’’Je ne rentre pas dans le duel avec Michael Jung’’, Astier Nicolas

Après sa double consécration olympique à Rio, en or par équipes et en argent en individuel, Astier Nicolas va maintenant remettre son titre en jeu au CCI 4* de Pau, ce week-end. Victorieux l’an dernier en compagnie de sa monture olympique, Piaf de B’Neville, le Normand relève cette année le défi avec Molakaï. Quelques heures avant d’entrer en piste, le Normand a accepté de se livrer sur l’échéance à GrandPrix-Replay.



GrandPrix Replay : Deux mois après Rio, comment se porte Piaf de B’Neville ? Son programme de récupération au Haras de Malleret a-t-il eu l’effet escompté ?
Astier Nicolas : Oui, il va très bien. Il a été en thalassothérapie assez rapidement, puis je l’ai gardé au travail pour vérifier que tout aille bien, et tous les feux sont au vert. Aujourd’hui, il est en vacances, car il commençait à s’ennuyer un peu du travail d’entretien. Je préfère le laisser au pré pour le moment. Pau était un peu tôt pour le remettre au travail directement, et le début de saison, un peu loin. Mais, finalement, je préfère lui laisser trop de repos que pas assez.
 
GPR : Comment s’est passé votre retour de Rio ? Depuis quelques semaines, vous semblez très sollicité par les médias !
A. N. : C’est encore un peu le cas à vrai dire, nous sommes très sollicités. C’est une bonne chose pour notre sport, c’est bon signe, tout en étant assez prenant. C’est une partie du boulot !
 
GPR : Vous êtes CCI 4* de Pau ce week-end. Après votre victoire de l’an dernier, quel est votre objectif cette année ?
A. N. : Je prends deux chevaux, dont Fou de Tout sur le CIC 2* qui me plait bien mais que je monte depuis peu, donc que je ne connais pas encore très bien, et Molakaï qui fait son premier CCI 4*. Nous essaierons de faire un parcours propre sur le cross, mais ce n’est pas toujours un cheval très courageux, et d’humeur un peu changeante, pas forcément facile à prédire. Je ne rentre malheureusement pas exactement dans la configuration du duel avec Michael (Jung, ndlr) comme beaucoup l’attendraient après les Jeux. Cela me plairait évidemment beaucoup, mais ce n’est pas vraiment le cas. Les gens qui sont un peu du milieu comprendront que ce n’est pas un cheval pour faire un duel !
 
GPR : Comment se porte Molakaï ?
A. N. : Il a connu une belle amélioration sur le cross à partir du mois de juin, mais a fait une très mauvaise course à Mannheim où il avait été un peu ému. Après cela, il a dû être soigné, et n’a pas couru depuis. La réponse viendra à Pau. J’ai mon idée, mais c’est vrai qu’il est toujours un peu surprenant, et j’aurais une vraie idée une fois sur place. Les propriétaires sont ravis qu’il fasse son premier CCI 4*, et j’espère leur apporter satisfaction en faisant un concours propre. Si l’occasion se présente de gagner, j’essaierai de la saisir.
 
GPR : La victoire vous a échappé de très peu avec Vinci de la Vigne au CCI 2* de Chateaubriant, pensez-vous avoir une occasion de vous rattraper au Lion-d’Angers à la fin du mois ?
A. N. : Je ne trouve pas Vinci au meilleur de sa forme. Il a fait un très bon début de saison, qui fait successivement deux barres, une barre puis deux barres sur les dernières courses, je n’étais vraiment pas fier de lui. C’est un très bon cheval, mais un peu tardif, et je sens que son costume est encore un peu trop grand pour lui, il sera certainement mieux l’an prochain. Son côté un peu mou peut resurgir parfois, il n’est pas totalement calé. C’est encore difficile de lutter contre ça. J’ai tout fait pour que le Lion se passe bien, j’espère y être plus brillant qu’à Chateaubriant, qui a été une grosse déception. La victoire n’était pas un objectif en soit, mais je n’y étais pas pour perdre non plus, d’autant plus avec un cheval déclassé, ce qui rend cette quatrième place encore plus décevante. Une barre de fatigue après le cross du Lion sera moins décevante et plus compréhensible qu’à Châteaubriant où il ne fallait pas en faire.