Les Allemands triomphent comme prévu à Luhmühlen… d’où les Français rentrent bredouilles
Comme l’on pouvait s’y attendre, à domicile, l’Allemagne s’est adjugé les deux médailles d’or aux championnats d’Europe Longines de concours complet, plus l’argent individuel, Ingrid Klimke et SAP Hale Bob ayant vaincu Michael Jung et Fischer Chipmunk. En revanche, la France, en course pour deux médailles, a vécu un dimanche terriblement frustrant, avec deux quatrièmes places et la cinquième en individuel. Récit d’une journée en mode montagnes russes à Luhmühlen.
Promise à une voire deux médailles, probablement en bronze, la France rentre bredouille des championnats d’Europe Longines de concours complet, qui se sont achevés cet après-midi en Allemagne. Terrible désillusion pour l’équipe, d’abord, qui a entamé la journée en bronze, avant de reculer au quatrième rang, puis de remonter au troisième et même au deuxième… et finalement d’être clouée à cette maudite quatrième place que tous les sportifs détestent. En individuel, on attendait une place d’honneur de Christopher Six et Totem de Brécey, brillants de bout en bout dans ce CCI 4*-L, mais surtout un podium individuel pour Thibaut Vallette et Qing du Briot*ENE-HN, doubles médaillés de bronze des Européens de 2015 à Blair Castle, d’or par équipes aux JO de 2016 à Rio de Janeiro et de bronze par équipes en 2018 aux Jeux équestres mondiaux de Tryon. Mais il n’en a rien été non plus. Quatrième à 0,2 point du podium, Christopher Six signera la meilleure performance tricolore, hélas, non pour lui évidemment, mais pour le lieutenant-colonel du Cadre noir de Saumur, qu’une faute a repoussé à une terrible cinquième place.
Pour les Bleus, plutôt bons au dressage et carrément extraordinaires hier au cross, ce dimanche a bien mal commencé. Comme souvent en complet, et plus encore dans les grands championnats, la seconde inspection vétérinaire, programmée à 9h, a malheureusement charrié quelques mauvaises surprises. Malheureusement, la France a perdu son troisième équipier, Alexis Goury, le staff de la Fédération ayant décidé de ne pas présenter une seconde fois Trompe l’Œil d’Emery, placé en Holding Box par les officiels. Après son geste héroïque d’hier, on craignait que le hongre ressente des courbatures trop aigües. Finalement, c’est plutôt une croute au niveau de l’antérieur sur lequel le cheval s’est réceptionné hier dans le deuxième gué qui a occasionné une toute petite gêne lors des premières foulées de trot… Malgré cela, l’équipe de France restait troisième derrière l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
Restait donc le test de saut d’obstacles pour les cinquante-quatre derniers concurrents. Celui-ci s’est déroulé en deux sessions, prévues à 11h et 13h55. Ce matin, Jean-Lou Bigot et Utrillo du Halage, concourant en individuel, ont conclu leur premier championnat par un sans-faute, qui aurait pu remettre tout le groupe dans une dynamique positive. Hélas, cela n’a pas rejailli sur Karim Laghouag et Punch de l’Esques, qui ont concédé huit points sur le mur de palanques numéro 8 puis l’oxer 10a placé à l’entrée du troisième et dernier double d’un parcours sérieux mais normalement à leur portée. Peut-être moins inspiré en selle qu’hier, le cavalier de Nogent-le-Rotrou a trouvé son Anglo-Arabe fatigué. La France est alors sortie du podium provisoire.
La lecture se poursuit sous la photo.
