.

Et pourtant, plusieurs grands noms de la discipline vont se casser les dents, notamment sur la fin de parcours, un peu plus délicate que le début. À l’instar de Martin Fuchs qui, sur PSG Future, se voit privé de barrage pour une faute sur l’entrée du double numéro neuf. Associé à son incroyable Carlo, Sergio Àlvarez Moya trébuche aussi sur la fin du parcours. Même le numéro un mondial, Scott Brash, se fait avoir sur le dernier oxer, associé à Hello Sunshine.

Entre temps, Geir Gulliksen est l’auteur d’un tour parfait sur Unex Annika B, tout comme Jos Verlooy, qui poursuit là son très bon weekend. Malin Baryard-Johnsson devient quant à elle la seule cavalière à décrocher sa qualification pour le barrage grâce à un nouveau sans-faute de H&M Tornesch. Vainqueur l’an passé, le couple Maikel van der Vleuten/VDL Groep Sapphire B se porte candidat à sa succession en bouclant à nouveau le sans-faute cette année.

Mais attention au chronomètre, qui a privé pas mal de prétendants à la victoire de barrage. Si Marcus Ehning l’a bien compris et pousse Singular LS en fin de parcours pour boucler à l’heure, l’expérimenté Michael Whitaker termine un parcours parfait au-dessus du temps imparti et doit finalement laisser Viking à l’écurie pour le barrage. Même punition pour Ben Maher, meilleur cavalier du concours avant ce Grand Prix. Pas de problème de temps en revanche pour Daniel Deusser, qui rentre pile à la limite du temps autorisé de 72’’00.

Quant aux derniers partants, ils n’ont aucune difficulté à rejoindre le barrage. Marco Kutscher, Constant van Paesschen, Bertram Allen et John Whitaker viennent ainsi porter le nombre total de barragistes à douze, soit moins du tiers des trente-huit partants.

PERDRE OU GAGNER


De nouveau ouvreur, Robert Withaker boucle ce premier barrage sans aucune faute sur la piste mais avec un chronomètre de 40’’49 qui semble facile à abaisser. Luca Maria Moneta tente alors sa chance. Si Connery semble tourner plus court et avoir de plus grandes foulées, l’Italien rentre toutefois après le Britannique, en 41’’10. David Will décide alors de prendre un peu plus de risques que son prédécesseur mais le paie sur l’avant-dernier vertical.

Devant ces trois premiers parcours, Geir Gulliksen sait qu’une barre peut coûter cher et prend alors le parti d’assurer son sans-faute. Une prise de risques limitée qui n’est pas du goût de Jos Verlooy qui démarre sur les chapeaux de roue avant de payer sa tactique cash. La victoire est donc pour l’instant toujours dans le camp britannique.

Puis entre Malin Baryard-Johnsson, qui profite de l’expérience de Tornesch pour tout tenter, même un virage très court sur cet avant-dernier vertical qui est tant tombé. Jeu gagnant pour la cavalière qui boucle sa course folle en 39’’70. Le chronomètre de Robert Whitaker est donc enfin tombé et celui de Malin Baryard-Johnsson peut sans doute être abaissé. Maikel van der Vleuten, bien décidé à conserver son titre, boucle ainsi un tour plus rapide que la Suédoise mais Néerlandais faute là où elle n’a pas fait d’erreur, sur cet avant-dernier juge de paix. Même chose pour Marcus Ehning, encore plus rapide que Maikel, mais qui sort lui aussi de piste avec une faute à son compteur.

Ce qui n’impressionne pas pour autant Daniel Deusser, qui tourne très court partout et abaisse fort le chronomètre de la Suédoise. Défi lancé à Marco Kutscher de faire mieux. Ce que n’a aucun mal à faire l’Allemand qui tourne encore plus court que son compatriote et empoche du même coup la victoire finale, sur le fils de son légendaire étalon Cornet Obolensky, puisque ni Constant van Paesschen, ni Bertram Allen, ni John Withaker ne vont réussir à le rattraper sans faire de faute. « Je savais que si j’allais au barrage, j’avais une chance »,a expliqué Marco Kutscher. « Je n’ai pas le barrage parfait. J’ai essayé de couper un virage parce que Cornet’s Cristallo est brillant et qu’il peut faire n’importe quoi, mais je l’ai finalement mis trop près de l’obstacle et il m’a vraiment aidé ».


Côté tricolore, on aura connu des jours meilleurs sans que le bilan soit catastrophique. Julien Épaillard, Kevin Staut et Pénélope Leprévost sortent tous avec une faute, sur Cristallo A*LM, Ayade de Septon Et*HDC et Nice Stephanie. Le bilan est un peu plus lourd pour Alexandre Fontanelle et Prime Time des Vagues, douze points sur la piste.

Johanna Zilberstein (avec communiqué)

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