Une équipe de France soudée avant l'envol pour Tryon

À quelques jours du départ pour les Jeux équestres mondiaux de Tryon, l’équipe de France de complet galope une dernière fois sur la plage de Saint-Martin-de-Bréhal dans une atmosphère sereine. Les cavaliers et les chevaux sont heureux, le staff a le sourire : l’équipe de France semble soudée. L’envol pour Tryon est tout proche et la volonté de se “défoncer” pour sa nation ancrée en chacun des couples.
 



Des couples qui se connaissent bien

La plage, un aspect capital pour la mise en forme des chevaux.

La plage, un aspect capital pour la mise en forme des chevaux.

© Pauline Chevalier

Les six cavaliers de l’équipe de France de complet sont en résidence à Saint Martin de Bréhal depuis le 20 août. Ils se connaissent bien et s’entendent bien. Travaillant avec leur cheval de tête mais aussi plusieurs autres montures, ils ont peaufiné sous l’œil méticuleux du staff technique les différents tests, à savoir le dressage avec Serge Cornut, le saut d’obstacle avec Thierry Pomel et le cross avec Thierry Touzaint. La condition physique est aussi mise en avant avec trois sessions de galops sur la plage, suivies médicalement par Xavier Goupil mais aussi par des enregistrements faits grâce à des capteurs  placés sur le cheval. Thibaut Vallette est de tous les stages depuis cinq ans et cela lui réussit. Il prend toujours autant de plaisir à travailler avec ses collègues amis. “Le stage s’est très bien passé, dans une ambiance extra. Deux coéquipiers sont arrivés plus tard, Astier (Nicolas) et Maxime (Livio) qui est allé gagner des médailles aux Jeux asiatiques (il est entraineur de l'équipe thailandaise, ndlr), mais ils se sont tout de suite bien intégrés. Tout le monde est ensemble et vit ensemble, s’entraide, se donne des conseils, sa vision du travail des chevaux. C’est studieux mais détendu. On prend le temps aussi de peaufiner les détails, sans précipitation et c’est toujours bon. On s’adapte en fonction du besoin de chaque cheval : la mer, stretching, détente etc… Le groupe est soudé et on a envie que tout se passe bien pour tout le monde. La motivation est là”, a décrit le Lieutenant-Colonel. La joie et la bonne humeur sont palpables, la sérénité aussi.
 


Un petit nouveau heureux et motivé

Alexis Goury et son fidèle Trompe L'Œil, un couple réserviste à l'avenir certain.

Alexis Goury et son fidèle Trompe L'Œil, un couple réserviste à l'avenir certain.

© Pauline Chevalier

Cette année, le sixième homme est un tout jeune cavalier qui soufflera sa vingt-troisième bougie la semaine prochaine. Alexis Goury en prend plein les yeux, engrange une expérience considérable et savoure, même si il aura du mal à voir ses coéquipiers partir sans lui dans quelques heures seulement. L’émotion qu’il aura vécu depuis sa sélection est en tout cas sincère et pleine de promesses. Michel Asseray, le directeur technique adjoint du concours complet français, garde en tête l'un des meilleurs souvenirs de son année avec le jeune pilote. “Quand je lui ai annoncé sa sélection en tant que remplaçant et qu’il viendrait en stage, il s'est contenu quelques secondes avant de fondre en larmes de joie. Ce souvenir restera un moment fort !”, se souvient celui qui chaperonne les Bleus.
Thibaut Vallette a également beaucoup apprécié la venue du jeune pilote et de son Trompe l'Œil d'Emery. “C’est un jeune formidable. L’écart d’âge ne s’est pas fait sentir. Il n’a pas une place facile, mais le temps passé ici n’est pas perdu et il aura engrangé une belle expérience, un bagage technique conséquent pour son avenir”.

L’intéressé, Alexis, savoure clairement : “J’étais tellement surpris d’être sélectionné, notamment après avoir loupé Bramham. J’étais au Pin pour préparer la suite de ma saison, sans envisager une éventuelle pré-sélection. Je suis réserviste mais totalement intégré au fonctionnement et au groupe. C’est une super ambiance, une bonne entente et entraide. Trompe l’Œil a lui aussi adoré ces moments, particulièrement les galops sur la plage. Il est prêt, et il n’aurait pas été ridicule s’il était parti aux États-Unis. Cela va être dur de rentrer à la maison, mais le programme devrait être sympa avec la Coupe des Nations à Waregem et peut-être Boekelo”, nous a lâché l'espoir français.
 
 
 


Connaître les hommes pour les transcender en épreuves

Un staff attentif, une équipe soudée et sereine.

Un staff attentif, une équipe soudée et sereine.

© Pauline Chevalier

Ce stage est la marque de fabrique du staff français, de Thierry Touzaint, entraîneur national et Michel Asseray son DTN. L’entraineur est souriant et heureux de ce stage 2018. “On a eu un très bon stage. Cette mise au vert est pour moi indispensable, car on se concentre sur nous. La météo fantastique a aussi donné une autre ambiance, une belle plage pour les galops, sans trop de cailloux. Les chevaux se sont lâchés, ils sont désormais affutés physiquement et techniquement. Nous avons déroulé le dressage à Saint Lô pour terminer l’aspect technique et tout s’est bien passé. Les cavaliers forment un excellent groupe dans lequel, comme dans une équipe de sport collectif, chacun est attentif à l'autre et motivé. Tout le monde est dans l’entraide, les uns derrières les autres, et c’est ce genre de détails qui souvent fait la différence. Il va il y avoir des équipes très bonnes, douées à Tryon donc les médailles se jouent dans l’analyse, la réactivité de la stratégie mais aussi l’expérience, la solidarité des cavaliers. Le climat est propice à faire de belles choses !”, a-t-il analysé. 

Michel Asseray est encore plus explicite sur l’aspect humain car il a toujours à cœur de vivre ces aventures sportives par cet aspect-là : “Comme toujours, ce stage est notre ultime préparation technique et humaine. On apprend à bien se connaître, à connaître le fonctionnement de chacun afin de pouvoir être à son écoute lors de l’’échéance sportive notamment. Après avoir vécu des moments difficiles avec les forfaits de Gwendolen et de Karim au dernier moment alors que ce dernier était dans la sélection à une place qui lui correspondait parfaitement, on essaie là de se ressouder, de construire de la meilleure façon l’équipe qui va aller chercher de nouvelles médailles. Finalement, avec Rio, on a donné à tous la soif d’avoir de belles médailles autour du coup, de construire l’histoire de notre sport. On prend le temps, de faire, de parler, ensemble, seul à seul, calmement, sans pression. Les chevaux vont bien, la météo a été excellente et cela aide sans nul doute. Aujourd’hui, à deux jours de partir, comme avant Rio, nous avons envie de faire les valises et de combattre. Donc ce fut un stage d’un grand cru et il nous reste désormais à concrétiser ces rêves des médailles !”.

Pour les complétistes, les hostilités seront lancées jeudi 13 avec la première partie du dressage.