’’À Rio, j'avais le sentiment d'être dans mon juste rôle’’, Nicolas Touzaint

Comme chaque année, GrandPrix-Replay profite du début d’année pour prendre la température auprès des meilleurs cavaliers tricolores. Aujourd’hui, Nicolas Touzaint, réserviste de l'équipe de France de concours complet aux derniers Jeux olympiques, revient sur sa saison et ses objectifs pour l'année à venir.



GrandPrix-Replay : Quel bilan faites-vous de l’année écoulée ?
Nicolas Touzaint :
J’en retiens un bilan positif. J’ai été très heureux de me rendre aux Jeux olympiques, c’était déjà une grande satisfaction d’être remplaçant, par rapport à l’expérience de mon cheval qui est arrivé assez tardivement dans les résultats. J’ai ainsi pu vivre mes cinquièmes Jeux olympiques, ce qui est très fort et m’a laissé un sentiment d’être dans mon juste rôle, étant donnée la petite expérience de mon cheval et au contraire ma bonne connaissance d’une échéance comme celle-ci par rapport aux autres cavaliers qui n’en avaient jamais fait. Je pense que j’ai certainement pu leur apporter mon expérience, et j’étais évidemment prêt à endosser mon rôle de réserve s’il l’avait fallu. Ce n’a pas été un rôle évident à prendre, mais cela reste très enrichissant. Par ailleurs, j’essaye de me reconstruire un piquet de chevaux, car entre ceux que j’ai mis à la retraite et ceux que j’ai dû vendre, cela fait bientôt trois ans que je dispose de moins de montures. J’avais Radijague pour les championnats d’Europe il y a deux ans, et Crocket 30 pour les Jeux de Rio l’an dernier, mais je n’en avait pas vraiment plus pour les grosses échéances. Grâce à plusieurs propriétaires qui me font confiance et sont derrière moi j’ai pu investir sur plusieurs chevaux depuis deux ans, et j’ai plutôt construit le reste de ma saison sur la formation de ces chevaux-là. Cela a aussi été une grande satisfaction de remporter à nouveau le Grand National qui est quand-même le plus haut niveau à l’échelle national. Je pense que c’est malgré tout révélateur de notre état de forme et rassurant pour la suite. Je m’entends très bien avec mon équipier Thomas Carlile, avec qui je serai à nouveau présent cette année. 

GPR. : Quel est votre programme pour cet hiver ? Allez-vous faire quelques concours de saut d’obstacles ?
N. T. :
Je profite malgré tout de l’hiver pour faire un petite pause. Je suis en pleine activité depuis février dernier. J’ai moins la pression du travail pendant deux mois, même si je ne les arrête pas totalement comme peuvent faire certains.

GPR. : Comment travaillez-vous vos chevaux de tête pendant la trêve ?
N. T. :
Ils restent aux écuries et travaillent de façon plus légère, sans forcément sauter ni faire de galop de mise en condition, mais avec beaucoup de trotting, de travail en longe et de paddock. Je me remets en ce moment progressivement à l’effort, mais je reprends totalement le travail au mois de février. 

GPR. : Quels sont vos principaux objectifs pour la saison à venir ? Quels seront vos chevaux de tête cette année ?
N. T. :
Cette année comme je vous le disais, je vais essayer d’enfoncer le clou avec mes récentes arrivées que je préparais beaucoup l’an dernier. Ce sont des chevaux qui prennent huit ans, Ventura de la Chaule (qui a participé au Mondial du Lion en septembre dernier, ndlr), Eboli qui a débuté cette année le concours complet, et Vegas de l’Elfe*Maxima. Ce sont trois chevaux dans lesquels je crois beaucoup. J’ai également deux autres chevaux plus âgés, ma jument Debby qui a pris neuf ans, et Topsecret d’Eglefin qui a pris dix ans cette année. Je dispose toujours bien sûr de Radijague et de Crocket. 

GPR. : Quels sont vos principaux objectifs pour la saison à venir ?
N. T. :
Il est certain que les Championnats d’Europe sont un grand rendez-vous dont on aime bien faire partie, mais je sais que je ne suis pas en position de favori. Cela dépendra de l’évolution de mon piquet de chevaux. Croket pourrait y prétendre, cela dépendra aussi des deux autres chevaux de neuf et dix ans dont je dispose, Debby et Topsecret. C’est compliqué de se prononcer dès à présent. Je sens que je travaille aussi pour préparer ma saison 2018 où je serai davantage présent sur les circuits internationaux, mais cette année je serai présent sur le circuit Grand National et je pense malgré tout participer à quelques CCI dès que j’en ai l’occasion. L’épreuve qui me fait vraiment envie est le CCI de Burgley où je n’ai jamais été ni à pieds ni à cheval, mais je compte y aller quand j’aurai des chances de prétendre à la victoire.