’’Notre titre de champions olympiques m’a relancé’’, Karim-Florent Laghouag

Comme chaque année, GrandPrix-Replay profite du début d’année pour prendre la température auprès des meilleurs cavaliers tricolores. Aujourd’hui, c’est Karim-Florent Laghouag, médaillé d’or aux Jeux olympiques de Rio l’an dernier, qui revient sur sa saison 2016 et se confie sur ses objectifs pour cette nouvelle année.



GrandPrix-Replay : Quel bilan faites-vous de l’année écoulée ?
Karim-Florent Laghouag :
Il est certain que j’ai pris conscience depuis plusieurs années de l’importance de mieux m’organiser pour arriver à être performant à haut niveau, à savoir m’entourer des meilleurs entraineurs, d’avoir un préparateur mental, un préparateur physique, car je pense que ce type de saison ne peut s’acquérir qu’en ayant le corps et la tête dans les meilleures conditions. Je pense que c’est aussi ce qui m’a permis de toucher le Graal. J’avais prévu de m’arrêter après les Jeux olympiques de Rio, et je pensais me consacrer davantage à l’enseignement et au saut d’obstacles, mais notre titre de champions olympiques m’a plutôt relancé. J’ai envie de revivre ça, de m’organiser pour pouvoir rester présent, et ce n’est pas simple étant donné que tout le monde est en progression perpétuelle. Ce qui est certain c’est que j’ai envie d’une prochaine olympiade, et cela passera forcément par deux championnats d’Europe et un championnat du monde. 

GPR : Quel est votre programme pour cet hiver ? Allez-vous faire quelques concours de saut d’obstacles ?
K-F. L. :
Cet hiver sont mis en place des stages de préparation pour les cavaliers qui disposent de chevaux pour les prochains Jeux équestres mondiaux, à savoir une vingtaine de cavaliers, qui travailleront de façon intensive pendant une quinzaine de jours pleinement dédiés. Ce sera le moyen de remettre les chevaux dans les meilleures conditions possibles pour reprendre la saison. Pour ce qui est du saut d’obstacles, j’y accorde une place plutôt importante dans mes écuries depuis que je suis à mon compte, il y a environ douze ans. Mon écurie est ainsi séparée en deux, dont une moitié pour le CSO. Je concours donc en National 2 et international en CSO, j’essaye d’avoir régulièrement de bons petits chevaux pour faire de belles épreuves. 

GPR : Comment travaillez-vous vos chevaux de tête pendant la trêve ?
K-F. L. :
Je fais le choix de ne pas arrêter mes chevaux pendant l’hiver, mais je reste dans un travail assez simple de stretching et de musculation, pour les garder souples, détendus et malgré tout prêts à repartir. Les saisons telles qu’elles s’enchaînent ne nous permettent plus de les arrêter totalement, ce qui était plus simple lorsque la pause hivernale allait de début octobre à mi-mars. Aujourd’hui, elle va de fin novembre à début mars. Je les laissais davantage au repos durant tout le mois de décembre, et à partir de janvier je les remets au travail afin qu’ils soient prêts pour les stages de préparation de début saison qui sont très intensifs. Si le cheval n’est pas en condition, il risque d’avoir plus de mal à se remettre d’un rythme élevé comme celui-ci lors de la reprise, ce qui met en danger la suite de la saison. 

GPR : Quels sont vos principaux objectifs pour la saison à venir ?
K-F. L. :
J’ai évidemment à l’esprit les championnats d’Europe en priorité. Ensuite, j’aimerais bien remporter le Grand National avec ma partenaire Gwendolen Fer, après deux deuxièmes places et une troisième, nous voudrions bien arriver à rafler la mise. Enfin, j’essayerai de participer au circuit Eventing Rider Masters, où les vingt meilleurs cavaliers mondiaux sont invités à s’affronter sur plusieurs étapes. 

GPR : Comment allez-vous préparer les championnats d’Europe ? Avec quel cheval ?
K-F. L. :
J’y participerai avec Entebbe de Hus. Je voudrais bien aller à Badminton avec lui, ou peut-être à Bramham, en fonction de ce qui me sera conseillé lors des stages d’hiver. Le cheval est resté sur ce refus qu’il a fait aux Jeux olympiques, qui nous a malgré tout permis de gagner au final, mais il a été hésitant. Cela aurait le mérite de nous retirer ce doute et de lui faire prendre sa revanche sur ce petit échec, mais il faut aussi garder à l’esprit que les championnats d’Europe sont moins conséquents que les Jeux olympiques. Mais je serai fixé en février sur ce choix entre la préservation ou la remise à l’effort. 

GPR : Quels seront vos chevaux de tête cette année ?
K-F. L. :
En plus de Entebbe, j’ai Punch de l’Esques qui est encore à mes côtés pour 2017, tous les autres sont partis. 

GPR : Avez-vous des arrivées et/ou des départs dans vos écuries en vue de la saison qui débute ?
K-F. L. :
Je suis actuellement à la recherche de chevaux, idéalement sur qui je puisse compter d’ici quatre ans, à savoir des chevaux de six, sept ou huit ans. Pour l’heure j’ai vu quelques chevaux, mais rien de vraiment probant pour la suite. Je suis toujours à la recherche du coup de cœur.