“Nous avons remis les pendules à l’heure”, Thierry Touzaint

Thierry Touzaint s’est ravi de voir les Bleus repartir des Jeux équestres mondiaux de Tryon avec une médaille de bronze par équipes. Avant de reprendre l’avion pour la France, dès 22h40 heure de Paris, l’entraîneur et sélectionneur national de l’équipe de France de concours complet s’est confié à Grand Prix.



“Je ressens beaucoup de satisfaction. Nous n’avions plus remporté de médaille aux Jeux équestres mondiaux depuis l’édition de 2002, à Jerez de la Frontera (la France avait alors récolté l’argent par équipes et l’or individuel grâce à Jean Teulère et Espoir de la Mare, ndlr). Depuis, la réussite nous fuyait un peu. Cette fois, nous avons remis les pendules à l’heure! Nous aurions pu faire encore mieux, par équipes ainsi qu’en individuel, mais c’est déjà bien. Sincèrement, nous sommes très contents, aussi parce que nous sommes qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo, ce qui nous permettra de vivre une saison sereine l’an prochain et de profiter des championnats d’Europe pour continuer à aguerrir de nouveaux cavaliers et chevaux. C’est un vrai plaisir pour moi de pouvoir faire tourner les effectifs et donner leur chance à un maximum de couples. Maintenant, nous allons savourer cette médaille… et vite nous mettre à préparer ces JO.
 
Le parcours d’aujourd’hui était bien dessiné, il fallait bien monter. Nous n’avions aucun droit à l’erreur, et nous en avons commis deux petites, ce qui nous a coûté l’argent. C’est notre faute, mais encore une fois ce n’est pas la fin du monde. Nous n’avons vraiment pas à rougir de nos prestations. Nos cinq cavaliers ont été au rendez-vous dans chacun des trois tests, et ils terminent pas très loin les uns des autres (entre la sixième place avec 30,8 points et la vingt et unième place avec 39,3, ndlr). Avant d’arriver ici, je savais qu’ils étaient d’un niveau équivalent et que je pourrais composer mon équipe sans crainte. La vraie déception est qu’Astier Nicolas ne soit pas monté avec nous sur le podium, parce qu’il l’aurait mérité autant que les autres. Mais notre sport est ainsi fait.
 


“L’Irlande a été chanceuse lors de la visite vétérinaire”

 
Voir ces deux cavalières médaillées en individuel n’est pas une surprise. Ingrid Klimke est championne d’Europe en titre. Et Rosalind Canter incarne la nouvelle génération britannique. De tout temps, ce pays a été porté par de très grandes cavalières. Nous, nous n’avons pas eu de chance, car nous avons dû laisser une excellente équipière à la maison (Gwendolen Fer, qui a dû déclarer forfait en raison de la blessure de Romantic Love, ndlr). J’ai une pensée pour elle et d’autres qui n’ont pas pu être là. En tout cas, les femmes ne sont écartées ni de l’équipe de France ni de ce sport, où elles rencontrent beaucoup de réussite.
 
Je ne savais pas que l’Irlande (qui a décroché l’argent, ndlr) n’avait plus été médaillée depuis si longtemps dans ces Mondiaux (depuis l’or remporté lors des tout premiers championnats du monde, en 1966 à Burghley, ndlr). Il faut dire qu’elle a tout de même été chanceuse lors de la visite vétérinaire d’hier (Horseware Stellor Rebound, le cheval de Sarah Ennis, alors troisième au provisoire, a dû se présenter une deuxième fois devant les vétérinaires, qui l’ont approuvé non sans quelques sifflets parmi les observateurs présents ; et Horseware Ardagh Highlight, le cheval de Sam Watson, a également été envoyé en holding box avant d’être finalement autorisé à poursuivre la compétition, ndlr). Tout le monde pensait qu’ils ne représenteraient même pas ce cheval (Horseware Stellor Rebound, ndlr). Maintenant, cela fait partie de notre sport. Cette fois, cela leur a profité, mais cela aurait pu être le cas pour nous, et nous en aurions été bien contents aussi, alors n’allons pas crier au loup. Satisfaisons-nous surtout de cette qualification et cette belle médaille de bronze.”