Pour les Bleus, plutôt bons au dressage et carrément extraordinaires hier au cross, ce dimanche a bien mal commencé. Comme souvent en complet, et plus encore dans les grands championnats, la seconde inspection vétérinaire, programmée à 9h, a malheureusement charrié quelques mauvaises surprises. Malheureusement, la France a perdu son troisième équipier, Alexis Goury, le staff de la Fédération ayant décidé de ne pas présenter une seconde fois Trompe l’Œil d’Emery, placé en Holding Box par les officiels. Après son geste héroïque d’hier, on craignait que le hongre ressente des courbatures trop aigües. Finalement, c’est plutôt une croute au niveau de l’antérieur sur lequel le cheval s’est réceptionné hier dans le deuxième gué qui a occasionné une toute petite gêne lors des premières foulées de trot… Malgré cela, l’équipe de France restait troisième derrière l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
Restait donc le test de saut d’obstacles pour les cinquante-quatre derniers concurrents. Celui-ci s’est déroulé en deux sessions, prévues à 11h et 13h55. Ce matin, Jean-Lou Bigot et Utrillo du Halage, concourant en individuel, ont conclu leur premier championnat par un sans-faute, qui aurait pu remettre tout le groupe dans une dynamique positive. Hélas, cela n’a pas rejailli sur Karim Laghouag et Punch de l’Esques, qui ont concédé huit points sur le mur de palanques numéro 8 puis l’oxer 10a placé à l’entrée du troisième et dernier double d’un parcours sérieux mais normalement à leur portée. Peut-être moins inspiré en selle qu’hier, le cavalier de Nogent-le-Rotrou a trouvé son Anglo-Arabe fatigué. La France est alors sortie du podium provisoire.
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Des Selle Français en grande forme !
Cet après-midi, l’Italie, virtuellement en bronze, a recommence fort avec le sublime sans-faute d’Arianna Schivo et sa Selle Français Quefira de l’Ormeau. Dans la foulée, alors que l’Allemagne assure presque sa médaille d’or collective dès le sans-faute d’Andreas Dibowski et FRH Corrida, la Grande-Bretagne se met à trembler au rythme des touchettes de Majas Hope, le hongre de Pippa Funnell, qui ne peut éviter une faute sur le même oxer 10a. Aux anges quelques minutes plus tôt, les Transalpins redescendent aussi vite au purgatoire lorsque Giovanni Ugolotti, après deux premières fautes, essuie un refus de Note Worthy sur l’oxer 7b placé à la sortie du deuxième double, et plus encore lorsqu’il se fait siffler par les tribunes, encore une fois remplies à ras bord, pour un usage jugé abusif de sa cravache. Si l’on ajoute deux fautes supplémentaires et six secondes de temps dépassé, on obtient un énorme total de 22,4 points. Plus tard, Pietro Roman concède deux fautes de plus, dont une très grosse sur le vertical 2, avec Barraduff, mais assure tout de même la qualification de la Botte, finalement cinquième, pour les Jeux olympiques de Tokyo.Sélectionnée en individuelle, Sandra Auffarth marque alors des points en vue d’une sélection pour les JO au mérite de son magnifique clear round sur le SF Viamant du Matz, onzième au classement final. Nicolas Touzaint en fait autant sur un autre SF l’exceptionnel Absolut Gold*HDC, parfaitement remis de ses efforts lors des deux premiers tests et dixième. À l’arrivée, on a vu un cavalier fou de joie, peut-être plus expressif que jamais, ce qui en dit long sur son bonheur d’avoir retrouvé l’équipe de France, le très haut niveau et un cheval de la trempe de son inoubliable Galan de Sauvagère. Comme Louise Romeike et Waikiki 207 quelques minutes plus tôt, Ludwig Svennerstål et El Kazir SP rejoignent l’arrivée sans faute, qualifiant la Suède pour Tokyo 2020 et sécurisant au moins une quatrième place. Après l’impeccable clear de ses brillants individuels, Kitty King et le SF Vendredi Biats, la Grande-Bretagne se remet à trembler quand ses équipiers Piggy French et Quarrycrest Echo, dixièmes l’an passé à Tryon et auteurs d’une très belle saison, fauchent le vertical 4b, sortie du premier double, après avoir déjà tutoyé l’entrée.
