Le boss, c’est bien Scott!
En signant l’unique double sans-faute avec Hello Sanctos, Scott Brash a incontestablement remporté la finale du Top Ten, ce soir à Genève. Comme l’an passé, Patrice Delaveau et Lacrimoso 3*HDC ont terminé deuxièmes. Ils ont cette fois devancé l’enfant du pays, Steve Guerdat, associé à Albführen’s Paille de la Roque.
Les rebondissements n’ont pas manqué, mais le patron l’a finalement emporté dans cette belle finale du Top Ten, de retour à Genève après un détour par le CHI de Stockholm, l’an passé. Sur la plus grande piste indoor du monde, devant les tribunes aux trois quarts pleines de Palexpo, cette épreuve en deux manches rassemblant les dix meilleurs cavaliers du monde – exceptions faites des Américains Beezie Madden et McLain Ward, qui n’ont pas traversé l’Atlantique pour l’occasion – a offert du grand sport. Sans proposer des cotes impensables, le premier tour dessiné par Gérard Lachat et Luc Musette s’est avéré sélectif et délicat, comme le duo de chefs de piste l’ont annoncé à la reconnaissance. Pas question de brader une épreuve dont la dotation a atteint 400000 francs suisses (soit 333 000 euros), cette année.
La soirée a été parfaitement lancée par le sans-faute de Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa, à peine entaché par deux touchettes sur les verticaux huit et onze. Le Suisse Steve Guerdat lui emboîte le pas avec Albführen’s Paille de la Roque. L’oxer sur bidets numéro dix a ruiné les espoirs de Maikel van der Vleuten, l’un des quatre mousquetaires oranges de Caen, sur VDL Groep Verdi TN. Pas de problème pour Daniel Deusser, magnifique d’aisance avec Cornet d’Amour, le lauréat de la dernière finale de Coupe du monde. Patrice Delaveau, lui, a frisé le parcours parfait avec un Lacrimoso 3*HDC totalement retrouvé. Cependant, un petit trébuchage du Holsteiner après ce même oxer dix l’a contraint à rajouter une foulée, puis une autre dans le dernier contrat, après un petit saut sur le onze. Résultat… une poignée de temps dépassé… et un point.
Pas un mais huit points hélas pour Kevin Staut et Estoy Aqui de Muze*HDC sur le vertical de milieu du triple et l’oxer naturel six. Dommage. Une faute seulement, sur la sortie du triple, mais une impression très moyenne laissée par l’Américain Kent Farrington et Voyeur, pas franchement dans leur assiette. Même constat pour l’Allemand Marcus Ehning et Cornado NRW, piégés de manière très inhabituelle sur les deuxièmes barres des deux oxers de sortie de combinaisons... Une faute un peu inattendue sur le milieu du triple, hélas, pour son compatriote Ludger Beerbaum et le beau Chaman. Se méfiant de tous les obstacles, Scott Brash s’emploie plus qu’à l’accoutumée pour signer un sans-faute, l’essentiel, avec Hello Sanctos.
Pas de réussite pour Pénélope et Flora!
La seconde manche débute par trois sans-faute limpides de Marcus et Cornado, Kevin et Estoy, ainsi que Maikel et Verdi, nettement plus convaincants. Ils terminent huitième, septième et cinquième. Farrington, lui, ne règle le problème entrevu en première manche, Voyeur cédant sur la même sortie du triple réduit en double. Ludger tente sa chance pour terminer meilleur des cavaliers à quatre points, mais il paie son audace avec une faute sur le fameux portail des Tours du Mollard, placé en avant-dernier après un virage à 270° pour la sixième place. Patrice, lui, connaît une petite hésitation à l’abord de cet obstacle toujours aussi piégeux, mais le franchit avec Lacrimoso, sans faute et dans le temps, cette fois. Il n’a pas volé sa deuxième place.
Sans prendre de risques insensés, Brash met la pression sur les trois autres sans faute avec un nouveau tour sans pénalité, et de bonne facture. Deusser, le tenant du titre, fait étonnamment tomber la sortie du double, Cornet poussant le chandelier... de la hanche! Après un détour par la case maréchalerie, entraînant une suspension d’épreuve de quelques minutes, Paille, qui s’était partiellement déferrée à la réception d’un saut à la détente, revient en piste sous la selle d’un Steve empli de grandes intentions. Le Jurassien boucle son tour plus vite que le numéro un mondial, mais la fille de Kannan voit un postérieur tapoter sur la barre du maudit portail. Il termine troisième. Dernière à s’élancer, Pénélope a son destin entre les mains. Partant tambour battant, elle ne trouve pas la bonne foulée devant le mur numéro trois, également placé après une quasi-volte. La fille de For Pleasure le démolit des postérieurs avant de renverser des barres dans la précipitation de la fin de partie. Au regard de son excellente première manche, la paire méritait mieux que la dixième place, mais ce Top Ten est ainsi fait... Et son patron écossais, pour un temps au moins, conforté.