Le bilan des premiers échanges au sujet de la sécurité en complet

Hier au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron, les acteurs du concours complet français se sont réunis afin d’évoquer le thème de la sécurité. 



Lundi 14 octobre, la Fédération française d'équitation a réuni des représentants de la filière du concours complet en France autour d'une journée d'échanges sur le thème de la sécurité. Une initiative semble-t-il nécessaire au vu de la terrible actualité qui agite malheureusement la discipline avec la disparition tragique de Thaïs Meheust début septembre et de la chute grave dont a été victime Thibault Fournier, plongé dans le coma depuis

Les acteurs de la discipline, cavaliers, entraîneurs, propriétaires de chevaux, organisateurs de concours, officiels de compétitions, chefs de pistes, constructeurs d'obstacles, vétérinaires étaient réunis autour du staff fédéral afin de proposer des pistes concrètes de travail dans le but d'améliorer la sécurité dans la pratique du concours complet.
 
Frédéric Bouix, délégué général de la FFE a ouvert cette journée, au nom du président, Serge Lecomte, en rappelant que “la sécurité dans la pratique de l'équitation est un enjeu quotidien dans tous les poney-clubs, centres équestres et écuries de compétition. La sécurité des cavaliers, des chevaux et de personnes qui travaillent chaque jour dans ces structures est une priorité”.
La directrice technique nationale Sophie Dubourg a quant à elle rappelé que “le concours complet fait rêver. Je côtoie les cavaliers de toutes les disciplines et tous sont admiratifs quand ils voient du concours complet. Nous devons accompagner cette belle discipline”.
Après un rappel des chiffres et une situation globale du concours complet en France et dans l'environnement international, Michel Asseray, directeur technique national adjoint pour le concours complet a rappelé les enjeux de cette journée de travail : “La France est une grande nation de concours complet. Nous devons avoir un projet pour l'ensemble de discipline, pas seulement pour l'élite”.


“Il faut oser parler de sécurité”, Karim Laghouag

La FFE mène depuis plusieurs années des actions avec les acteurs de la filière. La commission de concours complet s'est vue complétée d'une commission dédiée à la sécurité. La formation des officiels de compétition a été renforcée, des épreuves de derby cross permettant de découvrir la discipline ont été créées, un guide du chef de piste est en cours de finalisation et vise à être enrichi par les retours d'expérience au fil des saisons de compétition. La FFE participe aux réunions sécurité de la Fédération équestre internationale (FEI), ainsi qu'à la commission de sécurité en courses d'obstacles de France Galop.
Plusieurs interventions de cavaliers internationaux, chefs de piste, entraîneurs ont ponctué la matinée d'échanges. Estelle Chavary, experte sécurité et facteurs humains, professeur de sport à la Direction régionale d'Orléans et parachutiste de précision est intervenue en fin de matinée. Elle a rappelé la définition de la sécurité. Il s’agit d’un “état dans lequel la possibilité de dommages aux personnes ou à la propriété est réduite à, et maintenue à ou au-dessous, un niveau acceptable grâce à un processus continu d'identification des dangers et la gestion des risques”
 
Quatre groupes de travail ont ensuite été constitués afin que chacun puisse proposer et échanger autour des thèmes :
- Le cavalier (formation, entraînement, niveau de qualification, sensibilisation à la sécurité...)
- Le cheval (adaptabilité au cavalier, capacité et niveau, préparation physique, santé...)
- Format sportif (niveaux d'épreuves, qualifications, évaluation...)
- Obstacles (matériaux, construction, parcours...)
 
En fin de journée, une restitution des travaux a de nouveau réuni les acteurs du jour.
“On a réussi à réunir une grosse partie de la filière. Cavaliers professionnels, amateurs, organisateurs, juges, entraîneurs, vétérinaires… c'était très représentatif. Tout a été dit sans retenue et avec beaucoup de bienveillance. Il y a eu pas mal de propositions. On a parlé d'encadrement, de formation et surtout d'humain, ce sont des thèmes qui me tiennent à cœur et que l'on évoque souvent dans les réunions de France complet. C'est une première étape positive, j'attends la suite”, a résumé Pierre Barki, président de l'association France complet

Pour le champion olympique par équipes Karim Laghouag, cette journée d’échange a également été positive : “C'était une très bonne journée, on se rend compte qu'on a des solutions à notre portée, on doit maintenant échanger et impliquer tous les acteurs. Il faut oser parler de sécurité !” Michel Asseray, directeur national adjoint pour le concours complet, a quant à lui souligné l’unité qui a régnée lors de ces discussions : “On est tous ensemble, avec les mêmes idées et les mêmes objectifs. Ensemble on avancera plus vite”
Le mot de la fin est revenu à la directrice technique nationale Sophie Dubourg. “À court terme, nous proposons à chaque personne présente aujourd’hui de continuer leur réflexion pour affiner leurs propositions et les compléter. Nous listerons ensuite ce qui peut être mis en place avec le travail de groupes de référents et toujours avec une échéance courte. L'implication des Comités régionaux et départementaux d'équitation (CRE et CDE) ainsi que des clubs est primordiale pour une mise en œuvre rapide, ils sont les relais de la FFE sur le terrain”.