’’Mes sensations sont revenues’’, Astier Nicolas

Écarté des terrains de compétition depuis le mois de juin à la suite d’une mauvaise chute au CCI 4* de Luhmühlen, Astier Nicolas a signé son retour le week-end passé à l’occasion du Grand National de Lamotte-Beuvron, support des championnats de France. Un retour plutôt très réussi puisque ses chevaux, Alertamalib’Or et Cooley Hidden Cyclone, sont respectivement champion et vice-champion de France des sept ans. Pour Grand Prix, le double médaillé des Jeux de Rio de Janeiro Astier Nicolas est revenu sur sa convalescence, son retour à la compétition, sur son année post-olympique et ses projets.



Grand Prix Replay : Votre saison s’est arrêtée subitement en juin pour blessure, vous êtes finalement de retour en selle. Comment avez-vous vécu ces quelques mois de repos forcé ? 
A.N. : Je me suis remis à cheval au bout de dix semaines à peu près. Ça n’était pas très désagréable au début, mais dans ce sport, il faut penser à la gestion de l’écurie et c’est quelque chose qui m’a occupé à plein temps. Les chevaux devaient être maintenus au travail, j’en ai donc placé certains chez différents cavaliers qui ont fait un très bon boulot. J’ai pu en garder d’autres dans mes écuries et les maintenir un peu en forme. J’ai la chance d’avoir une équipe qui a fait du bon travail ! Il y a des personnes géniales qui m’ont aidées également, comme Edward Levy qui a fait sauter mes chevaux une fois par semaine. Perrine Carlier les montait en dressage à la même fréquence, ce qui m’a permis de les récupérer sains et prêts une fois que j’ai été prêt à repartir en compétition. Thomas Carlile a lui aussi monté deux de mes chevaux à Barburry et un six ans également à Sandillon. Il était d’ailleurs sixième dans le 3* de Barburry avec Vinci de la Vigne ! Le génial australien Christopher Burton a également monté un de mes six ans, Babylon de Gamma, dans le CIC 1* de Pau où il termine troisième.

GPR : Cela a-t-il été difficile justement de mettre en place un système pour conserver vos chevaux en forme ? 
A.N. : C’est la première fois qu’un tel cas de figure se présentait à moi, et ça n’est pas évident. Mais j’ai eu de la chance, ma localisation m’a facilité la tâche et il y a une certaine émulation dans le milieu équestre, ça a servi. Les gens m’ont aidé en étant généreux et ça aurait pu être plus compliqué. Il est certain qu’au début, ça pose un vrai problème quand on prend conscience de son invalidité, mais finalement nous avons réussi à organiser cela correctement.
 
On vous a vu dans l’émission Le Vestiaire aux côtés de Franck Leboeuf, William Gallas et Emmanuel Petit. La démocratisation du concours complet est-elle en marche ? 
A.N. : Je pense oui ! Je rencontre de plus en plus de personnes qui ne sont pas du milieu et qui connaissent le concours complet. L’effet Rio a été très positif évidemment. Il y a eu un avant et un après Jeux olympiques, très clairement. Je pense tout de même que l’on va rester dans un milieu un peu intime. Il y a une démocratisation, c’est une certitude ! Mais on ne se dirige pas vers une évolution du sport dans laquelle il y aura de très grandes personnalités comme le football et les autres sports à grande audience.


”Piaf courra à nouveau l'an prochain !”

Le championnat de France de Lamotte-Beuvron a signé votre retour à la compétition, comment était-ce de retrouver les terrains de compétition ? 
A.N. : Je me suis senti bien ! Je ne m’étais pas entrainé sur le cross avant Lamotte parce qu’il n’y en a pas encore près de chez moi. Sur mon premier tour j’ai eu un parcours extraordinaire avec un cheval qui a fait un excellent cross. J’étais pour ma part un peu moins dans le coup. Mais dès mon deuxième parcours, je me suis plutôt bien remis dans le coup et mes sensations sont revenues. Sur la Pro Élite, j’ai fait une erreur un peu bête. Mais ça se saurait si on pouvait passer trois mois sans compétition et avoir les mêmes réflexes qu’avant ! Il me manque encore quelques automatismes de la compétition du haut niveau, c’est ce qui explique la dérobade de mon jeune cheval Vinci de la Vigne dans la Pro Élite. Hormis cette bêtise, je me suis régalé sur mes trois chevaux !
 
Comment va Piaf de B’Neville qui n’a pas concouru depuis le CCI 4* de Badminton en mai ? 
A.N. : Piaf va très bien ! J’ai trouvé inutile de lui faire courir à nouveau un format long cette année. Le temps que je me re mette à cheval, il ne restait plus beaucoup d’échéances. Il n’y a pas non plus d’intérêt à lui faire courir une épreuve de Grand National si ce n’est pas pour préparer un gros objectif de fin de saison. L’idée est de le garder frais et disponible pour les Championnats du monde l’an prochain. Il a toute l’expérience et sa qualification pour les Mondiaux, il n’y a donc pas d’intérêt à le faire concourir à Pau. Je le garde au travail aux écuries et il courra à nouveau l’an prochain !
 
Avec vos jeunes Vinci de la Vigne, Alertamalib’Or et Cooley Hidden Cyclone, l’avenir semble plutôt prometteur…
A.N. : Oui complètement, j’ai trois très bons chevaux. Les deux sept ans sont vraiment incroyables. Vinci a déjà montré à huit ans qu’il était capable de faire de très belles choses. Ils sont remarquables, je ne vois pas comment en parler autrement !