Christopher Six conclut alors sa semaine de rêve par un sans-faute très propre et assuré sur Totem de Brécey, un fils SF de Mylord Carthago qui a définitivement toutes les qualités pour briller dans cette discipline. À l’arrivée, le timide Francilien laisse enfin s’exprimer un peu son bonheur, alors que le kop de supporters bleu-blanc-rouge crie “Christo, Christo, Christo”. Le voilà désormais en lutte pour le podium. Il ne reste toutefois pas longtemps leader puisque Cathal Daniels signe un sans-faute empli de sang-froid sur Rioghan Rua. C’est à cet Irlandais de vingt-deux ans que reviendra la médaille de bronze. Une suite presque logique pour ce couple, déjà médaillé d’or par équipes aux championnats d’Europe Juniors de 2013 à Marnes-la-Coquette, puis d’or par équipes et d’argent individuel en 2014 à Bishop Burton, de bronze par équipes aux Européens Jeunes Cavaliers de Strzegom en 2015 et d’argent par équipes l’an passé aux JEM. Belle trajectoire!
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Ingrid terrasse Michael
La Grande-Bretagne n’en finit plus de gamberger avec la faute de son leader, Oliver Townend, battu sur le mur de palanques avec un Cooley Master Class au geste des postérieurs très – trop ? – aérien… Même si l’ancien numéro un mondial assure une place sur le podium à son équipe, à cet instant, c’est la France qui est en argent! La tension monte encore, peut-être trop pour le Néerlandais Tim Lips, qui faute sur le 10a et fait surtout montre d’une équitation peu amène… Le couple termine sixième. Thibaut Vallette, lui, ne craque pas – le terme serait malhonnête – mais ne peut empêcher une touchette, une petite touchette, une maudite touchette de son Qing, sur l’oxer 5. La France n’est plus en argent, ni en bronze, mais boutée hors de la remise des prix. Une frustration d’autant plus que grande que le couple échoue aussi individuellement, à cette cinquième place qui n’a de valeur que pour les spécialistes et que l’histoire oublie, comme la quatrième…Un silence de cathédrale, uniquement interrompu par les rafales des photographes, envahit les tribunes et le pourtour de la grande arène de sable de Luhmühlen. Lancée dans la défense de son titre depuis vendredi, Ingrid Klimke ne lâche rien, soigne chaque abord et tient le choc mentalement, elle qui dit aimer les trois tests de sa discipline mais qui pèche encore régulièrement sur celui-ci. Qui a oublié que l’Allemande, pourtant déjà en selle sur le génial SAP Hale Bob, avait fauché le dernier oxer du parcours des JEM de Tryon? Sûrement pas elle. Cette fois, le hongre Oldenbourgeois de quinze ans le touche un peu, mais ne le renverse pas. Le public explose de liesse, si fier de cette championne au grand cœur, qui a toujours un mot, un sourire ou une attention pour tous ceux qui la croisent, malgré son statut de superstar du complet. D’une certaine manière, elle apparaît plus humaine que Michael Jung, son coéquipier et meilleur ennemi, que l’on comparerait aisément à un robot.
Cette fois, le meilleur cavalier de l’histoire de sa discipline va pourtant se montrer on ne peut plus humain. Parfaitement lancé avec Fischer Chipmunk, qui a tous les atours de meilleur cheval du monde, Michael Jung concède quatre points sur l’oxer 10b. Cela ne le prive pas de podium, tant il avait pris de l’avance au dressage, mais il doit se contenter de l’argent, comme il y a deux ans à Strzegom avec Fischer Rocana FST. Comme en Pologne, c’est donc Ingrid, l’humble, brillante, courageuse, belle et élégante Ingrid qui se hisse sur la plus haute marche du podium.
Côté français, le staff félicite et/ou réconforte ses cavaliers puis file au grand galop vers l’aéroport de Hambourg, d’où part son vol de retour vers Paris. Les cavaliers, eux, restent auprès de leurs chevaux. La France a-t-elle raté ses championnats? Non, avec trois couples dans le top dix. Thierry Touzaint aurait-il dû miser sur Christopher Six et Totem de Brécey pour son équipe? Pas si sûr, les deux vivant leurs premiers championnats… Nul doute que tout cela va animer quelques réflexions, avant d’entrer pleinement dans la préparation des JO… où les Bleus auront un titre à défendre! Oui, Tokyo, c’est déjà demain.
Le classement individuel
Le classement par équipes
La liste de départ du test de saut d’obstacles
Le parcours du test de saut d’obstacles