“Nous avons planifié la saison en fonction de Tryon”, Gwendolen Fer

Le 29 octobre 2017 à Pau, Gwendolen Fer a été la première femme de l’histoire des sports équestres français à s’imposer dans un CCI 4*. Si la Toulousaine y a signé la plus belle performance de sa carrière, elle ne compte pour autant pas se reposer sur ses lauriers et veut atteindre les sommets cette saison, avec dans le viseur une sélection pour les Jeux équestres mondiaux de Tryon, en septembre. Présente lors de la journée presse hier à l’École nationale d’équitation de Saumur, la souriante amazone qui a fêté ses trente-deux ans il y a un mois aborde 2018 avec détermination, et devrait pouvoir compter sur ses deux meilleurs chevaux, Romantic Love et Traumprinz, pour atteindre ses objectifs.



Grâce à Romantic Love, Gwendolen Fer s'est imposée dans le redoutable CCI 4* de Pau en octobre.

Grâce à Romantic Love, Gwendolen Fer s'est imposée dans le redoutable CCI 4* de Pau en octobre.

© Pauline Chevalier

GPR. : Quel est pour vous le bilan pour la saison 2017 ? 
Gwendolen Fer : Sportivement, 2017 a pour moi été une bonne année avec mes deux chevaux Romantic Love et Traumprinz. Ils ont tous deux été performants, Romantic a remporté le CCI 4* de Pau, nous sommes deuxièmes du championnat de France et il s’est aussi imposé au CIC 3* de Jardy. Prince (le surnom de Traumprinz, ndlr) a quant à lui été sélectionné pour les championnats d’Europe, puis s’est classé sixième du CIC 3* de Jardy et du CCI 3* de Saumur.
 
GPR. : Justement, à la sortie de l’hiver, comment se portent-ils ? 
G.F. : Les deux chevaux vont très bien, ils ont eu quelques semaines de vacances à la fin de la saison et ont repris le travail avec du stretching au courant du mois de décembre. Dès le mois de janvier, ils ont repris un entrainement un peu plus intensif, et j’étais ici en stage avec eux la semaine passée. Nous nous sommes concentrés sur un travail de fond cet hiver, et les stages au Pôle France nous permettent de nous remettre un peu dans le bain. La semaine dernière, nous avons déroulé la reprise et enchainé un parcours, ce qui nous a permis de reprendre nos repères avant les premiers concours.
 
GPR. : Quels seront pour vous les objectifs de saison ? 
G.F. : Pour les deux chevaux, l’objectif est les Jeux équestres mondiaux de Tryon. Nous avons planifié la saison en fonction de cette échéance. Ils ne devraient à priori pas courir de format long, mais plutôt aller sur les circuits du Grand National et de l’Event Rider Masters.
 
GPR. : Outre Romantic Love et Traumprinz, comptez-vous dans vos écuries des pépites qui pourraient prendre la relève ? 
G.F. : Pour le moment non, je n’ai pas de chevaux qui devraient pouvoir prendre la relève rapidement. J’ai toutefois des chevaux de cinq et six ans que l’on devrait voir arriver dans les années à venir, ça prendra un peu de temps.
 


“Un véritable honneur d’être aux côtés de Martin Fourcade et Kevin Mayer”

GPR. : En février, pour seulement vingt-quatre voies, vous avez terminé à la deuxième place des Trophées Sports Occitanie 2017, derrière le biathlète Martin Fourcade et devant décathlonien Kevin Mayer. Qu’est-ce que cette récompense attribuée par le public signifie pour vous ? 
G.F. : J’étais en effet très bien entourée sur ce podium ! Martin Fourcade et Kevin Mayer sont de très grands champions, donc c’était pour moi un véritable honneur d’être à leurs côtés. Ils ont des palmarès qui sont encore loin de ce que j’ai pu réaliser jusque-là. D’autre part, c’était vraiment beau de voir toute la mobilisation qui s’est créée derrière moi ! Il est vrai que de terminer à vingt-quatre voies de la première place est un peu dommage, mais ça a tout de même été une grande fierté !
 
GPR. : Les joueurs du Stade français nous ont rendu visite à Saumur, et par le passé, vous avez déjà comparé concours complet et rugby. Quels liens décelez-vous entre ces deux sports ?
G.F. : Je pense que le véritable point commun entre ces sports, c’est l’ambiance conviviale. J’habite à Toulouse, ville de rugby, donc je suis habituée à cette atmosphère depuis que je suis petite. Je dois d’ailleurs avouer que je penche un peu plus pour le Stade toulousain que pour le Stade français (rires) ! En fait, je retrouve la convivialité et l’esprit d’équipe du rugby dans le concours complet.
 
GPR. : Votre propre structure comprend un sport-études et vous donnez régulièrement des stages. Quel est votre rapport à l’enseignement ? 
G.F. : J’aime beaucoup transmettre tout ce que j’ai appris. Pour moi, c’est un challenge d’amener mes élèves jusqu’à leur meilleur niveau. En réalité, j’ai toutes sortes d’élèves, et certains d’entre eux font du loisir. J’aime tous les challenges que l’enseignement propose. Avec le sport-études, j’ai voulu proposer un pôle d’accompagnement sérieux dans le sud, où l’on peut parfois manquer d’encadrement. Pour ma part, ça m’a manqué quand j’étais plus jeune en tout cas !
 
GPR. : Vous-même, bénéficiez-vous des conseils d’un entraineur ? 
G.F. : En dressage, j’ai du mal à trouver quelqu’un dans ma région, donc je m’entraine surtout avec Serge Cornut (l’entraîneur en charge du dressage pour l’équipe de France de concours complet, ndlr). La propriétaire de Prince a créé une société qui s’appelle Equivisio, et qui permet de travailler à distance. Nous sommes donc en train de mettre cela en place avec Serge, ce qui me permettrait d’avoir un travail plus régulier avec lui. En saut d’obstacles, je travaille avec Brice Grugeon, qui est installé près de chez moi, et qui me conseille depuis quelques années. Je ne me verrais pas travailler avec quelqu’un d’autre !